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Critique de Eve-Yeshe


Deux belles dévouchki (jeunes filles), originaires de Beloretchensk, une petite ville de Sibérie, décident de fuir la pauvreté et tenter leur chance en allant à Moscou.

Katia tente de gagner de l'argent pour aider sa famille : son père, professeur a été victime d'un accident avec une vertèbre brisée, il se retrouve en fauteuil. La mère, qui travaille dans une « usine à poissons », dérobent des poissons pour aller les vendre dans un marché très loin pour ne pas se faire prendre. Katia a aussi un frère, parasite, joueur invétéré, en détention, où il continue ses magouilles avec les surveillants et soutire régulièrement de l'argent à sa famille.

Il faut de l'argent pour tenter une intervention chirurgicale : un million de roubles au moins ! et aussi avoir accès à un bon chirurgien !

Sa cousine, Nastia, a des projets beaucoup plus fumeux : elle rêve d'être célèbre, d'épouser un homme riche, vieux, comme dans les séries télévisées et n'a aucune moralité.

Toutes les deux débarquent à Moscou et vont vivre dans le dénuement, Nastia tombant bien-sûr sur Mourad, un voyou, car elle ne cherche pas vraiment un travail, dépensant le peu d'argent qu'elle a pour des futilités (cf. le sac Gucci !) alors que Katia trouve du travail dans un restaurant et entre son salaire et les pourboires elle peut envoyer de l'argent à ses parents.

Elles finissent par trouver une colocation, qu'elle partage avec Alexeï, un jeune homme sympathique mais très (trop) romantique, timide dont les parents sont plutôt aisés, met il met un point d'honneur à ne pas dépendre d'eux. Il part à l'étranger alors que Katia vient d'être victime d'un viol dans des conditions sordides.

Elle rencontre alors un milliardaire, Andreï, qui a vingt ans de plus qu'elle mais qui va l'aider à surmonter ce drame. Il est différent des autres parvenus, lucide sur ce qui se trafique autour de lui. Il est attentif et prend soin d'elle car il est amoureux.

Avec lui, elle découvre le luxe, Venise, car il est propriétaire d'hôtels de luxe et a ses entrées partout.

Victor Remizov décrit très bien l'écart terrible entre les très riches et les très pauvres, les Moscovites qui méprisent ceux qui vivent à la campagne, qui méprisent aussi tous ceux qui quittent les républiques de l'ancienne URSS pour venir tenter de gagner leur vie à Moscou : Azeri, Tadjiki, Kirghizi, mais aussi Ukrainiens ou Géorgiens, faisant d'eux des émigrés qu'on rejette.

J'ai beaucoup aimé ce roman, où le rêve russe est battu en brèche, dans ce pays où l'argent est devenu roi, les milliardaires (dont l'origine des richesses est plus que douteuse !) pullulent, et la corruption omniprésente. Parfois, on a l'impressions de se retrouver dans un roman de Dostoïevski, mon auteur russe préféré, ou dans les « Bas-Fonds » …

L'auteur dénonce au passage, la presse encore plus muselée qu'à l'époque communiste, la violence omniprésente, ou « les gens qui vingt ans auparavant étaient épris de justice et de liberté et qui sont devenus veules… »

Je connais peu les auteurs russes contemporains, que j'ai longtemps boycottés, par allergie primaire (trop ?) au tsar, mais ce roman m'a beaucoup plu, il faut juste résister aux cinquante premières pages que j'ai trouvées « bébêtes » et un petit bémol aussi concernant les différences entre les deux jeunes filles Nastia et Katia qui sont souvent trop caricaturales à mon goût : le Bien opposé au Mal…

Ce roman est, néanmoins, un coup de coeur, et je remercie vivement les éditions Belfond qui ont accepté ma demande de lecture auprès de NetGalley.

Il est inutile de préciser que j'ai déjà rajouté le premier roman de Victor Remizov, « Volia volnaïa » à ma PAL!

#Devouchki #NetGalleyFrance
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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