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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Et si la mort n'était plus l'ultime frontière ? C'est le parti pris du roman d'Hannu Rajianemi, Summerland. Auteur finlandais habitué à la hard SF, il nous livre ici un livre entre surnaturel et uchronique, dans lequel les humains ont bâti une société au sein de laquelle la mort n'est plus qu'une contingence. Merci aux éditions ActuSF pour l'envoi !

Summerland nous plonge dans un univers étrange. Nous sommes dans les années 30 et la mort n'est plus la dernière frontière. Les morts récents finissent à Summerland, une ville fantasmagorique. Ils peuvent communiquer les vivants via des appareils spécialement conçus pour cela. Ils sont aussi capables de prendre possession de corps de médium pour se promener dans le monde des vivants. Toute la société est profondément affectée par ce changement. Philosophiquement, comment tient une société quand la fin ultime n'est plus qu'un passage ? L'auteur développe toute une technologie et un historique autour de cette nouvelle découverte. La nouvelle fin est la dissipation, la mort définitive, à laquelle il est possible d'échapper grâce au Ticket. C'est une carotte bien utile pour faire faire ce qu'on veut à des personnes, ce qui se révèle efficace dans l'espionnage.

La guerre semble presque un jeu futile. Mais l'espionnage au contraire bat son plein quand la situation reste tendue entre les grandes puissances de l'époque. URSS, Grande-Bretagne, États-Unis… le jeu entre le chat et la souris s'organise jusque dans le monde des morts. Qui saura tirer le plus parti de la nouvelle terre promise ? Car le nouveau Graal est l'immortalité. le spiritisme se mêle au transhumain : Ranni Rajaniemi construit une société qui tente de surmonter sa faiblesse par tous les moyens. Les connexions entre surnaturel et technologie permettent de créer un monde vraiment original que l'auteur exploite à merveille.

Malgré des idées intéressantes et globalement bien exploitées, j'ai trouvé le début du roman difficile. L'auteur donne peu d'indices sur le fonctionnement de son univers. On sent sa patte tournée vers la hard SF dans sa façon de décrire les spécificités de la cité de Summerland. La cité des morts a des mécaniques spécifiques. Cependant, je ne les ai pas beaucoup retrouvées pendant ma lecture et j'ai trouvé que le détail dans la description rendait parfois la lecture plus confuse qu'autre chose. Pour tant ce sont des éléments très originaux et rarement vus en littérature de ce genre qui sont exposés. J'ai eu la même sensation au niveau du déroulé de l'histoire. C'est le lot des histoires d'espionnage, mais la situation géopolitique complexe m'a un peu perdue par moments.

Pourtant, l'histoire comme les personnages ne manquent pas d'attraits. J'ai apprécié les deux principaux. Rachel est une femme intelligente et déterminée, qui tentent d'accomplir son devoir dans un monde dominé par les hommes et le favoritisme. Peter Bloom est un agent aux multiples allégeances qui utilisent sa mort pour accomplir ses missions. Leur relation, trouble et subtile, est bien mise en scène, comme deux ennemis qui ne peuvent pas s'empêcher de s'admirer malgré leur différences de loyauté. L'auteur prend également le temps de décrire des histoires de liens et de familles, ce qui permet d'apporter de la profondeur aux personnages.

J'ai beaucoup apprécié l'univers construit par l'auteur. le mélange d'espionnage et de spiritisme fonctionne très bien pour donner à ces années 30 une aura de mystère. Les personnages sont bien construits, avec une belle profondeur dans leur histoire et leur personnalité. Nous sommes dans un monde où la mort n'est qu'un passage. La société change donc radicalement de posture philosophique : la guerre est un jeu et il faut trouver d'autres moyens de se débarrasser des personnes gênantes. J'ai cependant trouver le roman assez difficile d'accès, tant au niveau des détails de l'univers que du scénario alambiqué. J'ai failli décrocher à plusieurs reprises malgré l'intérêt de l'oeuvre.
Lien : https://lageekosophe.com/202..
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Hannu Rajaniemi est un mathématicien finlandais spécialiste de la théorie des cordes mais également un auteur de Science Fiction. Jusqu'à ce jour seules quelques nouvelles et le Voleur Quantique, premier volume de sa trilogie Jean le Flambeur, avaient été traduits en français. Il aura fallu attendre ce début d'été pour voir publié en France Summerland, un roman d'espionnage uchronique à l'univers bien particulier.

Summerland est un roman d'espionnage pur souche avec son lot de mensonges, de faux-semblants, de fausses pistes où Rachel White une agente met au jour un complot et découvre l'existence d'une taupe au sein des services. Son renseignement n'est pas pris au sérieux par sa hiérarchie et elle se retrouve propulsée au service facturation. Elle entreprend alors une enquête non officielle pour prouver ses dires et démontrer sa valeur. Il n'est pas facile d'être une femme en 1938, au milieu d'une cohorte masculine et misogyne.

Le 1938 décrit par Hannu Rajaniemi n'est pas identique à celui que l'on connait. A l'issu de la première guerre mondiale la Grande-Bretagne et l'URSS sont sorties victorieuses, l'Allemagne nazi ne verra jamais le jour. le bloc de l'Est règne sur une bonne partie de l'Europe et s'insinue en Espagne en pleine guerre civile. Autre fait marquant qui fait tout le charme et l'intérêt du roman est l'existence d'une vie après la mort. Un monde des esprits existe réellement avec lequel il est possible de communiquer. Les Britanniques, découvreurs de cette quatrième dimension, l'ont même investie, la développent et s'en servent à des fins politiques : la cité de Summerland est le lieu de pouvoir, the place to be !

Hannu Rajaniemi avec toute sa rigueur scientifique crée un univers où les vivants et les morts cohabitent. de la géographie à l'économie en passant par la politique tout se déroule dans les deux parties du monde, tout est lié et entremêlé. D'une richesse folle, l'auteur déploie toute son imagination pour faire entrer l'improbable dans le domaine du possible. Une pure merveille de construction.

Summerland est cependant un roman exigeant. Il n'est pas toujours aisé de se retrouver dans cet univers où les personnages sont (très) nombreux, où L Histoire divergente de celle que l'on connait oblige à faire sans cesse des ajustements. D'autant plus qu'Hannu Rajaniemi nous propulse dans son univers sans nous donner toutes les clefs au départ et que plusieurs chapitres sont nécessaires pour appréhender les différents concepts et les assimiler. Cependant l'effort sera récompensé, le background mis en place ne pourra que vous laisser admiratif.

Lien : https://les-lectures-du-maki..
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Dans ce roman la mort n'est plus une fin, mais un prolongement de la vie. Summerland est l'endroit où tous les nouveaux morts vivent à nouveau.
Seulement les vivants tentent par tous les moyens de profiter de cet étrange atout.
Rachel White, agent du SIS, va découvrir qu'une taupe se cache au sein même de son organisation. Et elle est très haut placée. Mais comment convaincre d'arrêter cette taupe soviétique qui, de plus, n'est même pas vivante ?

J'ai eu beaucoup de mal à rentrer totalement dans ce roman. J'ai mis beaucoup de temps à comprendre les ramifications de ce livre qui mélange Histoire avec science-fiction. le monde créé par l'auteur est très complexe et j'ai parfois été perdue. Je m'y suis quand même accrochée car il est bien écrit et vers le milieu de l'histoire il y a quand même pas mal de rebondissements. J'ai même dévoré la fin, ce qui est plutôt étrange vu ma peine du début.

Je dirais que c'est un bon roman de science-fiction qui pose de réelles questions sur le sens de la vie, sur la mort, la guerre, la loyauté aussi envers ses croyances. Je me suis retrouvée plusieurs fois ballotée entre les camps : pour la vie après la mort ou non ?
Une expérience singulière même si parfois un peu complexe à mon goût.
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La vie a-t-elle de la valeur si la mort n'est pas une fin?

Un roman qui mélange espionnage et SF tout en se passant dans le passé. Une écriture que j'ai beaucoup aimé et des thèmes intéressant. Même si j'avoue, j'aurais aimé que certaines questions soient plus poussées. Les personnages sont intéressant, mais je ne me suis pas totalement attaché à eux, si l'un d'eux meurt? Je n'aurai pas vraiment ressenti quelque chose.
Le contexte espionnage tient en haleine. Nous ne savons pas à qui faire confiance. Il n'y a pas d'amis. le world building est vraiment bien. Un mélange de théories scientifique, de construction de l'esprit et de sci-fi mais tout répond à des règles. le contexte historique ajoute quelque chose aussi.
Est-ce que j'aurai changé quelque chose à la fin? Peut-être. Mais ça reste une bonne fin, même si elle m'a dérangé sur quelques points.
Bref un bon roman en sois. Merci à ActuSF pour le SP

TW: Fausse couche, tentative de suicide, meurtre, crime de guerre, guerre, mort, suicide, meurtre, mort d'un parent
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Un découverte intéressante et originale, mais n'ayant pas l'habitude de lire de la science-fiction j'ai eu du mal à rentrer pleinement dans l'histoire. J'ai trouvé le contexte assez complexe, bien que certains aspects de l'Histoire m'aient permis de raccrocher quelques wagons ci et là. Tous les détails (scientifiques, notamment) m'ont légèrement embrouillé l'esprit par moment, mais ça ne m'a pas empêché de poursuivre. Cependant la postface m'a été d'une grande aide pour appréhender le roman.
Je salue d'ailleurs l'énorme travail qu'à effectué l'auteur pour écrire ce roman. Je suis plutôt ravie d'être sortie de ma zone de confort grâce aux éditions ActuSF. Je l'ai quand même lu en 2 jours !
Je pense que c'est un excellent roman, d'une grande qualité, que je conseille surtout aux férus de SF. C'est très bien écrit et la réflexion que l'auteur apporte sur la mort et l'après est très intéressante.
Un roman que j'imaginerai bien adapté en film ou en mini-série…
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