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Citations sur L'Empathie (128)

Les chiffres faisaient peur : en France, 75 000 viols aveaint lieu chaque année, soit 206 par jour ; 1 femme sur 6 serait victime d’un viol au cours de sa vie, ou d’une tentative de viol ; 80 % des victimes étaient bien entendu des femmes.
La moitié de ces victimes l’était de façon répétée avec, dans 8 cas sur 10, un agresseur qu’elles connaissaient bien : un ami, ami de la famille, membre de la famille… Et tous les milieux étaient touchés, prolos comme bourgeois, anonymes comme grands de ce monde.
Enfin et surtout, 90 % des femmes violées ne portaient pas plainte.
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Elle s'était toujours refusée à le considérer comme une victime. A le conforter dans cette posture, dans laquelle la société tendait de plus en plus à ranger les accidentés de toutes sortes, de façon complaisante. Pendant toute sa carrière de pénaliste, elle avait observé l'augmentation de cette tendance à la victimisation à tout crin.

Se revendiquer victime n'avait jamais aidé personne. On maintenait les gens dans cet état, d'une voix doucereuse, en leur laissant croire qu`un procès soigne et répare. Mieux que quiconque, Louisa savait que les assises ne résolvaient pas tout, et que les accidents sont des choses qui arrivent. Il fallait se battre.

• Page 389 à 390 (Pocket)
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Joseph Rauch parut ne pas comprendre, totalement figé sous le choc. Les mots ne parvenaient plus à sortir de sa bouche entrouverte. Tremblant, il se leva soudain.

— Je reviens, ne bouge pas, dit-il à son fils, avant de marcher maladroitement pour quitter la pièce.

Près d'un quart d' heure Plus tard, son père revint et se rassit, livide.

— Tu as vraiment fait ça ? l'interrogea-t-il avec gravité.

— Oui. Et je suis dangereux, je pourrais recommencer un jour, affirma Anthony avec une émotion intense.

Après un temps d'hésitation, plongé dans un profond silence, son père reprit la parole :

— Je sais ce que ce salaud t'a fait, et je me rends compte que j'ai eu tort de ne pas t'interroger sur ça, par méprise et par lâcheté. Ta mère et moi avons fait les mauvais choix.

• Page 381 (Pocket)
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Les événements qui suivirent demeurèrent beaucoup plus flous dans sa mémoire. Le choc fut trop soudain, et certainement trop grand. De ce dont il se souvenait, il resta plusieurs heures isolé dans sa chambre, à ressasser l'horreur de ce qu'il avait fait. Son père ne rentrerait que beaucoup plus tard.

Des cris au loin le tirèrent de sa torpeur. Des lamentations, étouffées par les vitres de sa chambre. Les hurlements véhiculaient une épouvante et une tristesse insondable, mais aucune haine, et il comprit qu'un autre drame avait eu lieu.

Anthony sortit de la maison et se rapprocha des membres de la famille de Maleesha, qui s'effondraient dehors, qui s'étreignaient en libérant des gémissements inhumains. II discerna certains mots.

Il n'eut pas la force de monter la voir.

* * *

Sitôt arrivé dans l'appartement de Louisa, il gagna la salle de bains et fit couler l'eau tiède à fort régime. Puis il se déshabilla et, entièrement nu, partit jusqu'à la cuisine pour choisir un couteau japonais dans la collection de sa mère.

Son corps plongé dans l'eau, le manche du couteau à la main, il approcha la lame de son poignet gauche et trancha d'un coup sec la peau fine et abondamment innervée. La douleur l'électrifia, avant de peu à рeu décroître. Le sang s'écoulait par saccades et se mêlait à l'eau du bain, puis il trouva la force de placer son couteau dans sa main gauche et de couper l'autre poignet, sur une dizaine de centimètre. La douleur fut une nouvelle fois très vive lorsqu'il baigna ses bras dans l'eau ; puis il n'y pensa plus.

Anthony trouva une position confortable et cessa de bouger. D'abord perdu dans le vague, son regard s'attarda sur les différents flacons de sa sa mère, disposés sur le rebord de la baignoire, près du robinet.

Elle ne rentrerait que tard le soir. Anthony pleurait un peu. Tout ça n'avait rien d'un essai ou d'une simulation, il était décidé à en finir. Seule cette option lui paraissait tolérable : par sa faute, elle était morte, il avait anéanti la personne la plus douce qu'il avait eu l'occasion de côtoyer. Il l'avait frappé, trahie, et éprouvé du plaisir à le faire. Un plaisir indéniable et vif.

Il était un criminel, nullement meilleur que Sully. Seule sa mort protégerait les autres, et ce n'était que justice.

• Page 378 à 379 (Pocket)
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— Tu violeras tes enfants, comme ton beau-père t'a violé ! entendit-il avant que la porte ne claquât.

• Page 375 (Pocket)
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Vers 13 ans, il commença pour la première fois à envisager de mourir. Par la suite, il ne se délesterait jamais vraiment de cette tentation mortifère, plus ou moins tenace selon les périodes. Pourtant, il n'arrivait pas à se résigner à passer à l'acte, convaincu au fond qu'il y avait du gâchis dans cette démarche, et que du meilleur pouvait toujours survenir. Il vécut avec ce dégoût de lui-même, qui le quitta jamais vraiment pendant les années qui suivirent. Un dégoût qui prenait sa source dans le fait d'avoir couché avec son beau-père. D'avoir pratiqué et subi ces horreurs.

• Page 357 (Pocket)
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Les véritables changements survinrent à la puberté. Il vécut très mal cette période, de 12 à 15 ans environ. Son corps changea, sans qu'il y fût préparé et avec toutes les imperfections que connaissent les jeunes adolescents. Sa psychologie évolua également. À ce moment de leur existence, la plupart des garçons son dénués de compassion envers les autres, et portés à s'humilier mutuellement. Un âge crétin et cruel qui apparaît lorsque la puberté commence, et où une victime de moqueries ou de brimades cherche à devenir le bourreau d'un plus faible ; avide de trouver un bouc émissaire pour faire diversion et ne plus en être un soi-même. Scruter les défauts d'un autre pour faire rire à ses dépens, à gorge déployée, sans ressentir le mal. Fort heureusement ces jeux sadiques ne durent pas et s'amenuisent naturellement vers l'entrée au lycée, ou bien restent le fait d'adolescents immatures ou sociopathes, très vite montrés du doigt par les autres.

En surpoids vers l'âge de 12 ans, Anthony connut un lot de moqueries. Il s' agissait là de son seul véritable défaut physique, car il avait pour le reste hérité les traits de sa mère. Certains gamins peu sûrs d'eux se jetèrent sur ce point faible pour le railler de façon récurrente. Et lui-même trouva ses propres victimes, sans davantage de remords que ses bourreaux. De nombreux adolescents connaissent ce genre de troubles, et d'aucuns les jugent même formateurs. Pour Anthony, au contraire, cette période ne fit qu'attiser un mal-être enfoui, sans générer aucun bienfait.

• Page 355 à 356 (Pocket)
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On ne naît pas psychopathe, on le devient. Une phrase qui synthétisait les convictions professionnelles les plus solides d'Anthony, longuement acquises au fil de ses lectures et de ses années à Ia brigade du viol.

Si tous les agressés ne deviennent pas agresseurs, il est extrêmement rare qu'un tueur ou un violeur en série n'ait pas été lui-même victime de sévices pendant son enfance. Le Mal se copie, se reproduit. L'enfance est l'étape la plus fondamentale pour la construction de chaque être, et nul parmi les violeurs en série qu'il avait arrêtés n'avait échappé autrefois au rôle de martyr – peu importait le milieu social. Parfois violés, presque toujours humiliés, torturés. Traumatisés. 25 % des garçons violés pendant leur enfance devenaient à leur tour des agresseurs sexuels.

• Page 298 à 299 (Pocket)
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[SPOIL]

Le visage de Marion n avait pas été touché et elle gardait une beauté déroutante. Le reste de ses membres était tordu, comme encastré dans les pavés irréguliers.

En pleurant, en gémissant, il déposa ses lèvres sur les siennes. Puis il caressa son front et ses cheveux. Sa cage thoracique s'élevait péniblement, par à-coups.

Aucun baiser de conte de fées ne la ramènerait.

• Page 284 (Pocket)
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[SPOIL]

— Anthony Rauch officie au 2e district de police judiciaire, dans un service surnommé la brigade du viol. Il y est capitaine de police, ses responsabilités sont importantes. Vous allez maintenant voir ce que j'ai trouvé chez lui.

Alpha s'approcha alors du tiroir ouvert ; avec les boîtes et la plaquette d'Androcur.

— Pour tous ceux qui l'ignorent, il s'agit d'un médicament qui supprime les hormones mâles chez les hommes qui le prennent. Un médicament bien connu des délinquants sexuels de certains pays, là où la castration chimique est légalisée.

» J'affirme qu'Anthony Rauch prend régulièrement ce médicament ; j'affirme qu'Anthony Rauch se castre chimiquement ; et qu'il est vraisemblablement un délinquant sexuel.

» J'engage les autorités françaises à faire immédiatement la preuve ou non de ce que j'affirme. A démontrer si un violeur se cache dans les rangs de la police et les déshonore tous. Une prise de sang, avec analyse ciblée, suffira à démontrer que je dis vrai.

• Page 212 (Pocket)
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