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Annaïg Houesnard (Traducteur)
EAN : 9782072989537
416 pages
Gallimard (08/02/2024)
3.51/5   36 notes
Résumé :
Assassiner est obsolète. La mort est désormais le commencement. 1938, la mort n’est plus crainte mais désormais exploitée.

Depuis la découvert de l’après, l’empire britannique a étendu ses recherches jusqu’à Summerland, une métropole pour les récemment décédés. Pour autant, le Royaume-Unis n’est pas le seul à vouloir asseoir son pouvoir sur la vie et ce qu’il y a après. Les soviétiques ont des espions à Summerland et la technologie pour créer leur pro... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Summerland accueille les âmes des défunts, si et seulement si, ceux-ci ont obtenu un Ticket avant leur mort. La mort n'est donc plus une fin en soi mais est devenue un enjeu de rivalités pour les puissances de ce monde. Et ce n'est pas l'agente gouvernementale Rachel White qui dira le contraire, elle, qui vient de découvrir l'existence d'une taupe soviétique au sein même de Summerland, et que, sous prétexte que celle-ci dispose d'appuis hauts placés, se voit mise sur la touche. Pour autant, acceptera-t-elle cette situation ou au contraire risquera-t-elle sa carrière pour aller au bout de ses convictions ?

Summerland est une uchronie de science-fiction, imprégnée par l'ambiance du roman d'espionnage.

Influencé par sa propre expérience universitaire en physique mathématiques, Hannu Rajaniemi a mis dans son livre la science et la technologie au service de l'au-delà afin de rendre possible une interaction entre les vivants et les morts. Aussi, des outils techniques interagissant avec l'éther sont mis à disposition des vivants pour communiquer avec les âmes peuplant Summerland ou à contrario, permettre à certains défunts de revenir parmi les vivants en empruntant notamment le corps d'un médium. Sans en dévoiler toutes les subtilités, il est bon de noter qu'Hannu Rajaniemi se fait l'inventeur de toute une technologie complexe qui vient habilement donner du crédit à son uchronie.

D'ailleurs, celle-ci repose sur un postulat de la Première Guerre mondiale sensiblement différent avec l'usage d'un armement encore plus redoutable et une finalité autre où les empires britannique et soviétique semblent les seuls grands vainqueurs de ce conflit. Sans surprise, il en découle donc une géopolitique dissemblable avec deux acteurs qui s'engagent sur une autre voie politique : la conquête de l'immortalité.

Or, ce questionnement autour de la vie après la mort fait à la fois écho au spiritisme qui a imprégné la société d'après-guerre qu'au transhumanisme qui s'invite dans la débat moderne, reflétant l'éternelle peur de mourir des humains.

D'autre part, cette tension qui habite ces deux empires rivaux est intéressante du fait qu'elle permet d'introduire la notion d'espionnage, soit une réalité historique et politique, fort à propos ici car elle vient entourer l'intrigue d'une aura de mystère tout en impulsant du rythme à notre lecture. Outre, l'ingéniosité du cadre uchronique imaginé, la force de ce texte réside beaucoup dans l'investigation menée par cette agente secret au sein même du pouvoir et des agences gouvernementales.

D'ailleurs, ce parti pris d'avoir choisi une femme comme personnage principal est à mon sens très adroit car il faut toujours garder en tête le contexte de l'époque puisqu'il était encore plus difficile pour une femme de s'imposer dans une société totalement patriarcale et particulièrement à un poste stratégique impliquant une connexion avec la sphère du pouvoir.

Avec Summerland, Hannu Rajaniemi signe un roman aussi brillant qu'inattendu. Il nous entraîne à perdre haleine dans une intrigue originale et bien ficelée qui nous laisse pantois du début à la fin. A lire !

Suite sur Fantasy à la Carte.


Lien : https://fantasyalacarte.blog..
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Et si la mort n'était plus l'ultime frontière ? C'est le parti pris du roman d'Hannu Rajianemi, Summerland. Auteur finlandais habitué à la hard SF, il nous livre ici un livre entre surnaturel et uchronique, dans lequel les humains ont bâti une société au sein de laquelle la mort n'est plus qu'une contingence. Merci aux éditions ActuSF pour l'envoi !

Summerland nous plonge dans un univers étrange. Nous sommes dans les années 30 et la mort n'est plus la dernière frontière. Les morts récents finissent à Summerland, une ville fantasmagorique. Ils peuvent communiquer les vivants via des appareils spécialement conçus pour cela. Ils sont aussi capables de prendre possession de corps de médium pour se promener dans le monde des vivants. Toute la société est profondément affectée par ce changement. Philosophiquement, comment tient une société quand la fin ultime n'est plus qu'un passage ? L'auteur développe toute une technologie et un historique autour de cette nouvelle découverte. La nouvelle fin est la dissipation, la mort définitive, à laquelle il est possible d'échapper grâce au Ticket. C'est une carotte bien utile pour faire faire ce qu'on veut à des personnes, ce qui se révèle efficace dans l'espionnage.

La guerre semble presque un jeu futile. Mais l'espionnage au contraire bat son plein quand la situation reste tendue entre les grandes puissances de l'époque. URSS, Grande-Bretagne, États-Unis… le jeu entre le chat et la souris s'organise jusque dans le monde des morts. Qui saura tirer le plus parti de la nouvelle terre promise ? Car le nouveau Graal est l'immortalité. le spiritisme se mêle au transhumain : Ranni Rajaniemi construit une société qui tente de surmonter sa faiblesse par tous les moyens. Les connexions entre surnaturel et technologie permettent de créer un monde vraiment original que l'auteur exploite à merveille.

Malgré des idées intéressantes et globalement bien exploitées, j'ai trouvé le début du roman difficile. L'auteur donne peu d'indices sur le fonctionnement de son univers. On sent sa patte tournée vers la hard SF dans sa façon de décrire les spécificités de la cité de Summerland. La cité des morts a des mécaniques spécifiques. Cependant, je ne les ai pas beaucoup retrouvées pendant ma lecture et j'ai trouvé que le détail dans la description rendait parfois la lecture plus confuse qu'autre chose. Pour tant ce sont des éléments très originaux et rarement vus en littérature de ce genre qui sont exposés. J'ai eu la même sensation au niveau du déroulé de l'histoire. C'est le lot des histoires d'espionnage, mais la situation géopolitique complexe m'a un peu perdue par moments.

Pourtant, l'histoire comme les personnages ne manquent pas d'attraits. J'ai apprécié les deux principaux. Rachel est une femme intelligente et déterminée, qui tentent d'accomplir son devoir dans un monde dominé par les hommes et le favoritisme. Peter Bloom est un agent aux multiples allégeances qui utilisent sa mort pour accomplir ses missions. Leur relation, trouble et subtile, est bien mise en scène, comme deux ennemis qui ne peuvent pas s'empêcher de s'admirer malgré leur différences de loyauté. L'auteur prend également le temps de décrire des histoires de liens et de familles, ce qui permet d'apporter de la profondeur aux personnages.

J'ai beaucoup apprécié l'univers construit par l'auteur. le mélange d'espionnage et de spiritisme fonctionne très bien pour donner à ces années 30 une aura de mystère. Les personnages sont bien construits, avec une belle profondeur dans leur histoire et leur personnalité. Nous sommes dans un monde où la mort n'est qu'un passage. La société change donc radicalement de posture philosophique : la guerre est un jeu et il faut trouver d'autres moyens de se débarrasser des personnes gênantes. J'ai cependant trouver le roman assez difficile d'accès, tant au niveau des détails de l'univers que du scénario alambiqué. J'ai failli décrocher à plusieurs reprises malgré l'intérêt de l'oeuvre.
Lien : https://lageekosophe.com/202..
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Summerland est un roman tout à fait brillant qui prouve que même lorsqu'il sort de son habituel registre Hard SF, Rajaniemi reste un auteur à suivre. Bâtissant une nouvelle cosmogonie et cosmologie en un tout unique, l'auteur finlandais nous montre une Angleterre et une Espagne d'un 1938 uchronique et rétrofuturiste, où l'exploration puis la colonisation de l'au-delà dès les années 1890 par les britanniques a tout changé. Deux espions du Secret Intelligence Service, une femme vivante et un homme mort, vont s'opposer lorsque la première va chercher à prouver que le second est une taupe au service des Soviétiques. S'ensuit alors une intrigue très intéressante dans un univers fascinant, où l'auteur a minutieusement tiré toutes les conséquences, qu'elles soient technologiques, sociales ou historiques, de son postulat de départ. Aux deux tiers, on explorera une autre thématique, un classique de la SF qui reçoit ici un traitement original. Les personnages sont très solidement construits, et la découverte de leurs motivations ainsi que la dynamique de leur relation sont remarquables. Bref, Hannu Rajaniemi nous offre ici une oeuvre en tout point hautement recommandable, même pour celui qui n'apprécie pas d'habitude ce genre de mélange technologie / surnaturel.

ce qui précède n'est qu'un résumé : retrouvez la critique complète sur mon blog.
Lien : https://lecultedapophis.com/..
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10 août 2022 Célinedanaë
Éditer
SummerlandHannu Rajaniemi

Hannu Rajaniemi est un écrivain finlandais connu pour la série Jean le Flambeur, dont le premier tome, le Voleur quantique, a été publié par Bragelonne en 2013 mais la suite ne verra pas le jour sous nos contrées, l'éditeur ayant décidé d'arrêter les frais. Il est aussi l'auteur de plusieurs nouvelles et d'une uchronie, Summerland, écrite en 2018 et traduit en France par Annaïg Houesnard pour les éditions ActuSF.

A la fin du XIXe siècle, une découverte a bouleversé le monde qui est entré dans « l'Age Etherique ». Des découvertes scientifiques ont permis de communiquer avec les esprits et de découvrir leur territoire. Ce sont les Britanniques qui ont permis de révéler Summerland, cité du domaine des morts. Hannu Rajaniemi ne se contente pas de ce postulat de départ, mais développe tout un univers autour, autant dans l'au-delà que sur le plancher des vaches, où en 1938, le monde est bien différent de celui de nos livres d'histoire. La guerre a bien eu lieu en 1914 et la Grande-Bretagne et l'URSS en sont sortis comme les grands gagnants. La France apparait avoir peu de poids et l'Allemagne encore moins, le nazisme ne s'y est d'ailleurs pas développé. L'URSS contrôle l'Est et essaye même de gagner de l'influence en Espagne où la guerre civile fait rage.

En Grande Bretagne, il y a le pays réel et Summerland, cité à laquelle on accède si on est en possession d'un Ticket dont il faut mémoriser les nombres. On peut communiquer avec les esprits dans cette cité grâce à un ectophone ou un ectomail. Les morts peuvent même temporairement prendre possession d'un médium rémunéré pour pouvoir interagir avec les vivants. La reine règne depuis l'au-delà, accompagnée de hauts fonctionnaires. Cependant l'au-delà ne signifie pas forcément immortalité, les esprits sont soumis à des conditions particulières liées à leur constitution et doivent recharger une partie de leur essence sous peine d'effacement. L'univers développé autour de Summerland est d'une très grande richesse, étonnante à plus d'un point. On est surpris au départ car l'auteur ne prend pas vraiment de pincettes pour expliquer son monde, mais la toile de fond mise en place est vraiment exceptionnelle dans ce roman.

L'histoire tourne autour d'un complot, et le livre a un côté roman d'espionnage très marqué. En 1938, Rachel White travaille pour la cour d'hiver. Elle est mariée à Joe, ancien militaire traumatisé par la guerre. Rachel évolue dans un monde dirigé par les hommes dans lequel elle n'arrive pas à montrer sa valeur. Elle va découvrir l'existence d'une taupe travaillant pour l'URSS au sein des services. Sa hiérarchie ne la croit pas, mais Rachel décide de se lancer dans une enquête non autorisée afin de démasquer la taupe, ce qui permettra de prouver ses capacités et d'éviter une guerre par la même occasion : un développement de la guerre en Espagne. L'aspect espionnage se mêle à de l'action autant du côté des vivants que des esprits avec de nombreux rebondissements. Hannu Rajaniemi s'amuse aussi à jouer avec l'histoire avec de nombreuses références de l'époque. On croisera Lénine, Staline et même Herbert West en premier ministre anglais.

Summerland est ainsi une très belle réussite où Hannu Rajaniemi met en place un univers d'une exceptionnelle richesse et s'amuse avec l'histoire du début du XXe siècle. L'intrigue d'espionnage est plus classique mais convient parfaitement au worldbuilding. On espère retourner dans cet univers à la faveur d'autres textes tant il y a de possibilités et d'inventivités.
Lien : https://aupaysdescavetrolls...
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Summerland, de Hannu Rajaniemi,
Le concept : 1938, Londres, alors que depuis un peu plus de vingt ans, une nouvelle technologie a permis de plus ou moins « explorer » « l'au-delà », d'y maintenir les âmes avec toutes leurs facultés cognitives, de communiquer avec… Ce qui a eu bien sûr d'énormes effets sur la société (avec entre autres une nouvelle caste de travailleurs, morts, qui ont globalement majoritairement des rôles correspondant à ce que l'informatique fait dans notre société à nous ; mais également un rapport à la mort, et donc à la vie, complètement différent ; et également des questions sur les successions, avec la reine qui continue à régner depuis la mort, …)
Dans ce contexte, on est sur une histoire d'espionnage et de contre-espionnage, avec un personnage principal agente du SIS qui cherche globalement à exposer une taupe tout en luttant contre la condescendance patriarcale de ses supérieurs et de ses collègues, et l'autre personnage principal qui est ladite taupe, travaillant secrètement pour le NKVD et « la Présence », une sorte d'IA locale constituée d'un amas d'intelligences, Lénine en tête, et ayant grâce à ça des compétences un peu surnaturelles d'ordinateur surpuissant si je schématise.
Le tout donne un contexte original et intrigant, assez bien exposé et exploité (même si je serais très intrigué de voir ce que l'auteur aurait pu imaginer pour la société quelques dizaines d'années plus tard !), posant des questions sur la mort, la vie, la succession, etc.
L'intrigue en elle-même est plutôt sympa aussi, pleine de traîtrises, d'agents doubles, bref, une histoire d'espionnage :p (N'en lisant pas beaucoup, je n'ai pas un avis très pointu sur la question ^^ ), et les personnages sont bien construits et intéressants !
Mon seul bémol serait que j'étais parfois un peu perdu dans les personnages secondaires, en particulier dans les diverses hiérarchies : ça va, c'est acceptable comme défaut principal sur toute une lecture 😉
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critiques presse (1)
Elbakin.net
24 août 2018
Une vraie réussite, parfois de haute volée, toujours de haute tenue.
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Elle avait imaginé un trou de calibre .22 dans le front de Yakov Mikhailovich Kulagin par lequel s'écoulaient les sombres secrets de son cerveau, emportant avec eux ses vingt années de carrière au Secret Intelligence Service. (9)
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Mais c'est justement ce qu'il y a de si spécial avec les gens que nous aimons. Parfois, ils n'ont pas besoin qu'on leur dise les choses importantes.
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Même les mauvais poètes touchent à quelque chose qui nous échappe, avec nos jeux et nos mensonges.
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Quand on est enraciné dans quelque chose de solide, on ne peut jamais vraiment s'envoler.
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