Le monstre des abysses, tome 1 : Nuit noire, fille des déferlantes

Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas lu un livre jeunesse, et je ne l'ai pas regretté ! J'avais peur d'être bloqué par un côté trop enfantin, un style trop simple et une intrigue pas assez développée...

Mais ce n'était pas du tout le cas ! Bien sûr, on sent que c'est pour les enfants ou jeunes ados, mais ça ne m'a pas dérangé ! Les personnages sont très chouettes et l'intrigue est vraiment sympa.

J'ai même eu des petits moments d'angoisse, des moments de joie bien sûr, bref, de tout !

Ça se lit très rapidement, c'est très fluide et j'ai eu du mal à le reposer. Une très belle histoire avec une très belle fin, beaucoup d'action et de réflexions, des mystères et des rebondissements : ce livre jeunesse ne m'a pas ennuyé une seule seconde !

Bienvenue sur l'île des Déferlantes : un caillou de cinquante kilomètres de long sur quinze de large en forme d'hameçon battu par les vents. Ici, il était possible de croire à presque tout car on peut croiser des trolls, des sorcières, des hommes algues, la Gorm et Nuit Noire.

Cette dernière est d'ailleurs la petite héroïne de notre histoire, elle doit son nom au gardien de la vigie du Crépuscule, Andrew Noire, qui l'a trouvé bébé, échouée sur les rivages de l'île. Dix ans plus tard, son père adoptif est retrouvé noyé, propulsant la fillette vigie par intérim. Elle va alors découvrir que la mer recèle de nombreux secrets et dangers, mais aussi qu'elle a un oncle, Will Noire qui doit revenir d'Angleterre pour occuper le poste de son frère. Ce jeune scientifique à l'esprit cartésien, est peu disposé à revenir sur l'île et encore moins à croire à tout le folklore qui l'entoure. Il est prêt à tout pour prouver que la Gorm, un monstre mythique venu des eaux pour détruire l'île, n'existe pas et n'est même qu'un phénomène météorologique.

Mais attention, si vous ne croyez pas en la Gorm, la Gorm, elle, croit en vous !

Un seul mot : conquise !

Par la plume de l'auteur d'abord que j'ai trouvée vraiment très belle.
J'ai adoré ces descriptions de la mer, je sentais presque les embruns, le vent chargé de sel, je voyais les vagues se soulever en déchaînement furieux ou s'étirer mollement sur le sable avant de repartir vers le large. Une écriture très poétique par moment et une invitation à la rêverie à d'autres. L'océan m'a semblé palpable, à la fois terrifiant et sublime.
Et rien que ce nom, "le manoir de la vigie du Crépuscule"... Je ne sais pas vous, mais moi ça m'emplit la tête de songes et d'images pendant un instant. C'est envoûtant, mystérieux, énigmatique.

Par l'histoire et les personnages ensuite.
Avec Nuit, je me suis retrouvée moi aussi à guetter l'horizon dans la chambre de veille. À regarder vers le large quand les habitants de l'île craignent la mer au point de lui tourner le dos. À trembler devant ce qu'a déchaîné l'oncle Will, tout en voulant absolument voir les Îles cachées.
Je me suis attachée à cette terre perdue dans l'immensité de la mer, propice à faire naître les légendes et les divinités effrayantes.

Premier tome d'une série, il peut se lire indépendamment car il y a bien une conclusion. Mais je lirai la suite avec plaisir pour retourner sur l'île des Déferlantes !