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sur 79 notes
Mangeterre a un don, effroyable. Lorsqu'elle mange la terre foulée par le pied de femmes décédées, elle a accès à leurs derniers instants. Elle a vu sa mère, morte sous les coups de son père. Elle a vu son institutrice, assassinée, et a su dire où son corps pouvait être trouvé. Peu à peu, les gens ont su, alors ceux qui ont perdu un être cher disparu déposent au pied du portail des bouteilles remplies de terre, avec un mot, une photo, dans l'espoir que Mangeterre apportera une réponse à leurs interrogations.

Mais Mangeterre n'est pas qu'une jeune fille qui a un don. C'est une ado paumée, vivant seule avec son frère dans une maison où le désordre règne. le père est parti, la tante qui devait s'occuper d'elle et de Walter aussi. Elle ne va plus à l'école et vivote sur le canapé, en écoutant les CDs qu'un ami de Walter lui ramène. Les copains de son frère viennent jouer à la console et boire des bières. L'environnement n'est pas des plus sains pour une jeune fille qui côtoie les morts au quotidien.

Et puis arrive Ezequiel, un policier dont la tante n'a plus de nouvelles de sa fille Maria. Il sait qu'il y a un espoir avec Mangeterre, qu'elle peut la retrouver. Savoir ce qu'il s'est passé. Ezequiel apprivoise Mangeterre. Elle l'aide et lui l'aide aussi. Ils finissent pas sortir ensemble, en étant peut-être amoureux.

Et puis... et puis pas grand chose. Honnêtement je ne sais pas quoi dire de ce roman. J'étais très très emballée au début de ma lecture, au sommet des montagnes russes. Et j'ai dégringolé. Je ne me suis pas du tout attachée à Mangeterre. Je n'ai pas trouvé d'intérêt à l'histoire, dont le semblant d'enquête policière avec la disparition de Maria avait pourtant ravivé ma curiosité. J'ai trouvé sa liaison avec Ezequiel ridicule.

Et ce qui ne sauve rien, c'est la traduction. le registre est familier, certes. Mais imaginer une jeune fille argentine (c'est là que se passe l'histoire) "avoir le seum" ou "être deter" m'a semblé complètement inapproprié. Ce vocabulaire me ramenait dans mon bus à Tours, je ne me voyais pas du tout en Argentine. Et il y a d'autres exemples : bite (trop vulgaire), vénère (pareil que seum et deter), binouze (pour le coup c'est l'inverse, ce mot a au moins cinquante ans non ?). Je suppose que la traductrice ne maîtrise pas le langage familier et qu'elle a placé les mots qu'elle trouvait mais ça sonne faux. Passons les coquilles, dont celle qui me pique les yeux "Ne vas pas les tacher" page 167.
J
e suis très très déçue de ne pas avoir apprécié plus que cela. J'aime cette maison d'éditions, la couverture était diablement engageante, la quatrième de couverture. Mais je suis passée loin à côté.
Lien : https://lejardindenatiora.wo..
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Un premier roman original qui nous vient d'Argentine avec une intrigue très accrocheuse. J'ai vite été fascinée par cette jeune femme surnommée "Mangeterre" qui a un don ou un fardeau au choix, en effet en ingérant de la terre, elle peut retrouver une personne disparue ou savoir si elle est morte et dans quel contexte... Mangeterre a très vite rencontrée la violence au sein de sa famille et elle se donne donc pour mission de sauver un maximum de victimes. Ce roman dénonce les violences faites aux femmes. J'ai dévoré ce texte, j'ai apprécié cette héroïne qui jure et qui picole, qui aide son prochain sans être une sainte, ainsi que l'utilisation du réalisme magique et d'un registre familier.
Mais voilà, j'en attendais plus : plus d'explication, plus de psychologie des personnages pour pouvoir plus s'y attacher. Je le conseille à tous ceux qui n'ont pas peur d'être déroutés et qui aiment les héroïnes un peu "Bad ass" et féministe !
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Dans l'Argentine contemporaine, une ado un peu paumée a un étrange pouvoir. En mangeant de la terre, elle voit des disparus. Son don va attirer à elle des membres de sa communauté qui recherchent un proche. Mangeterre est une sorcière des temps moderne. On la fuit autant que l'on implore son aide.

Dolores Reyes nous embarque dans le registre du réalisme magique sud américain que j'apprécie en général. L'idée de départ me plaisait donc beaucoup mais j'ai trouvé que ça ne décollait jamais. Ça patine, ça s'embourbe, sans parler de mon impossibilité à m'attacher à cette adolescente en souffrance.
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En avalant la terre qu'elle a réchauffée dans la paume de ses mains, que Mangeterre les voit. Ces femmes, mourantes ou déjà à l'état de cadavre. Lors de ses transes douloureuses, elle voit leur visage se figer, leur bouche hurler, leurs yeux s'agiter. Bien vite, on accourt devant sa maison nichée dans un bas-quartier en Argentine, déposant un peu de terre, comme une offrande dont on veut vite voir les résultats. le temps est compté.
J'ai bien aimé l'idée du livre, car je trouvais qu'il appelait à des réflexions intéressantes, qu'elles soient sociétales (place des femmes dans la société argentine, feminicides...) où psychologiques (ne pas pouvoir faire face à l'afflux de personnes demandant que cette ado retrouve leur précieuse fille, responsabilité, pression...), mais finalement ces questions n'ont pas été suffisamment abordées à mon goût. Oui, l'idée est bonne mais je reste un peu sur ma faim, dommage. Dommage aussi, ce manque de descriptions qui fait que je n'ai pas été transportée en Argentine. Je sais que vous avez été nombreux à lire ce livre dans le cadre de mon challenge @autricesdumonde : qu'en avez-vous pensé ?
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Attirée par un sujet original et une couverture flamboyante( qui ne reflète rien du contenu !), j'ai choisi ce premier roman de Dolores Reyes pour le chalenge #autricesdumonde sur Instagram.
Dès le prologue, on comprend le contexte de l'histoire, fait de violence, d'abandon et de pauvreté, de noirceur.
Mangeterre, une enfant puis une toute jeune fille, dont on ne saura jamais ni le nom ni l'âge tient son surnom de son don étrange. Lorsqu'elle avale de la terre qui a été foulée par une personne disparue, elle a une vision de ce qui lui est arrivé, elle sait précisément où est le corps.
La mère est morte sous les coups du père qui a disparu, la tante les a abandonnés, elle et son frère Walter, ils sont livrés à eux-mêmes. Ils grandissent à coup de bière, de PlayStation, de musique dans l'isolement créé autour d'eux par ce don qui effraye un peu les gens. Pourtant ils seront nombreux à faire appel à elle. [En Argentine, le taux de féminicide est très élevé, rien qu'en janvier 2021, 20 femmes ont été tuées.]
La relation entre frère et soeur est très forte, c'est leur seul rempart, leur seule stabilité dans le monde pourri qui les entoure.
C'est cru, direct, râpeux, plutôt trash. Cela correspond bien à ces ados et à ce qu'ils vivent. Cela se passe en Argentine, mais cela pourrait se passer n'importe où ailleurs dans le monde...

En 4ème de couverture il est écrit:
"Telle une onde de choc, Mangeterre bouleverse et frappe de la première à la dernière page, porté par un réalisme magique et l'écriture lumineuse et brutale de Dolores Reyes qui parvient à raconter et transcender la douleur de toutes les femmes."
Je suis restée spectatrice, sans vraiment parvenir à m'émouvoir et la luminosité de l'écriture m'a totalement échappé au profit de la brutalité, omniprésente, elle. Un ressenti très mitigé donc pour moi. C'est un portrait sombre d'adolescente en perdition dans un monde en pleine déliquescence, une adolescente avec un curieux et fascinant pouvoir, à laquelle je n'ai pas réussi à m'attacher.

Ce n'est que mon ressenti, vous pourriez en avoir un très différent !
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Sombre ambiance, entre violence, désoeuvrement, isolement, visions morbides.
La violence est d'abord celle d'une famille, un père qui frappe, une mère qui meurt, un garçon et une fille qui restent seuls. Ils ont moins de dix ans, puis traversent l'adolescence, deviennent (peut-être) de jeunes adultes, sans que l'on sache vraiment quel âge ils peuvent avoir. Walter, le frère, travaille dans un garage, invite quelques copains, ramène des filles à la maison. La soeur, elle, qui a lâché l'école depuis longtemps, ne fait pas grand chose : elle traîne chez elle, boit de la bière, joue à la Playstation et mange de la terre. C'est de là que vient son surnom. Car ce n'est pas qu'une sale habitude, c'est surtout un pouvoir : quand elle mange la terre du lieu où a vécu une personne disparue, elle est prise de visions. Elle voit précisément ce qui est arrivé à la femme ou à l'enfant que l'on cherche. Et elle peut indiquer aux proches inquiets où retrouver le corps.
Car la violence est toujours là. Des femmes sont enlevées, des enfants disparaissent, des jeunes se bagarrent avec des couteaux et des familles de plus en plus nombreuses viennent consulter Mangeterre.
Résumé ainsi, ce roman peut sembler être le meilleur remède contre la joie de vivre. Pourtant, malgré cette vision d'une jeunesse perdue, d'un pays violent, de parents meurtris, prêts à tout pour retrouver une fille, une épouse, une nièce, il est traversé par quelques fragments de clarté.
Les liens entre Mangeterre et Walter sont un exemple touchant de cette fidélité et de cette entraide qui sont parfois les seules richesses que peuvent encore partager des frères et des soeurs. le sens du devoir, incarné par le flic Ezequiel, mais aussi par Mangeterre et son frère, d'une certaine façon, constitue également une petite pincée d'optimisme dans ce bouillon sinistre. Enfin, sans dévoiler l'issue de cette histoire, la question se pose, à l'inverse, de la liberté dont nous pouvons disposer d'endosser ou non un rôle qui nous est assigné.
Pour terminer, je parlerai du style : très cru, brutal, direct, oral, il permet de rendre plus concrète une histoire basée sur surnaturel ; il aide aussi à donner vie à Mangeterre et son frère, différents par le pouvoir de l'une et par leur mode de vie, et pourtant très similaires à n'importe quel ado ou jeune adulte. Par ailleurs, la vivacité et la puissance d'évocation de la plume permettent aussi de faire naître le suspense ou, à l'inverse, la poésie des liens fraternels, amicaux ou amoureux.
Néanmoins, malgré ces qualités, je crains que les choix d'écriture, cette oralité, donnant beaucoup de place à un vocabulaire et à des tournures "très 2020" (du moins dans la VF, mais j'imagine que ça doit être pareil en espagnol) n'aident pas ce texte à supporter le passage du temps.
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Merci à la masse critique Babelio et aux éditions J'ai lu pour cet envoi.

Pouvoir revivre les derniers instants de quelqu'un en mangeant la terre qu'iel a foulée est un don particulier, une malédiction, possiblement mais ce n'est pas comme ça que le voit Mangeterre. Quand elle mange la terre, elle peut savoir ce qui est arrivé aux gens. Cela permet de les retrouver mais surtout d'apporter la mauvaise nouvelle aux personnes qui la sollicite pour avoir des nouvelles de disparus.
C'est la première fois que je lisais un roman Argentin. J'ai été intéressé par le principe de l'histoire et ai été impressionné par la dureté de la vie de cette jeune fille, qui devient femme au fil de l'aventure, et des épreuves et traumatismes qu'elle va devoir surpasser.
J'ai eu besoin d'un temps d'adaptation au vocabulaire employé, un peu chartier et argotique, mais qui colle parfaitement à l'ambiance du roman et à la situation de détresse des personnages.
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Contre le meurtre par avidité, contre le féminicide banalisé, inventer un don de voyance passant par l'ingestion de terre, et en extraire une poésie punk et combattante.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2021/07/12/note-de-lecture-mangeterre-dolores-reyes/

Dans la série dessinée « iZombie » (2010-2012) de Chris Roberson et Michael Allred, et davantage encore dans la série télévisée (2015-2019) de Diane Ruggiero-Wright et Rob Thomas, qui s'en est souplement inspirée, Liv Moore, revenante bien malgré elle, en ingérant le cerveau cuisiné de victimes de morts violentes, revivait sous formes de flashes abrupts un certain nombre d'instants-clé de leurs vies, jusqu'à leur décès, permettant à ses partenaires policiers la résolution parfois presque comique d'un crime improbable, et construisant au fil des épisodes une métaphore particulièrement tragique de l'exploitation des minorités par un capitalisme toujours plus cynique. Avec « Mangeterre », premier roman publié en 2019 et traduit en 2020 par Isabelle Gugnon aux éditions de l'Observatoire, l'Argentine Dolores Reyes impose avec force et poésie paradoxale une jeune fille bien vivante dont le don de voyance surnaturelle passe par la mastication de la terre – guère nourricière malgré les apparences, même si Alexander Dickow, dans son « Premier souper », en a construit une extraordinaire variation -, et nous offre une saisissante mise en abîme des meurtres régulièrement produits, en Amérique Latine ou ailleurs, par une matrice solidement ancrée d'avidité et de mépris haineux des objets-femmes, à jeter après emploi. Poussant avec ferveur la puissance de la métaphore bien au-delà du raisonnable, pour notre plus grand bonheur de lectrice ou de lecteur, elle invente une curieuse poésie punk, âpre et cinglante, intime et fantastique, hors des sentiers battus de la dénonciation, trafiquant l'estomac instinctif pour mieux atteindre le cerveau conscient et politique de toute une chacune et tout un chacun.
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Quatrième roman lu dans le cadre de la sélection Fnac. Autant les 3 premiers lus m'ont beaucoup plu, autant je suis passée à côté de celui-là. le début du roman m'a plutôt plu malgré l'utilisation de certains mots que je trouve ne pas coller avec le reste du texte. La relation frère soeur est intéressante, l'histoire de Mangeterre est étonnante mais je n'ai pas accroché et ai même décroché à la moitié du livre. J'ai été jusqu'au bout mais sans plaisir. Dommage
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Soit je n'étais pas la cible, soit j'en attendais trop.

Les premières pages sont prenantes mais tout s'effondre rapidement.

La traduction est étrange et pose de sérieux problèmes. Impossible de se laisser transporter et de capter l'essence de l'héroïne ou son parcours.

Dommage.
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