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Critique de mylena


Un excellent roman qui interroge! Qu'il porte bien son titre ! Nous éprouvons de l'empathie pour presque tous les personnages à un moment ou à un autre et les flics en éprouvent pour les victimes. La psychologie des personnages, fouillée, les rend tous crédibles, un peu gâchée pour Louisa par son côté caricatural, quoi que ce soit surtout le point de vue de son fils Anthony. Côté purement policier l'enquête est terminée vers les deux tiers du roman, voire moins si on enlève les parties n'apportant pas grand-chose à l'enquête. Mais Antoine Renand n'a visiblement pas voulu s'en tenir là, et a tenu à nous en apprendre plus sur les différents protagonistes, et j'ai apprécié car cela fait partie de ce qui rend ces personnages crédibles et le livre prenant. Dommage que la toute fin de l'enquête d'Anthony ne soit pas plus détaillée : de longs mois dans la paperasse, un chapitre sur l'enfance d'Alpha (mais qui ne vient pas de documents trouvés en enquêtant, de toute évidence), et Anthony qui annonce qu'il a retrouvé Alpha ! C'est un peu court ! C'est dommage car la construction du roman est travaillée, celle des personnages avec leurs failles psychologiques aussi. Il y a beaucoup de violence, mais jamais gratuite, et de moins en moins décrite au fil du roman. Les scènes de violence sont si bien décrites qu'elles résonnent dans l'esprit du lecteur encore bien des pages après. Mais ce n'est ni glauque ni malsain, encore moins gratuit, à chaque fois cela fait avancer l'histoire et la compréhension des personnages. le style est fluide et sans fioriture, il est efficace. Plus qu'un polar, c'est un thriller psychologique voire sociétal, qui pousse à s'interroger sur la place des victimes d'abus sexuels, leur suivi, sur la justice. Ce n'est pas manichéen, mais les positions sociales, en tout cas celles d'Alpha et d'Anthony sont un peu trop caricaturales (Alpha est fils d'un ferrailleur, c'est notre regard qui le place dans les pauvres, ce n'est pas vraiment le fond de ses problèmes – Anthony est fils d'un riche industriel et d'une célèbre avocate – Marion ou Noémie sont de toute évidence de la classe moyenne). Cela affaiblit un peu le propos, voire le déforme. Mais il y a des victimes d'abus dans tous les milieux et toutes ont besoin d'un suivi psychologique. On ne le redira jamais assez. Un excellent premier roman avec quelques points faibles mais de remarquables points forts.
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