Je ne connaissais pas le thème de ce one-shot au moment de l'entamer. Tout démarre de manière assez légère avec ce couple installé sur un divan, se confiant tour à tour au lecteur. Si la vision qu'ils ont de leur rencontre et de leur histoire d'amour diffère, rien ne laisse cependant présager que l'histoire va basculer.
La première baffe qu'elle se prend, prend donc également le lecteur à contre-pied. de la surprise de cette première gifle à l'horreur journalière d'une violence physique et mentale latente qui ne cherche même plus d'excuse pour se montrer, en passant par les phases de déni et de culpabilité de cette femme plus aveuglée par l'amour que par les ecchymoses qu'elle dissimule sous des lunettes de soleil, la spirale infernale s'installe inéluctablement. le ton léger se dissipe au fil des pages et laisse la place à la violence conjugale. Une violence qui explique et justifie l'espace qui séparait ce couple apparemment anodin sur le divan du mariage en début d'histoire. Un espace qui fait place au vide et une femme, prisonnière de son couple, repliée sur elle-même, fatiguée des réactions de ses proches, incapable de se lever et de quitter ce canapé qui ne les unit plus depuis longtemps. Plongée dans le noir, victime d'un amour aveugle et d'un connard égoïste qui n'a que ses coups et sa stupidité à partager et qui parvient encore à trouver des excuses à ses actes, elle s'accroche ... un peu, beaucoup trop ...
à la folie ...
La représentation animalière des personnages de James ("Les mauvaises humeurs de James et la
Tête X") n'enlève rien à la force du récit de
Sylvain Ricard. Il s'agit bel et bien d'êtres humains, même si lui a tout d'un animal ...
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