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Critique de indira95


Alors là je dis oui ! Mais oui à quoi me direz-vous (j'imagine déjà vos mines interrogatives :)) ? Je dis enfin oui à la critique unanime faite à propos du talent de notre jeune virtuose du violon, consacrée écrivaine, Leonor de Recondo ! Parce que soyons honnêtes, elle ne m'avait pas du tout emballée avec son roman, Rêves oubliés, qui nous contait l'histoire d'une famille d'exilés catalans pendant la guerre civile espagnole, mais alors pas du tout ! Mais avec Amours et bien que l'histoire soit d'une simplicité stupéfiante (histoire d'amour de deux femmes), je touche du doigt le talent de Leonor de Recondo, son style fluide et d'une grande sobriété, sa prose pudique disséminant par touches légères (à l'instar d'un impressionniste) des perles de créativité littéraire : phrases ciselées, mots justes, un parfait équilibre qui rend ce portrait de femmes absolument maîtrisé.

Nous sommes au début du XX siècle au coeur d'une demeure bourgeoise d'une région cossue de la Loire. Victoire est une jeune femme mariée qui s'ennuie, âme esseulée traînant son mal être - celui de ne pouvoir répondre à la pression sociale de donner la vie, l'héritier tant attendu - dans cette morne maison. Elle n'aime pas son mari, Anselme, notable notaire de province qui aimerait plus souvent « visiter » sa tendre épouse dévouée mais qui s'oppose quasi systématiquement à un mur d'indifférence. Et parce qu'un homme a des besoins naturels dirons-nous, quoi de mieux que visiter la jeune bonne, la naïve et serviable Céleste, à coups de ruades sauvages et de râles bestiaux. Après tout, en maitre des lieux, Monsieur à bien le droit de s'octroyer ce droit de cuissage ! Pendant ces brèves incartades, notre jeune Céleste s'évade.
Le hic et le point de départ de notre histoire, tombe le jour où Victoire découvre le pot aux roses : Céleste est enceinte d'Anselme. Pour sauver les apparences et les convenances (on ne peut avouer sur la place publique avoir rudoyé la bonne), le bébé sera celui de Victoire, le présent qu'elle n'a pu offrir à son époux et à la bonne société. Ce lien inextricable prendra au fur et à mesure un tour inhabituel : Victoire, engoncée dans ses corsets (métaphore du carcan social dans lequel elle vit), découvre la plénitude d'un corps sensuel et épanoui, vierge de toute convenance, celui de Céleste. Liées par le secret de la naissance du petit Adrien, chacune s'offre à l'autre dans une ronde sensuelle et amoureuse qui balaie tout. Mais jusqu'à quel point ?
Certes, Amours traite d'un sujet éculé maintes fois rebattu (l'amour adultérin, difficile de faire plus banal). Mais la qualité indéniable du style et la justesse de ton donnent la pleine mesure à cette histoire qui évitent les excès manichéistes et autres effusions sentimentales et nous livre une page d'amour. Aux amoureux de belle et sobre prose, jetez donc un oeil à ce roman
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