Fin des années 90, des lycéens lancent une rumeur bien sale, bien moche. Ils auraient abusé d'une jeune fille très éméchée à l'arrière d'une voiture après une soirée très arrosée. La principale concernée : Alice, ne se souvient de rien si ce n'est qu'ils l'ont ramenés chez elle.
La rumeur enfle et cette jeune fille mal dans sa peau ne sait pas si elle a réellement vécu cet événement ou si, à force d'apprendre les détails sordides véridiques ou non de cette soirée, elle assemble des morceaux de mémoire faussée comme un puzzle dont on aurait inversé les pièces avec un autre.
La construction de ce roman choc est extrêmement travaillée, à tel point que certains lecteurs peuvent se perdre parmi les différentes formes empruntées dans cette narration originale. C'est ce qui fait à la fois le défaut et la qualité de ce premier roman. En gros, ça passe ou ça casse pour le lecteur…
J'avoue, j'ai failli stopper net ma lecture dans les 100 premières pages qui relatent essentiellement les soirées particulièrement alcoolisées des lycéens et leurs recherches frénétiques pour trouver des filles faciles…Cette longue et répétitive entrée en matière a bien failli me perdre. Je me suis accrochée et je ne le regrette pas car l'intrigue est bien ficelée malgré quelques longueurs.
Un roman surprenant qui s'inscrit dans l'air du temps « me too ». Un sujet choc narré façon puzzle qui suit les personnages sur une longue période de leur vie et décrit l'impact de cette rumeur tout au long de leur existence.
Une entrée réussie dans le monde de la littérature pour
Kate Reed Petty qui, malgré quelques longueurs, réalise là un véritable tour de force.