Pardonnez-moi, mademoiselle, mais c’est pas pour rien que la Mère est une femme. Les hommes sont ce qu’ils sont, parfois des lâches et des imbéciles. Leur courage, faut pas oublier qu’il pendouille au fond de leur culotte.
On vous connaît depuis toute petite. Battez-vous pour vivre et montrez-leur, à ces traîtres, qu’on ne vous brisera pas tout entière comme ils le souhaitent.
L’adrénaline venait de quitter le corps de Giselle, la tension des dernières minutes abandonnait ses membres pour laisser place à une sensation froide, presque limpide.
Un sourire carnassier apparut sur son visage : la détermination de la jeune femme à se venger lui faciliterait grandement la tâche. Les colères féminines étaient les plus froides et dangereuses. La convaincre ne serait pas difficile.
Les esprits, engourdis par la chaleur, avaient du mal à rester concentrés.
Au point où nous en sommes, mon ami, vous ne pouvez plus appeler cela de la chance.
A Lengelbronn, dans un jardin luxuriant, un déjeuner en plein air réunissait la jeunesse dorée de l’empire. Les ombrelles déployés pour protéger les dames des morsures du soleil éclataient en couleurs chatoyantes au-dessus des bosquets de fleurs. Le tintement des couverts et des verres entrechoqués s’élevait de la petite assemblée qui conversait joyeusement.
Cette révélation devint pour elle une évidence, l’inconnue d’une équation que son subconscient ne cessait de vouloir résoudre.
Je vous rassure, si j’avais eu envie de vous tuer, je l’aurais déjà fait.
Giselle était sûre de son talent. La broderie faisait partie des nombreux domaines qu'on lui avait enseignés dès son plus jeune âge. Elle avait mis dans son travail, tout son coeur et toute sa reconnaissance. Elle espérait que ses sentiments sincères se dévoileraient dans les plis de tissus et de dentelles.