Grandir un peu

On ne doit pas parler si on ne sait pas. Et même si on sait, tiens, d'ailleurs. Souvent, les gens ont conscience qu'ils doivent se taire. Et pourtant, ils parlent...Ils parlent...Des choses qui les dépassent...Mais il faut qu'ils causent, qu'ils questionnent...

Il n’y a qu’avec les êtres chers que l’on peu se taire vraiment, et partager, pourtant, quelque chose de fort.

- J'adore lire. Je pourrais passer ma vie à lire, en fait, enchaîne Lucas. C'est comme avoir des milliers d'amis dont on peut prendre des nouvelles lorsqu'on le souhaite. Juste en ouvrant un livre. Je trouve que les gens qui ne lisent pas manquent d'ouverture. Lire, c'est vivre d'autres existences. Visiter des paysages inconnus. Etre quelqu'un d'autre. Comprendre des choses qui nous échappent complètement parfois.

- On est des gentilles filles, et on emmerde le monde, en fait ! C'est juste qu'on ose pas le montrer. Comme si on avait pas le droit. Comme si on devait s'excuser partout et tout le temps de n'être juste que des bonnes copines. On n'en peut plus, parfois, d'être juste sympa ! Nous aussi, on a envie de cracher à la gueule de tout ce qui nous débecte ! Nous aussi, on a envie de faire la moue devant ce monde dégueulasse où on se contrefout vraiment des gens. Nous aussi, on rêve d'être extraordinaire, de voir les hommes se retourner sur notre passage ! Nous, on aurait aimé, au moins une fois, se faire siffler dans la rue. Nous n'avons même pas de porc à balancer, nous. Il a suffi qu'un seul me considère et je l'ai épousé. La pas jolie. La godiche. La pas regardée. La mal baisée.

On peut passer des années à côtoyer des gens qui effleurent à peine ce que nous sommes. Et un matin, on croise quelqu’un qui percute nos ambitions intimes. Fracasse nos millions de carapaces, en un éclat de rire.

Lucas écoute le bonheur rire à travers la porte de la salle de bains.

On peut passer des années à côtoyer des gens qui effleurent à peine ce que nous sommes. Et un matin, on croise quelqu'un qui percute nos ambitions intimes. Fracasse nos millions de carapaces, en un éclat de rire.

C’est discret, c’est pernicieux, la vieillesse. Ça te grignote le visage et le corps, comme un rat affamé, sans possibilité de se défendre.

Lire, c’est vivre d’autres existences. Visiter des paysages inconnus. Être quelqu’un d’autre. Comprendre des choses qui nous échappent complètement parfois.

On peut passer des années à côtoyer des gens qui effleurent à peine ce que nous sommes.
Et un matin, on croise quelqu’un qui percute nos ambitions intimes. Fracasse nos millions de carapaces, en un éclat de rire