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sur 456 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Eté 1999, un soir de fête sur un campus américain. L'équipe de crosse est là, comme d'habitude, des copains de sport, de cours et de beuverie, c'est à celui qui aura chopé le plus de filles, chacun ment, s'invente des relations sexuelles pour ne surtout pas être le puceau de la bande. Et ce soir-là, Max le hâbleur demande à Richard le gentil, de raccompagner Alice, une des filles du lycée privé réputées plus libres. Alice est complètement ivre tout comme Max qui l'installe à demi-consciente sur la banquette arrière et goguenard, prend place à côté d'elle malgré les protestations de Richard. Après avoir déposé Alice devant chez elle et s'être fait coursés par sa mère, ils rejoignent les copains au café. Et Max sort le grand jeu, il parade, se vante, donne des détails, raconte comment les deux compères ont abusé d'Alice, sous le regard de Richard qui ne dément pas. Autour de la table, il y a Haley qui plait beaucoup à Nick, et qui est l'amie d'Alice. La rumeur enfle, enfle, la mère porte plainte mais Alice ne se souvient de rien, c'est le black out total, le vide intersidéral, elle n'a aucune idée de ce qui s'est passé sur la banquette de cette voiture ce soir d'été.
Des années plus tard, on retrouve Alice, Nick, Haley et Richard.

Un premier roman à la construction plus qu'originale. L'auteure ne respecte pas la chronologie et multiplie les formes narratives qui alternent ; un chapitre où Nick raconte puis c'est Alice qui parle, les scénarii des films qu'Alice et Haley écrivaient ado, les brouillons d'une lettre de motivation pour la fac... On emprunte divers chemins de lecture et c'est assez réjouissant. Même si j'ai eu un peu de mal à organiser la relation entre Alice et Haley, même si le séjour de Nick m'a paru un peu longuet, je dois dire que la fin m'a scotchée, chamboulant tout ce que je croyais avoir compris. C'est un roman qu'il faudrait relire à la lumière des dernières pages (dommage que je n'aie pas trop le temps avec les premiers romans de la rentrée littéraire de janvier qui s'empilent déjà sur mon bureau ;)

Lien : http://www.levoyagedelola.com/
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Rares sont les premiers romans qui parviennent à imposer d'emblée la voix libre et détonnante de leur auteur dans le paysage saturé de la littérature noire. Kate Reed Petty réussit ce pari audacieux grâce à True Story, un récit protéiforme qui interroge plus qu'il ne dénonce les origines et les conséquences dévastatrices d'une rumeur, tout en questionnant avec intelligence la place accordée à la parole des femmes dans l'espace public. L'écrivaine signe un roman fin et addictif, à découvrir aux @editions_gallmeister.

La rumeur enfle et se propage dans un campus américain : une jeune fille aurait été violée par deux lycéens lors d'une soirée trop arrosée. Elle ne se souvient de rien, pourtant, chacun semble avoir son opinion sur le déroulé des faits et sur la véracité de l'histoire. Quinze ans plus tard, les stigmates de cette soirée débridée sont encore purulents, et plus d'un destin a vu sa trajectoire déviée par l'impact de cette rumeur. Kate Reed Perry cultive le doute et joue malicieusement avec les codes littéraires pour briser les chaînes de la fiction. Elle livre un récit fragmenté qui rompt la linéarité narrative, dans lequel elle insère des extraits de scénarii, de lettres de candidatures et de retranscriptions d'entretiens qui viennent nourrir l'incertitude du lecteur.

True Story est un véritable puzzle qui s'articule autour d'une construction globale audacieuse. Malgré une certaine tendance à l'éparpillement, Kate Reed Perry retrace avec finesse le parcours difficile de la reconstruction, elle scrute les affres du doute qui s'insinue dans chaque recoin de l'existence et décrypte les embûches qui jalonnent le cheminement vers l'après. Ses protagonistes sont soumis aux pulsations infernales d'une fuite en avant, d'une course dératée qui semble n'avoir d'autre but que celui d'échapper à leurs propres fantômes, ceux de Stephen King, qui vivent en nous, et qui parfois gagnent.

Si l'hybridité de True Story surprend, elle participe aussi à la réussite de ce premier roman qui se lit d'une traite. Kate Reed Perry s'impose comme une autrice à suivre de près grâce à ce thriller psychologique intense, féministe et surprenant ; profondément ancré dans son époque.
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C'est l'histoire d'une rumeur. Lors du soirée très arrosée Alice est raccompagnée chez elle par deux de ses camarades de lycée, que s'est-il passé dans cette voiture?
Alice a du talent, elle veut écrire une histoire d'horreur, de suspense comme quand elle était ado. En attendant, elle est prête plume, faire parler la voix des autres avant de laisser s'exprimer la sienne.
Distinguer le vrai du faux, dans ce roman on passe d'une époque à l'autre, d'un personnage à l'autre pour démêler le mensonge de la réalité.
C'est un roman vraiment passionnant à lire malgré quelques longueurs, sur la force des mots, sur les réputations et le système scolaire américain très hiérarchisé.
Un premier roman qui mérite incontestablement d'être lu.
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Un roman-puzzle, un patchwork de styles narratifs finalement assez déroutant (alternance des points de vue de deux protagonistes – la jeune fille « violée » et un ami du « violeur » ; script de court-métrage ; brouillons de devoirs scolaires, retranscription de conversations téléphoniques, etc), ce premier roman étonne.
Il n'étonne pas seulement par sa construction narrative mais par son postulat. Kate Reed Petty interroge : de quoi naissent les rumeurs ? Jusqu'à quel point guident-elles la vie de ceux qui en font l'objet ? Comment peut-on se reconstruire, poursuivre sa vie ?
Roman fascinant quand il s'apparente au thriller psychologique, roman pénible à lire quand le style emprunte des chemins de traverse (j'ai été agacée par les scenarii, souvent ineptes, par la succession de brouillons corrigés par la prof), roman presque social qui décortique les mécanismes américains d'entrée à l'université, de glorification des équipes scolaires de sport (avec absolution de tous les abus), roman qui aborde la perte et la déchéance (bus d'alcool et de drogues), roman qui, finalement, ne fait que jouer sur les thèmes « à la mode » (dans quelle mesure le témoignage d'une fille violée peut-il être crédible?).
Tellement à « la mode » d'ailleurs que le combat d'Hailey paraît être le reflet d'un combat presque politique qui a oublié la nuance et surtout ..la vérité !
Pour tout dire, j'ai aimé lire le point de vue de Nick (ami des supposés violeurs, celui qui finit par bousiller sa vie de trop d'interrogations et de presque culpabilité) et celui d'Alice qui évoque l'emprise dont elle a été l'objet.
Le reste m'a parfois ennuyée (extrait de scenarii, etc), parfois un brin énervée , et je n'ai réussi à m'attacher qu'à deux personnages : Nick et Alice.
Le roman aurait gagné à ne pas trop s'éparpiller,,,
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Le pouvoir des mots, d'une rumeur, mais pas seulement... celui aussi de la pression sociale, du regard des autres, du besoin "d'impressionner" et de faire comme tout le monde, de suivre le groupe... avec toutes les répercussions que cela peut engendrer.
Ce livre aborde habilement tous ces sujets. Un vrai puzzle pour lequel il faut parfois faire preuve de patience pour comprendre le sens final et que tout soit révélé.
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une phrase idiote d'un ado éméché et plusieurs vies sont chamboulées voire anéanties psychologiquement. l'écriture étonne et destabilise mais on se prend à celle ci et on veut que les protagonistes réussissent à s'en sortir. ce livre ne laisse pas indifférent. je pense que l'on aime ou pas mais il n'y as pas milieu. j'ai aimé et je le conseille.
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La vie d'Alice Lovett bascule à l'été 1999. Après une fête largement arrosée, deux jeunes garçons la ramènent chez elle. Évanouie à l'arrière de la voiture, Alice n'a aucun souvenir de ce qui est arrivé durant le trajet. Dès le lendemain, une rumeur circule, enfle : elle aurait été agressée sexuellement. Mais les accusations vont rapidement se retourner contre Alice. de nouvelles rumeurs viennent court-circuiter la première, lancées par les coéquipiers de crosse des deux garçons. Face à la pression, Alice perd pied peu à peu.

« True story » est le premier roman de Kate Reed Petty qui a construit très intelligemment son intrigue. Deux points de vue s'alternent : celui de Nick, l'un des coéquipiers des deux adolescents ayant raccompagné Alice, et celui d'Alice elle-même. Nous les accompagnons de 1999 à 2015 et découvrons leur culpabilité, leurs souffrances, leurs difficultés à avancer dans la vie. Ce qui rend le roman de Kate Reed Petty vraiment intéressant, c'est quand plus de cette alternance de points de vue, elle utilise différents matériaux pour compléter et densifier son intrigue : scénarios de film, brouillons de rédaction de candidature à l'université, e-mails envoyés ou non, retranscription d'interviews. L'ensemble compose un puzzle qui nous emmène vers la révélation de la vérité concernant la nuit de cet été 1999.

Bien entendu, en tant que lectrice, j'avais envie de savoir ce qu'il s'était réellement déroulé. Mais ce que j'ai trouvé passionnant dans « True Story », c'est la façon dont l'auteure décortique le mécanisme de la rumeur et finalement qu'elle soit fondée ou non, les dégâts sont les mêmes pour les différents protagonistes. A l'époque des réseaux sociaux, des fake news, on voit bien que la traînée de poudre d'une rumeur laisse toujours une trace. Et il est d'autant plus judicieux d'avoir choisi le thème de l'agression sexuelle pour mener à bien cette interrogation sur la rumeur, l'incertitude des faits. Et ce sont les possibles agresseurs qui lancent la rumeur et non la victime.

Dans « True story », Kate Reed Petty mène son lecteur par le bout du nez, laissant le doute régner sur l'évènement de l'été 1999 jusqu'à la toute fin du roman. La construction, les différentes voix sont parfaitement maîtrisées et le questionnement autour de la naissance et des conséquences d'une rumeur est passionnant.
Lien : https://plaisirsacultiver.com/
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Alors ça commence comment cette histoire ? Et ben par une sale rumeur de lycée, de celles qui enflent au gré des langues stupides et assassines. Me voilà projetée dans la tête crasse d'un joueur de lacrosse, obnubilé par les soirées, l'alcool, les potes exclusivement masculins et la reconnaissance de ses aînés. le boys club dans toute sa splendeur et Kate Reed Petty ne nous épargne pas une seule miette de mascu toxique ou de déni, non ce sera la full expérience. Nick, car c'est son nom, est en train d'écouter une bonne anecdote racontée par ses copains. Il est question d'une fille dont on ne se rappelle pas le nom, ramenée bourrée quasi inconsciente à l'arrière d'une voiture… et des trucs qu'ils lui ont fait.

Peu de temps après, au lycée, tout le monde parle, les mecs sont presque sincèrement étonnés d'apprendre qu'on les accuse de quelque chose de grave, que la fille en question aurait fait une tentative de suicide… Et puis la fac, les années qui passent et tout ce petit monde devient adulte et tout se tasse.

Sauf pour Alice, car c'est son nom, qui n'a jamais su ce qui s'était passé sur cette banquette cette fameuse nuit alors que c'est à elle que c'est arrivé, ou que ce n'est pas arrivé…

Et je m'arrêterai là pour le résumé parce que ce petit puzzle cruel ne saurait être dévoilé ailleurs qu'entre vos mains. Jusqu'au final, l'autrice déploie les points de vue, les je, les tu, les elle et les il dans un récit à la construction aussi originale que parfaitement maitrisée, épousant à merveille cette idée terrible de vérité distordue, oubliée, entre réalité et fiction.

True Story est un roman qui interroge la culture du viol, les petites coalitions masculines mais aussi les cercles secrets de résistance, les fausses amitiés contre les liens forgés dans la douleur. le personnage d'Alice est fasciné par les films d'horreur et c'est une chose que j'ai adorée dans ce roman, les mille et unes références à ce genre qui devient carrément un refuge féministe. (les analyses du Silence des agneaux valent le détour !)
Lien : https://prettyrosemary.wordp..
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Quelque chose s'est passé dans un lycée américain à la fin des années 90... de ce quelque chose nait une rumeur... qui semble assez vite retomber... Puis le roman avance au fil des années et du point de vue des personnages témoins ou directement impliqués dans l'évènement... et la rumeur finalement n'a jamais cessé et elle laisse des traces...
Le choix de l'auteur de faire dérouler le fil du récit par un des témoins entre autres est tout particulièrement intéressant et cela en dit beaucoup sur le rôle d'une rumeur...
Roman très riche et très original dans sa construction et dans son style ... Sans perturber le fil narratif, l'auteur passe de la 1ère personne à la 3ème en passant par le "Tu"... Elle introduit des lettres, des scripts de théâtre ou de cinéma comme pour mieux semer le trouble entre la fiction et la réalité... Car au final, où se trouve la vérité ? la rumeur n'a-t-elle pas plus d'impact que ce qui s'est réellement passé?...
C'est un roman difficilement classable qui oscille entre drame psychologique, faits d'actualité, thriller à la frontière de l'horreur et du fantastique...
Ne vous contentez pas de la rumeur qui dit que c'est un bon livre, lisez-le car finalement la vérité, c'est peut-être ce livre...tout simplement !
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On est loin d'un livre classique où on nous explique par le début une histoire. L'auteure empile des formes de narration différentes tout au long du livre. Assez dérangeant au départ, et assez perturbant, je dois dire mais on se prend vite au jeu. J'ai été souvent déstabilisée parce que, prise dans l'intrigue, dès le premier chapitre, j'attendais une suite logique. Mais, cette première partie racontée par l'un des personnages qui va jouer un rôle important dans cette histoire, celle de Nick, est la partie sur laquelle tout tourne dans ce roman. Mais la suite n'est qu'une accumulation de brouillons de mail, de scénarii de mini-films écrits par des adolescentes et des chapitres écrits à la troisième personne pour reprendre l'histoire adulte de différents personnages.

Donc, sur ce premier chapitre, Nick raconte ce qu'il a vécu lorsqu'il intègre une équipe de crosse au lycée : ses difficultés à s'intégrer, son alcoolisme rampant dès le lycée, les beuveries partagées avec ses copains, les fêtes où les filles sont considérées presque comme des trophées de chasse. Et un soir, à la fin de la soirée, ils se retrouvent entre amis avec une fille que Nick apprécie particulièrement. Deux de ses camarades expliquent ce qu'il s'est passé au cours de la soirée avec une fille particulièrement ébréchée, Alice. Et ils se vantent d'avoir profité d'elle à l'arrière de la voiture. Cette histoire va être rapportée par cette fille au lycée présente et va bouleverser Alice à juste titre mais le problème, c'est qu'elle ne se souvient absolument de rien de cette soirée. Cette rumeur va très vite courir dans les couloirs du lycée et va ternir gravement la réputation d'Alice ainsi que celle des 2 garçons concernés par l'histoire.

Le point de vue adoptée par l'auteure est justement de raconter cette histoire par Nick, le meilleur ami de l'un des garçons. Cette reconstitution de l'histoire est assez glaçante dans le sens où pris par l'ambiance des soirées, il raconte cette histoire au lecteur de façon à ce que cette histoire ne soit qu'une simple anecdote. On est loin ici de l'ambiance « me too » et je crois sincèrement que cette première partie est la force de ce livre. Faire passer cette histoire pour un simple événement qui devrait en choquer plus d'un.

Par la suite, l'auteure nous emmène donc à suivre Alice via des lettres, et Nick une fois devenu adulte. On suit aussi l'un des garçons, Richard qui bien des années après souhaite s'excuser auprès d'Alice.

Je trouve donc que cette lecture était bien perturbante parce qu'on ne sait pas ce qu'i s'est passé réellement cette soirée-là. On a du mal à savoir où veut nous emmener l'auteure le restant du livre jusqu'aux révélations de la fin de ce livre. On est donc loin de l'ambiance « me too » mais ce livre sert cette cause quand même en démontrant l'impact que peut avoir une agression sexuelle, même quand la victime n'en a aucun souvenir. La réputation de la femme, malgré son statut de victime, en est affectée alors qu'elle n'est juste victime. Je dirais donc que ce livre est utile mais la manière de présenter cette histoire est bien perturbante. Il faut le lire avec beaucoup de recul.

Je ne dirais pas que j'ai apprécié cette lecture mais elle donne à réfléchir. Je recommande donc cette lecture à tous même si je ne suis pas sûre qu'elle puisse résonner de la même façon à tout le monde.
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