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Critique de fbalestas


C'est toujours un plaisir de savoir que Léonor de Recondo nous propose un nouveau livre. Désormais chez Grasset, après avoir été longtemps chez Sabine Wespieser (une très bonne éditrice) et après nous avoir emballés avec « Amours », et « Pietra viva », elle traite ici d'un sujet sensible, qu'elle n'avait pas jusqu'ici évoqué sauf erreur de ma part : les relations fille / mère.

Ou plutôt l'absence de relations, car Magdalena, l'héroïne de « Revenir à toi » s'est construite seule, avec une absence de mère comme incipit. Apollonia a subitement disparue de son univers : son père n'a pas su expliqué quoi que ce soir à l'adolescente, et a peu à peu délaissé cette enfant, la laissant aux bons soins de ses grands-parents maternels eux aussi avares de mots.
Des mots à mettre pour guérir des maux de l'absence, Magdalena en aurait eu pourtant besoin. On comprendra bien après qu'Apollonia était internée dans un hôpital psychiatrique, mais ses choses là ne se disent pas, Magdalena aura du faire avec.

C'est avec les mots des autres qu'elle va se construire. En tombant par hasard, à l'occasion d'un atelier théâtre, sur ce qui va devenir son unique passion et vocation : devenir comédienne.
Il y a de très belles pages sur la fascination pour celle qui ne connaît pas elle-même à se glisser dans la peau d'une autre.

Alors, quand après un coup de fil, elle découvre d'une part que sa mère est vivante, d'autre part qu'on sait où elle habite, elle fonce.
La suite sera d'abord plus difficile, avec une mère hostile, mutique, vivant dans un taudis et dans des conditions d'hygiène déplorables. Au départ la mère ne dit rien, et Magdalena se heurte à ce mur de silence.
Et puis une phrase surgit, et un fil de laine fragile apparaît qui va permettre à Magdalena de dévider la pelote et comprendre enfin les raisons des troubles psychologiques profonds qui ont atteints sa mère.

Dans les dernières pages elles communiqueront enfin dans une relation réparée.

On sort de cette histoire ragaillardi par la puissance des mots contre le mutisme, avec un très bel hommage rendu à ses femmes qui se consacrent au théâtre : le portrait ici très sensible d'une vraie comédienne que nous livre Léonor de Recondo.
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