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Critique de BackToBooks


Alors, je dirai que ce roman est bien un roman de Yves Ravey !

J'avais précédemment lu mon premier Yves Ravey, Adultère et spécifiais qu'il faudrait lire plusieurs Yves Ravey pour percevoir ou s'assurer de l'idée générale de ses romans. Et bien, après ce deuxième, La fille de mon meilleur ami, je dirais que en effet j'ai déjà une idée plus précise de ce que l'auteur souhaite partager avec nous.

Vous pourriez reprendre mon retour sur le précédent roman, il s'applique à nouveau.
Dans un format court, avec des phrases incisives sans superflu, ce roman décrit des gens des plus ordinaires dans des situations ordinaires essayant de s'en sortir avec des solutions un peu moins ordinaires mais tellement représentatives de ce qu'ils sont. Ecrit à la première personne, dans un lexique trivial sans s'attarder sur les émotions ou les détails mais en distillant parfois certains sans véritable intérêt, une couleur, une forme, le type de cocktail, l'auteur donne bien le ton, une banale histoire.
C'est une tranche de vie dans une banlieue provinciale dans un décor de seconde zone.

Un étrange duo s'est formé entre Mathilde et William de l'âge de son père, depuis que ce dernier a promis à son meilleur ami mourant de retrouver et veiller sur sa fille. Une mission dont William s'acquitte même s'il a fallu d'abord la trouver, le père l'ayant perdu de vue, puis la suivre au gré de ses décisions.
Cet étrange duo va donc débarquer dans une ville éloignée de chez eux pour tenter de prendre contact avec le fils de Mathilde dont la garde lui a été retirée.

L'auteur arrive judicieusement à mettre en place au fur et à mesure du récit tous les éléments qui font que oui c'est certain la bombe va exploser. Ce qui est astucieux est que justement le lecteur le perçoit, sent s'alourdir l'atmosphère qui ne tend que vers une catastrophe inexorable. La force de ces récits ne se trouve donc pas dans les effets de surprise ou de rebondissements mais dans les pièces qui s'ajoutent les unes aux autres pour atteindre le sommet dramatique avec le jeu de savoir laquelle sera la dernière et fera tout basculer.

Je pense vraiment que Yves Ravey, au travers de ces différents romans, souhaite nous dépeindre le côté pathétique de l'être humain. Sur ces deux romans, aucun personnage n'en rattrape un autre, oh non, ils sont tous plus pathétiques les uns que les autres.
L'auteur souhaite nous mettre bien devant les yeux le côté immuable de la bêtise humaine. Certains, beaucoup, essayent de changer, se débattent avec eux-mêmes, mais rien n'y fait, à la première embûche, la facilité les pousse à agir comme ils l'ont toujours fait. Tels les sables mouvants, plus ils se débattent, plus leur bêtise les englue et les avale.

Mais justement, tout ce noir dans un format de nouvelle, c'est ce qui fait que lire du Yves Ravey est si agréable si vous n'êtes pas trop fleur bleue !
Bien sûr, selon la règle scientifique, il faudrait avoir lu au moins un autre roman de Yves Ravey pour pouvoir confirmer cette hypothèse. Ce que je vais bien évidemment faire !

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