Grandir un peu

On ne lui a pas bien appris à dire l’amour alors elle le cuisine dans ses jolies marmites, elle l’enferme dans des bocaux stérilisés, elle l’aplatit au rouleau à pâtisserie, elle le fait rissoler et le met à rôtir avec tout son cœur à l’intérieur !
Ses billets doux, ce sont des saucisses grillées. Ses déclarations, du boudin blanc. Ses câlins, des cookies au chocolat.

Si on ne peut pas dire ce qu’on veut à quatre-vingt-huit ans, on ne pourra jamais. Autant en profiter

Jeanne avais compris au contact de cette merveilleuse vieille femme à quel point les êtres qui nous entourent sont des puzzles. Dont personne ne possède toutes les pièces. Nous ne voyons que les brides de ce qui constitue une personne. Nous la rencontrons à un instant de sa vie. Avec son lot de secrets, de non dits, de fardeaux à porter. On se fait alors une image, plus ou moins déformée.

On peut passer des années à côtoyer des gens qui effleurent à peine ce que nous sommes. Et un matin, on croise quelqu'un qui percute nos ambitions intimes. Fracasse nos millions de carapaces, en un éclat de rire.

Je suis restée fidèle à cette petite fille qui voulait s’échapper par la porte merveilleuse qu’était un livre. Ils m’ont aidée tout au long de ma vie à tout supporter, à tout entreprendre. Je n’ai jamais été seule grâce à eux.

Si je peux te laisser quelque chose, je te lègue cet ordre-là. Celui d'exister. De ne pas t'excuser d'être là. De vivre. Pour toi. De savoir pardonner. Et de surtout désobéir.

Jeanne ne creuse pas. Elle respecte trop les silences. Elle n'est constituée que de silences, elle. Et elle n'apprécie pas qu'on tente d'y faire trop de bruit. p.24

Elle a opté pour un jean sombre qui faisait paraître ses fesses moins volumineuses. Le noir amincit, mais comme sa mère aimait à le répéter, on ne fera jamais d'une tractopelle une Ferrari.

Le noir amincit, mais comme sa mère aimait à le répéter, on ne fera jamais d'une tractopelle une Ferrari.

Elle se bat. De toutes ses forces. De toute sa gentillesse. Et ne crois pas que c'est une faiblesse. C'est une grande force, au contraire. Une force de l'âme. Il est plus facile d'être égoïste, de se trouver des rancœurs, pour ne pas affronter les gens, pour ne pas les aimer. Pour ne pas affronter ses propres manques. Vous vivez dans un monde où la gentillesse est une insulte. Dire de quelqu'un qu'il est gentil tient presque de la moquerie. Il y a de la niaiserie dans la gentillesse de votre époque.