Citations sur L'Île panorama (11)
L'art, selon lui, pouvait être considéré comme une révolte de l'homme contre la nature, et aussi comme l'expression d'un désir de lui imprimer sa propre personnalité, puisqu'elle ne le satisfaisait pas telle qu'elle était.
Quand la peur du crime excède un certain degré, il se passe exactement le même phénomène que lorsqu'on se bouche les oreilles et qu'on n'entend plus rien, c'est-à-dire qu'on devient sourd à sa conscience, tandis que l'intelligence du crime, devenant aussi aiguë qu'une lame de rasoir effilée, se met à agir mécaniquement avec calme et sang-froid, sans négliger aucun détail.
Le ciel, couleur de lait, s'étendait au-dessus des collines ondulantes qui formaient des vagues impressionnantes, embrassées par les fleurs écarlates qui les recouvraient toutes entières. Cela se faisait sur une si grande échelle, tout était si artificiel, si éloigné de la nature, que ce soit pour la couleur du ciel, la courbe des collines ou la confusion de ces milliers de fleurs, que ceux qui pénétraient dans ce monde ne pouvaient faire autrement que de rester un certain temps debout, complètement stupéfaits.
Ce paysage, qui semblait monotone à première vue, avait quelque chose d'inhumain, de presque diabolique.
A cet instant précis, une gigantesque corolle dorée troua nettement le velours noir du ciel, et le jardin fleuri, la source chaude, les deux corps enchevêtrés furent noyés sous une cascade de poussière d'or.
De la même façon que le musicien s'exprime avec des sons, le peintre sur la toile avec des couleurs, le poète avec des mots, il rêvait d'inventer un art nouveau reposant sur la contemplation de la nature dans son immense variété : montagnes, rivières, forêts ou herbes, et dans laquelle il prendrait une pierre, un arbre, une fleur, un oiseau ou un animal sauvage, ou même un insecte, tout ce qui est vivant sur la terre et qui se transforme constamment. Il voulait modifier cette nature oeuvre de Dieu, qu'il trouvait imparfaite, l'embellir à son idée, pour exprimer à travers elle un idéal artistique extravagant. En d'autres termes, son ambition était de recréer la nature à la place de Dieu.
Il faut dire que Hitomi Hirosuke ne croyait pas que le travail puisse servir à gagner sa vie. En fait, il en avait déjà assez de ce monde avant même de le connaître.
Cela tenait sans doute à sa constitution maladive, ou alors peut-être à la neurasthénie dont il souffrait depuis l'adolescence. Il avait envie de ne rien faire. Il lui suffisait de vivre en imagination. Rien n'était véritablement《important》. Il se contentait de rêvasser à longueur d'année, vautré dans la chambre d'une pension sordide. Bref, c'était un rêveur solitaire.
Ainsi vint enfin le paradis sur Terre. La folie de ce carnaval exceptionnel gagnait l'île entière.
Quand la peur du crime excède un certain degré, il se passe exactement le même phénomène que lorsqu'on se bouche les oreilles et qu'on n'entend plus rien, c'est à dire qu'on devient sourd à sa conscience, tandis que l'intelligence relative au crime, devenant aussi aiguë qu'une lame de rasoir effilée, se met à agir mécaniquement avec calme et sang-froid, sans négliger aucun détail
J’ai entrepris de créer plusieurs mondes différents sur cette petit île. Est-ce que tu sais ce qu’est un « panorama » […] Les spectateurs doivent d’abord passer par un couloir étroit et sombre. Quand ils en sortent ils se trouvent aussitôt plongé dans un monde particulier
S’il est vrai que la beauté est encore plus impressionnante quand elle est teintée d’inquiétude, il n’existe sans doute rien de plus beau au monde que le spectacle des fonds marins.