Le complot des philosophes (La Source S)

Il voulut pratiquement se raccrocher à l’idée que le document était faux, que c’était une mascarade, une blague de potache, un fake, comme on disait aujourd’hui, et que tout rentrerait dans l’ordre, mais dans le cas contraire, rien ne rentrerait dans l’ordre.

Sénèque le Jeune, philosophe stoïcien, homme politique et tragédien romain était un personnage fascinant. On ignorait sa date de naissance, entre -4 et 1 après Jésus-Christ, son parfait contemporain en âge. Il était né en Bétique, l’actuelle Andalousie, et il rejoignit Rome pour parfaire son éducation. Il séjourna en Égypte pour raison de santé vers l’âge de vingt ans, et revint à Rome en 31 pour entamer sa carrière. Il avait donc passé une dizaine d’années dans une Égypte florissante d’un point de vue intellectuel et philosophique, où les courants de pensée dans la lumière de la Méditerranée convergeaient et se croisaient.

En fait il ne savait rien. Il ignorait ce qu’il allait ressentir. Lui qui avait distribué des principes aux hommes, exploré par la pensée les ressorts de leur destin, élaboré des théories politiques, rédigé dans la ferveur de l’inspiration féconde des tragédies immortelles, il était dans l’incapacité de définir, de traduire, l’expérience qu’il allait vivre dans quelques instants, et dont il ne ferait jamais récit.
Il ne doutait pas que d’autres le feraient pour lui, car la postérité l’attendait, mais qu’est-ce la mémoire des hommes au regard de la sensation d’être au monde  ? On frissonne pour la mémoire tant qu’on est loin d’en faire partie ou d’en être l’objet.

La mémoire est l'aliment de notre identité, c'est d'elle que nous tirons notre capacité d'anticipation, mais c'est aussi elle qui nous inhibe devant l'inconnu de l'avenir

La curiosité est le sel de la vie

[...] et que les hommes choisissaient toujours la pente de la facilité quand il s'agissait de donner du sens à leur vie et éventuellement au reste du monde. Et ça, les tyrans l'avaient infiniment mieux compris que les philosophes. (p. 149)

Un récit inventé auquel on croit peut très bien devenir un récit historique accepté comme tel si ceux qui le répercutent ensuite sont convaincus par sa crédibilité. Il ne faut pas plus d'une génération pour que cette alchimie opère, que ce récit s'habille de témoignages formulés avec conviction, d'autant plus facilement dans un environnement où l'esprit critique n'est pas une priorité. (p. 85)

Voilà un style de livre que je n’avais pas encore découvert et qui m’as littéralement transporté : la fiction historique.
Tout au long de ce roman, nous accompagnons un duo d’historiens plus qu’attachant, à travers une aventure historique remplie de mystères et de découvertes. Nous les suivons à travers une quête de la vérité qui nous tient en haleine de la première à la dernière page.
Je trouve que l’auteur a su parfaitement doser entre l’histoire et la fiction ce qui rend ce livre autant intéressant qu’addictif.
Il m’a tout particulièrement fait penser au célèbre film « Da Vinci code », sans pour autant en être une pâle copie.
Je suis ravie d’avoir lu ce livre, c’est pour moi une très belle découverte littéraire, je le recommande à tous ceux qui ont soif d’aventure et d’Histoire..