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Ce roman d'initiation commence avec un ce qu'il est convenu d'appeler un «rite de passage» : l'examen du baccalauréat et la fête qui va tirer un trait sur la scolarité autant que sur l'adolescence. Camille a dix-sept ans et vit à Thionville dans une famille modeste, ses parents travaillent tous deux à Carrefour. Pour essayer d'oublier son triste quotidien cette fête est la bienvenue, même si son amie Eva n'a pas eu sa chance et doit se présenter au rattrapage. Sauf que l'alcool, la drogue et la musique à fond vont faire déraper la soirée. « le puzzle de la nuit se reforme malgré moi. L'alcool qui diffuse sa chaleur dans les tempes, toi, les murs qui palpitent, ton saut dans le vide, la traversée de la masse, lourde, toi encore, les paumes moites qui me touchent, une salive étrangère dans la bouche, le vertige, puis le noir. » Sans en avoir vraiment conscience, Camille est salie, violée et abandonnée. « Je crois que j'ai voulu ce final. Seule et sale au milieu de cons. Belle illustration de mes années lycée. »
Si elle se résigne à accompagner ses parents au supermarché pour un job d'été, ‘est qu'elle sait pouvoir compter sur son amie polonaise Eva Lisowski «La seule à valoir le coup» et pour laquelle Camille a d'emblée eu le coup de foudre, parce qu'elle ne ressemblait pas aux autres et donnait l'impression de s'en foutre. Sauf qu'Eva disparaît du jour au lendemain.
C'est alors que le roman bascule. Une lettre déposée sur la table de la cuisine commence avec ces mots : « Papa, Maman, je suis désolée. Je ne peux pas travailler cet été ici. Il faut que je parte, c'est une urgence. » Camille a décidé, ans avoir de nouvelles de son amie, d'aller la rejoindre à Cracovie où elle imagine qu'elle s'est rendue. On va la suivre durant sa traversée de l'Europe, au hasard des rencontres, entre inconscience et espoir : « Eva, même si le voyage s'étire, même si je zigzague, que je galère, que je me trompe de chemin ou le rallonge, on se rejoindra, et j'aurai une ascension dans les jambes pour mériter nos retrouvailles. »
C'est dans les Balkans, dans une galère noire, que ses yeux vont se dessiller. L'accueil des chauffeur-routier, de sa famille, les heures passées à chercher sa route, la nuit dans un squat vont l'obliger à reconsidérer sa place, à réviser son jugement un peu trop manichéen sur sa condition. Grâce à Buca, Lasha, Axel et Baz, elle va constater que « la famille c'est l'essentiel. Ils naissant ensemble, ils meurent ensemble, et entre-temps, ils se serrent les coudes. »
Après ces étapes à haut-risque, la voici à Cracovie où une nouvelle déconvenue l'attend : Eva a pris la direction opposée et se trouve au Portugal ! Toutefois, les jours difficiles qu'elle vient de passer l'on aguerrie et elle va trouver auprès de Melike une nouvelle alliée. Elle remplit son cahier orange de dessins, rencontre un éditeur, se projette dans une carrière artistique, imagine l'émotion de ses retrouvailles avec Camille. Quand un nouveau coup de tonnerre vient balayer cet optimisme. Sa mère vient de se faire renverser et se retrouve entre la vie et la mort à l'hôpital. L'urgence dicte son retour.
La nouvelle Camille, plus mûre et plus réaliste, que nous dépeint alors Sandra Reinflet n'est toutefois pas au bout de ses surprises. Elle va découvrir des carnets rédigés par sa mère et va pouvoir réécrire l'histoire familiale. Si cette accumulation de coups de théâtre peut sembler peu crédible à certains, peu importe. Pour un premier roman, l'auteur réussit très bien à ferrer son lecteur, à l'entraîner dans ce road movie chargé d'émotions. Saluons à ce propos le courage de la primo-romancière qui n'a pas hésité à prendre son sac à dos pour partir à la rencontre des autres. Des milliers de kilomètres plus tard, elle va découvrir sa mère et se découvrir elle-même. « Et il a fallu aller loin pour qu'on se rencontre enfin. »

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On ne parle pas aux inconnus... Cette mise en garde c'est toute la vie de Camille, jeune bachelière qui se sent à l'étroit dans un carcan familial qui l'enferme, dans une ville, Thionville où l'horizon semble bouché, où les seules perspectives semblent être de travailler dans le même hypermarché que son père. La mère de Camille traîne une tristesse qui contamine toute la maisonnée. Heureusement, il y a Eva. Libre, sauvage, insolente. Installée à Thionville depuis quelques années avec sa famille venue de Pologne, elle est devenue la meilleure amie de Camille puis son grand amour. Premier acte de rébellion d'une jeune fille en route vers l'âge adulte. Quand Eva disparaît sans raison et sans un mot, Camille panique avant de décider de partir à sa rencontre en Pologne où elle la croit repartie pour les vacances. Et c'est le coup d'envoi d'un voyage initiatique, une route qui croise de nombreux inconnus à travers l'Europe entière, un apprentissage accéléré du monde, sur le terrain...
Une adolescente seule sur les routes d'Allemagne en Pologne en passant par la Bosnie, la Hongrie ou la Serbie, il y a de quoi trembler et ses aventures ne seront pas de tout repos. L'auteure ayant elle-même pas mal baroudé sur les routes, nul doute que son expérience a inspiré son récit plutôt convaincant dans l'ensemble. Avec même des moments particulièrement intéressants sur cette confrontation avec les inconnus et les richesses que l'on en retire.
Pour Eva ce sera aussi l'occasion de porter un autre regard sur sa famille et notamment sur sa mère, pour des retrouvailles porteuses d'espoir.
Un premier roman qui se lit avec plaisir grâce au joli personnage de Camille, toujours sur le fil dont on mesure pas à pas les hésitations et les décisions.
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Camille a dix-sept ans, le bac avec mention. En révolte contre la passivité de ses

parents, l'acceptation d'une vie banale, sans ambition, le conformisme ambiant.
Révolte intérieure plus que manifeste. Ses parents, ses copains de lycée ne trouvent grâce à ses yeux. A l'exception d' Eva.
Eva, jeune polonaise arrivée à Thionville avec ses parents épris de liberté.
Eva, son parfait contraire : parfaitement à l'aise en toute circonstance, excentrique dans sa tenue et son comportement, affirmant haut et fort sa personnalité.
Eva, le premier grand amour de Camille.
Pourquoi s'est-elle évaporée , avec ses parents, sans laisser le moindre message, sans répondre aux messages désespérés ?
C'est l'effondrement, l'attente éperdue.

« Eva,
Tes lettres évanouies
Et avec elles,
Mon souffle aussi. »

Camille partira, fuguera, ne vivra que pour des retrouvailles.
Elle rencontrera d'autres personnes, des mentalités, des opinions diverses, des pays différents où l'autre, le voisin, est toujours le méchant.
Elle s'ouvrira à ces multiplicités, prendra conscience de l'importance d'une famille.
Il y aura l'abandon de l'enfance, le passage vers l'âge adulte. Mais :
« Je n'ai plus tellement hâte de grandir. En tout cas pas si devenir adulte veut dire renoncer ».
« J'ai encore autant de rêves que de tubes de gouache dans les poches ».

C'est un roman, dense, riche, difficile à lâcher (je l'ai lu en deux soirs) ,
Et dont l'émotion persiste après fermeture du livre.

Lu dans le cadre des "68 premières fois)
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Le mois de février risque bien d'être marqué par des lectures coup de poing. Jamais 2 sans 3, voici le 3ème uppercut de la série.

Ce roman fait partie de la toute nouvelle sélection des 68 première fois, et oui, l'édition 2017 est bien là avec son lot de très belles surprises ! Voici un 1er roman qui laisse augurer un très bel avenir à son auteure.

Nous sommes à la fin de l'année scolaire, Camille décroche son bac avec mention. La voilà libérée de la pression de l'examen, mais ce n'est pas la même chose pour son amie, Eva, d'origine polonaise. Avec cette jeune fille, la relation entretenue est amoureuse. Depuis cette soirée de résultats où la musique a résonné, l'alcool a coulé, les esprits se sont libérés, le sexe s'est invité, Camille n'a plus revu Eva. D'ailleurs, les volets de sa maison sont clos. Où est-elle ? Que fait-elle ? Pourquoi ne répond-elle plus aux sms ? aux appels téléphoniques ? Pourquoi ne montre-t-elle plus signe de vie ? Et sa famille, où est-elle ? Les effets de la soirée bien arrosée effacés, la pillule du lendemain avalée, Camille essaie de se raisonner, Eva sera là pour le rattrapage du bac programmé dans une dizaine de jours. Elle essaie ne pas céder à la pression des parents qui parlent de repos pour mieux affronter le job d'été, de cet enfermement qu'ils lui préconisent depuis son plus jeune âge. Elle a été élevée avec cette phrase mille fois répétée : "Ne parle pas aux inconnus". Mais voilà, le jour du rattrapage arrive, Eva n'est toujours pas de retour, Camille n'en peut plus, elle décide de tout quitter, ses parents, sa soeur, ce pays. Elle part à la recherche d'Eva qui représente toute sa vie, une nouvelle histoire commence alors...

Ce roman, quand on est mère, que l'on a une fille en plus, c'est une claque magistrale. Je me souviens très bien de celle reçue de Delphine BERTHOLON avec "Les corps inutiles". D'ailleurs, c'est très drôle, je viens de relire ma chronique d'avril 2016 et j'emploie rigoureusement les mêmes termes pour qualifier ce coup de poing dont j'ai encore du mal à me relever, comme quoi, la sensibilité doit être dans la même veine !

A la lecture de ce roman, je sors profondément marquée par la prise de conscience des effets induits par une éducation qui laisserait à penser que derrière chaque être humain un mal sommeille. L'instinct de protection porté assez naturellement à notre progéniture ne reviendrait-il pas à lui faire craindre l'Autre ? Camille illustre parfaitement cette jeunesse qui a grandi avec le syndrome d'enfants disparus, enlevés, violés... A trop vouloir protéger nos chères têtes blondes, ne risquerions-nous pas de leur en faire perdre le sens de l'altérité ? L'écrivaine prend le parti opposé avec des rencontres masculines qu'elle veut attentionnées tout au long de l'itinéraire de Camille de Thionville en Lorraine à Melike en Pologne.

Ce qui m'a beaucoup touchée une nouvelle fois, ce sont les émotions exacerbées de l'adolescence. Les doutes, l'inquiétude, l'angoisse... prennent une dimension décuplée. Alors, quand il s'agit de relations amoureuses, il est assez facile d'imaginer à quel point la découverte du corps et de son intimité peuvent déstabiliser. Là aussi, Sandra REINFLET décide d'emprunter des sentiers non balisés. Elle prend le chemin de l'homosexualité, celui sur lequel encore peu d'écrivain.e.s se sont engagé.e.s. le propos donne à réfléchir. Cette citation montre bien la confusion des genres (et je pèse mes mots) et à quel point il peut être parfois difficile de mettre des mots :

"Ma mère veut mon bien. En sanglotant sur mon lit, elle se demande ce qu'elle a foiré. Ce qui m'a manqué pour que je sois déséquilibrée. Dé-sé-qui-li-brée. C'est le mot qu'elle utilise." P. 107

Quand, à 18 ans, on ne parle pas du bac ni d'amour, de quoi parle-t-on ? Et bien d'orientation professionnelle bien sûr. Là encore, l'auteure se plaît à explorer une voie qui, auprès des parents comme des institutions, n'a pas bonne presse, celle de l'art. Camille, elle, se plaît à dessiner. Pourra-t-elle en faire son métier ? C'est bien mal connaître ses parents encore que... les choses pourraient bien évoluer ! J'ai adoré cette parenthèse offerte avec le festival d'Angoulême.

Sandra REINFLET nous brosse le portrait d'une certaine jeunesse qui compose aujourd'hui notre société, elle en décrit son mal-être mais n'en fait pas quelque chose de rédhibitoire. Ce roman est profondément porteur d'espoir. Il suffit d'explorer la relation mère-fille pour s'en convaincre. Engagée douloureusement, elle va s'apaiser avec le temps. Je crois que c'est ce qui m'a finalement le plus plu dans ce roman initiatique, c'est le fait de pouvoir partir en se disant que plus rien ne pas et revenir en appréciant la valeur de chaque instant comme s'il était le dernier. Sandra REINFLET puise dans l'acte de résister de Camille une capacité à rebondir :

"Non, je veux le voir, pour me rappeler qu'il faut désobéïr. Pour me souvenir qu'on est tous des boutures et que nos racines peuvent repousser n'importe où." P. 295

Un mot enfin sur la plume de l'écrivaine et la forme narrative. Sandra REINFLET utilise la 2ème personne du singulier. Camille s'adresse effectivement à Eva qu'elle interroge sur les motifs de son absence. Mais, au fur et à mesure que l'on tourne les pages, ce recours au "tu" interpelle aussi le lecteur, la lectrice. Procédé très ingénieux ! Antigone, j'ai bien pensé à toi en lisant ce roman, je pensais qu'il s'agissait de l'un de tes billets ! Cette forme pourrait bien être suffisamment rare pour être remarquée !

C'est un magnifique roman dont la lecture m'a mise chaos. Pour certain.e.s, le sujet est assez banal, une jeunesse qui étouffe et qui aspire à une plus grande liberté, n'est-ce-pas l'essence même de la jeunesse, mais c'est ce qu'en a fait Sandra REINFLET qui est tout à fait exceptionnel.
Lien : http://tlivrestarts.over-blo..
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Au début du livre, je me suis dit : "Ce style, je sens que ça va me lasser". Ca n'a pas raté ! Camille, personnage principal et narrateur, s'adresse à Eva au moins 2/3 du livre et utilise le "tu". Mais, à la longue, c'est un peu lourd et lassant à mon sens. La fin du livre, qui retrouve un style plus classique et ne s'adressant plus tellement à Eva, me paraît beaucoup plus plaisant. Il y a ensuite dans ce roman un côté un peu trash de l'ado écorchée vive qui peut déranger.

Sinon, la quête et le voyage nous prennent. Cela fait du bien de découvrir des inconnus à l'autre bout de l'Europe qui sont aidants et sympas, alors qu'ils ne connaissent pas Camille. Cela change des idées que l'on pourrait se faire des voyages dans l'inconnu qui se finissent en drame. Un beau message d'espoir sur l'humain finalement…

~ Challenge 50 objets-1 : vêtement
~ Challenge multidéfis 18 : aucune couleur sur couverture
~ Challenge ABC 2017-2018 : R
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N'ayant pas rencontré l'auteur de ce roman , me manque donc le capital sympathie des autres lectrices ayant encensé ce livre .
Ce roman me fait penser à ces livres pleins de bons sentiments qui il y a peu ont été édités directement sur internet. Il faut bien commencer certes et il m'a été aisé de suivre le cheminement de cette ado rebelle, qui se cherche, et qui finira par revenir au bercail, assagie et lestée d'expériences.
Elle à eu beaucoup de chance de pouvoir traverser l'Europe en stop avec des camionneurs, et sans dommages. Mais non, dans la vraie vie tout le monde n'est pas gentil .
En fait, ce qui m'a manqué, c'est une écriture plus travaillée, certes c'est une ado qui se raconte, mais après tout c'est un premier roman, alors patience !
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Camille rêve de liberté et vient de réussir son BAC. Comme pour la plupart de lycéens, elle fête sa réussite avec ses amis. Mais la fête dérape et ne se passe pas comme prévu. Conséquence ou hasard, peu de temps après, Eva, l'artiste, l'amie et amoureuse de Camille disparait du jour au lendemain, abandonnant Camille à son quotidien à Thionville. Camille va se r »volter, tenter de la retrouver, traverser de façon un peu incohérente une Europe de l'Est un peu trop idyllique et bienveillante, pour se retrouver elle-même, et bien malgré elle revenir vers sa famille.
L'écriture de Sandra Reinflet est intéressante, son phrasé, bref et dynamique, ses mots, aussi vifs que l'adolescence, celle qui explose et veut exister loin des parents et des règles imposées, traduisent cette impatience à vivre pleinement ce passage imposé pour se construire. Camille a su me séduire et me donner envie de la suivre jusqu'au bout. Malgré quelques imperfections, quelques incohérences et un peu trop d'optimisme envers les humains, j'ai découvert un joli premier roman.

Lien : https://domiclire.wordpress...
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"Se construire seule, ni contre, ni comme"

Camille est une jeune fille mal dans sa peau, elle n'a aucun ami. Elle vit à Thionville dans un quartier populaire triste, ses parents mènent une vie qu'elle juge étriquée et minable, ils rêvent d'ascenseur social pour leurs deux filles et ne comprennent pas le désir de Camille d'écrire et de dessiner des BD, ce n'est qu'un faux métier pour eux. Camille vit sa vie de famille comme un enfermement, une vie d'ennui, d'interdits et de peurs, ses parents lui ressassent la peur des inconnus, les préjugés contre les étrangers. Sa vie est rythmée par les "ne pas" de ses parents.

Lors de son entrée au lycée, Camille remarque d'emblée Eva car elle est différente des autres alors que la norme qui prévaut parmi ces adolescents c'est d'être "pareils". Eva est complètement son opposé, elle adopte un look de punk et brille par son assurance. Eva se fait expulser du lycée car son mini-short, son crâne à moitié rasé et ses provocations ne sont pas du goût du directeur...C'est une fille libre élevée par des parents ouverts et cultivés, imprégnée des idées féministes de sa mère, elle est "insaisissable, impertinente, insoumise."

Camille et Eva vont continuer à se voir quotidiennement après les cours et une histoire d'amour va naître. Malheureusement la soirée de fin d'année après les résultats du bac tourne mal entre les deux jeunes filles. Dans les jours qui suivent Eva ne répond plus aux appels de Camille et ne donne plus aucun signe de vie.

Désespérée, Camille va larguer les amarres et partir à la recherche d'Eva jusque dans sa Pologne natale où elle imagine qu'elle a pu partir avec ses parents. Commence alors une sorte de voyage initiatique où elle va multiplier les rencontres qui vont l'enrichir à plus d'un titre. Des rencontres peut-être un peu trop idylliques, un monde des bisounours ... mon seul bémol par rapport à ce roman.

Mais un jour il lui faut rentrer en France en urgence... Elle va se retrouver confrontée à la question de savoir qui est vraiment sa mère, découvrir des pans du passé de sa mère qu'elle ignorait et peut-être enfin mieux comprendre cette femme contre laquelle elle a toujours cherché à se construire, cette femme à qui surtout elle ne voulait jamais ressembler...

Ce roman est constitué de trois parties qui sont toutes les trois émouvantes à différents titres. D'abord une Camille très émouvante coincée dans un monde d'interdits et de préjugés, ensuite des rencontres émouvantes lors de son périple et enfin un voyage à la rencontre de sa mère complètement bouleversant. Un parcours qui la transforme, lui montre le chemin et lui permet de trouver les clés pour construire sa vie.

Des rebondissements savamment dosés m'ont tenu en haleine et j'ai lu ce livre d'une traite.
J'ai trouvé la psychologie de Camille extrêmement bien fouillée et le chemin qu'elle parcourt très cohérent.
Sandra Reinflet fait preuve d'une maîtrise incroyable pour un premier roman très riche, très bien rythmé et servi par une bien jolie écriture. Les amateurs de jolies citations vont se régaler avec ce roman.
Lien : http://leslivresdejoelle.blo..
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Un livre d'une grande qualité à plus d'un titre ; d'abord pour la personnalité de sa narratrice ; Camille, une jeune fille, nouvellement bachelière prisonnière d'une famille exclusive aux perspectives étroites, amoureuse d'Eva, jeune chanteuse fantasque et supposée infidèle, le tout dans une région que je connais bien puisque étant la mienne.

Frustrée, amoureuse déçue, soumise à des diktats familiaux que nous connaissons bien et reprise dans le titre de son roman, Camille va se lancer dans une sorte de fugue à travers l'Europe Centrale, loin d'un horizon trop étroit avec comme prétexte ; celui d'y suivre et d'y retrouver Eva mais sans aucune adresse ou certitude. Sans en informer réellement les siens, ce sera pour elle une sorte de parcours initiatique, une succession de rencontres hasardeuses mais heureuses, accueillies dans des familles ou chez des amis, une ouverture d'esprit en quelque sorte. Partie d'un monde de fragiles certitudes, soumise aux incantations et aux interdits familiaux, d'un cadre et d'un univers très fermé et cloisonné. Parcours sensible, partages de moments rares et intimes avec de parfaits inconnus mais suffisamment forts pour apprécier le milieu qu'elle a quitté.

Bien sûr en espèce, on pourrait s'attendre à une gentille histoire qui se termine bien mais c'est le talent de l'auteure que de nous faire vivre les sentiments profonds d'Eva, ses interrogations mais aussi la géographie des sentiments de celles et ceux qui vont lui permettre de grandir et d'assurer sa sécurité et de lui transmettre les repères perdus. Grande sensibilité encore dans la description d'un cadre familial trop étroit et la connaissance des turpitudes d'une jeune femme atypique.

C'est bien écrit et rendu.
Lien : http://passiondelecteur.over..
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COUP DE COeUR
« Ne parle pas aux inconnus », c'est ce que Camille entend depuis l'enfance. Au bord du vide, elle décide de faire le grand saut et de prendre la route, pouce en l'air, et ose aller vers cet inconnu interdit. » Ce livre est un mélange d'espoir, de joie, de peine, de suspense et de douceur. Les personnages sont criants de vérité et tous touchants. Sandra Reinflet fait preuve d'une maîtrise incroyable pour un premier roman. Ex soixantehuitarde j'ai retrouvé dans son parcours le bonheur de prendre la route le pouce en l'air avec la certitude que le mal ne sommeille pas dans chaque personne et l'assurance de faire de très belles rencontres.
Citation : « le voyage devrait être une discipline obligatoire ».
A LIRE ABSOLUMENT
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