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Citations sur Souvenirs d'enfance et de jeunesse (105)

Mes maîtres m'enseignèrent, d'ailleurs, quelque chose qui valait infiniment mieux que la critique ou la sagacité philosophique: ils m'apprirent l'amour de la vérité, le respect de la raison, le sérieux de la vie. Voilà la seule chose en moi qui n'ait jamais varié.
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Après soixante ans de vie sérieuse, on a le droit de sourire: et où trouver une source de rire plus abondante, plus à portée, plus inoffensive qu'en soi-même,
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L'essentiel dans l'éducation ce n'est pas la doctrine enseignée, c'est l'éveil.
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"L'ère de la médiocrité en toute chose commence, disait naguère un penseur distingué. L'égalité engendre l'uniformité, et c'est en sacrifiant l'excellent, le remarquable, l'extraordinaire, que l'on se débarrasse du mauvais. Tout devient moins grossier; mais tout est plus vulgaire. " Au moins peut-on espérer que la vulgarité ne sera pas de sitôt persécutrice pour le libre esprit.
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Le peuple n'a jamais aimé les sages ; il supporte plus difficilement encore l'aristocratie de la raison que celle de la naissance et de la fortune.
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Le plus grand chagrin de ma vie a été, en entrant dans cette nouvelle voie, de contrister ces maîtres vénérés; mais j'ai la certitude absolue que j'avais raison, et que la peine qu'ils éprouvèrent fut la conséquence de ce qu'il y avait de respectablement borné dans leur manière d'envisager l'univers.
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Le moindre acte de vertu, le moindre grain de talent, me paraissent infiniment supérieurs à toutes les richesses, à tous les succès du monde. Mais, comme j’avais l’esprit juste, je vis en même temps que l’idéal et la réalité n’ont rien à faire ensemble ; que le monde jusqu’à nouvel ordre, est voué sans appel à la platitude, à la médiocrité ; que la cause qui plaît aux âmes bien nées est sûre d’être vaincue ; que ce qui est vrai en littérature, en poésie, aux yeux des gens raffinés, est toujours faux dans le monde grossier des faits accomplis. Les événements qui suivirent la révolution de 1848 me fortifièrent dans cette idée. Il se trouva que les plus beaux rêves, transportés dans le domaine des faits, avaient été funestes, et que les choses humaines ne commencèrent à mieux aller que quand les idéologues cessèrent de s’en occuper. Je m’habituai dès lors à suivre une règle singulière, c’est de prendre pour mes jugements pratiques le contre-pied exact de mes jugements théoriques, de ne regarder comme possible que ce qui contredisait mes aspirations. Une expérience assez suivie m’avait montré, en effet, que la cause que j’aimais échouait toujours et que ce qui me répugnait était ce qui devait triompher. Plus une solution politique fut chétive, plus elle me parut dès lors avoir de chances pour réussir dans le monde des réalités.

En fait, je n’ai d’amour que pour les caractères d’un idéalisme absolu, martyrs, héros, utopistes, amis de l’impossible. De ceux-là seuls je m’occupe ; ils sont, si j’ose le dire, ma spécialité. Mais je vois ce que ne voient pas les exaltés ; je vois, dis-je, que ces grands accès n’ont plus d’utilité et que, d’ici à longtemps, les héroïques folies que le passé a déifiées ne réussiront plus. L’enthousiasme de 1792 fut une belle et grande chose, mais une chose qui ne peut se renouveler. Le jacobinisme, comme M. Thiers l’a très bien prouvé, a sauvé la France ; maintenant il la perdrait. Les événements de 1870 ne m’ont pas précisément guéri de mon pessimisme. Ce que j’appris cette année-là, c’est le prix de la méchanceté, c’est ce fait que l’aveu éhonté qu’on n’est ni sentimental, ni généreux, ni chevaleresque, plaît au monde, le fait sourire d’aise et réussit toujours. L’égoïsme est juste le contraire de ce que j’avais été habitué à regarder comme beau et bien. Or le spectacle de ce monde nous montre l’égoïsme seul récompensé.
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On n'est pas obligé au charlatanisme ni au mensonge pour obtenir un mandat dont la première condition est l'indépendance et la sincérité
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Ce que l'anthropologie traite de stupidité chez les vieilles races incomplètes n'est souvent qu'une force extraordinaire d'enthousiasme et d'intuition.
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La théologie et l’étude de la bible allaient bientôt m’absorber, me donner les vraies raisons de croire au christianisme et aussi les vraies raisons de ne pas y adhérer. Durant quatre ans, une terrible lutte m’occupa tout entier, jusqu’à ce que ce mot, que je repoussai longtemps comme une obsession diabolique : « Cela n’est pas vrai ! » retentît à mon oreille intérieure avec une persistance invincible. Je raconterai cela dans les chapitres suivants. Je peindrai aussi exactement que je pourrai cette maison extraordinaire de Saint-Sulpice, qui est plus séparée du temps présent que si trois mille lieues de silence l’entouraient. J’essayerai enfin de montrer comment l’étude directe du christianisme, entreprise dans l’esprit le plus sérieux, ne me laissa plus assez de foi pour être un prêtre sincère, et m’inspira, d’un autre côté, trop de respect pour que je pusse me résigner à jouer avec les croyances les plus respectables une odieuse comédie.

Le petit séminaire saint-nicolas du chardonnet, III
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