Introduction à l'histoire de notre temps, tome 2 : Le XIXe siècle, 1815-1914

Les contemporains étaient plus sensibles à ce qui différencie, et même oppose, le libéralisme à la démocratie, et vers 1830 ou 1850, les deux sont même ennemis irréductibles : la démocratie, c'est le suffrage universel, le gouvernement du peuple, alors que le libéralisme est le gouvernement d'une élite.

Ce siècle peut être, à bon droit, appelé le siècle des révolutions car aucun-jusqu'à présent- n'a été aussi fertile en soulèvements, en insurrections, en guerres civiles, tantôt triomphante et tantôt écrasées.

Les guerres sont, avec les révolutions, la brèche par laquelle le changement fait irruption dans la société.

Le XIXe siècle, tel que les historiens le délimitent, soit la période comprise entre la fin des guerres napoléoniennes et le début du premier conflit mondial, une centaine d'années qui tiennent entre le congrès de Vienne et la crise de l'été 1914, est un des siècles les plus complexes, les plus foisonnants qui soient.

La Déclaration des Droits de l'homme et du citoyen prévoyait expressément que la liberté individuelle n'était pas illimitée et qu'il appartenait à la puissance publique d'en tracer les limites. C'est effectivement pour préserver les libertés élémentaires, la sécurité, le droit à la vie, l'intégrité physique, que les premières restrictions ont été adoptées.

L'état aussi a une Histoire.
Nous entendons par là que son rôle et sa place dans la société ne sont pas fixés une fois pour toute : l'évolution de ses fonctions a même été une des données majeure de l'Histoire des deux derniers siècles.
L'idée aussi de ce que devaient être et sa responsabilité et ses modes d'intervention a varié substantiellement depuis un siècle ou un siècle et demi.
Aussi manquerait-il une dimension capitale à notre étude si elle omettait de décrire et d'expliquer cette évolution.
On s'attachera donc à en dégager le sens général - si elle en comporte un.
Car la question se pose.....
(extrait de "l'évolution du rôle de l’État", quatrième chapitre du volume paru dans la collection "Points - Histoire" des éditions du seuil en 1974)

Nulle part associé à l'exercice du pouvoir, le socialisme est partout une force d'opposition et c'est précisément parce qu'il est contenu dans l'opposition qu'il se range à gauche.

Parce qu'il combat l'ordre établi, à la fois les vestiges de l'Ancien Régime, la conservation politique ou sociale, mais aussi le libéralisme dont les malfaçons ont été au principe de sa révolte, il constitue une force d'opposition politique, à laquelle s'ajoute une opposition à toutes les valeurs reconnues.