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Stan Sakai (Illustrateur)Diana Schultz (Autre)
EAN : 9781595829542
152 pages
Dark Horse (25/03/2014)
4.2/5   5 notes
Résumé :
Japan's enduring national legend comes to comics! The tale of the 47 Ronin and their epic mission to avenge their wronged master epitomizes the samurai code of honor, and creators Mike Richardson and Stan Sakai have done justice to their story! Meticulously researched and beautifully illustrated, this collection of the acclaimed miniseries recounts this sweeping saga of honor and violence in all its grandeur. Opening with the tragic incident that sealed the fate of ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome comprend une histoire complète et indépendante de toute autre. Il contient les 6 épisodes initialement parus en 2012/2013, écrits par Mike Richardson, dessinés et encrés par Stan Sakai, avec une mise en couleurs réalisées par Lovern Kindzierski, et un lettrage effectué par Tom Orzechowski. Dans les pages supplémentaires, Richardson explique que Kazuo Koike a relu à plusieurs reprises ce projet, en lui donnant des conseils sur son adaptation.

Le 14 décembre 1703, au temple de Senga-Kuji, un vieil homme arrive pour se recueillir devant une rangée de tombes. Il allume un bâtonnet d'encens et s'agenouille. Il se présente au moine qui vient lui proposer de lui apporter de l'eau ; il s'appelle Murakami Kiken. Il accepte de raconter son histoire, bien qu'il s'agisse de sa plus grande honte. le 17 mars 1701, le seigneur Asano Naganori fait ses au-revoir à fille Miko, puis à Ōishi Kuranosuke Yoshio, son premier lieutenant, et à sa femme. Il doit partir pour Edo, afin d'y effectuer le séjour chronique rendu obligatoire par le shogun. le 18 avril 1701, il arrive au pied du palais du shogun. Il doit auparavant prendre des cours d'étiquette avec Kira Yoshinaka, en même temps que Kamei Sama, un autre daimyo accomplissant la même obligation.

Au cours d'un entretien, Kira Yoshinaka fait comprendre à Asano Naganori qu'il attend un remerciement pour ses leçons, sous une forme sonnante et trébuchante. Naganori est choqué par une telle demande puisque l'instructeur ne fait qu'accomplir la tâche qui lui a été assignée par le shogun. L'instructeur le prend en grippe et le rabaisse de manière humiliante à plusieurs reprises. Lors d'une ces occasions, Asano Naganori réagit, et tire son sabre dans l'enceinte du palais, ce qui est formellement interdit, et blesse l'instructeur au visage. Ce dernier en profite pour le dénoncer au shogun, et exiger que la loi soit appliquée avec sévérité. le lendemain, le shogun ordonne la sanction prévue : Asano Naganori doit se donner la mort lors d'une cérémonie de seppuku. La nouvelle parvient au château d'Ako, ainsi que le véritable rôle de Kira Yoshinaka. Ōishi Kuranosuke Yoshio se jure de venger leur seigneur, avec l'aide de plusieurs autres samouraïs, maintenant dépourvus de maître, et donc qualifiés de rônins.

Avant de se lancer dans l'adaptation d'une histoire classique japonaise par des occidentaux, le lecteur s'inquiète un peu sur ce qui sera perdu dans l'interprétation par des créateurs d'une autre culture. Dans le dossier en fin de volume, Mike Richardson explique c'était un projet qui lui tenait à coeur, et qu'il aura mis plusieurs années pour réussir à le faire aboutir. Il explique le rôle de Kazuo Koike qui n'est pas qu'un simple alibi d'authenticité apposé sur la couverture. Richardson avait développé une relation de travail et de confiance avec ce mangaka à l'occasion de la publication de Lone Wolf & Cub par Dark Horse. Il explique également le choix de Stan Sakai comme artiste, du fait de sa familiarité avec l'époque féodale japonaise, dans laquelle évolue le héros de sa série Usagi Yojimbo, également publiée de longue date par Dark Horse. Dans une courte interview, Sakai explique que c'est la première fois qu'il dessine une histoire aussi longue qu'il n'ait pas écrite lui-même. Pour ses lecteurs habituels, il est même étonnant qu'il n'est pas réalisé le lettrage, alors que c'est la tâche qu'il réalise sur la série Groo de Sergio Aragonés & Mark Evanier. Sakai indique également qu'il est lui-même familier du récit, comme la plupart des personnes de culture japonaise.

Le lecteur qui n'est pas familier de la série Usagi Yojimbo peut trouver les dessins un peu simplistes. Les yeux et la bouche des personnages se réduisent souvent à deux points et un trait. le contour des vêtements et des visages peut sembler malhabile, manquant d'assurance dans la forme. le langage corporel et les expressions des visages sont parfois un exagérées pour mieux faire passer les émotions. Lors des combats au sabre, il apparaît parfois des giclées de sang, mais de forme arrondie, et sans volonté de gore, et les blessures ne sont jamais montrées au lecteur. Stan Sakai réalise donc des dessins tout public, avec une volonté de transcrire les émotions de manière apparente, sans aller jusqu'à la parodie.

Sous réserve qu'il ne soit pas rebuté par cette apparence tout public, le lecteur constate également que Mike Richardson ne s'est pas trompé sur les qualités de Stan Sakai. Pour commencer, ses talents de chef décorateur, d'accessoiriste et d'habilleur sont visibles dans chaque case. le lecteur éprouve la sensation de déambuler en ce début du dix-huitième siècle au Japon. Il peut observer les constructions, leur façade, leur toiture. Il remarque l'omniprésence du bois comme matériau de construction. Il apprécie que l'artiste prenne de la hauteur de temps à temps pour faire admirer un aménagement, comme le jardin intérieur de la résidence de Kira Yoshinaka en ouverture du chapitre 7. Il détaille l'aménagement des jardins du château d'Asano Naganori. Il contemple le dénuement des aménagements intérieurs des maisons traditionnelles. Il regarde avec curiosité les rares meubles. Il laisse errer son regard sur les vêtements des personnages, des kimonos aux uniformes des samouraïs servant le même maître, ainsi que les motifs des vêtements des femmes dans la rue et leurs ombrelles. Dans les notes en fin de volume, les auteurs expliquent qu'ils se sont inspirés des illustrations de Ogata Gekko pour définir les caractéristiques visuelles de leur récit.

Au fil des séquences, le lecteur est également fortement impressionné par les talents de metteur en scène de Stan Sakai. Il sait aussi bien rendre compte de la forme d'intimité inhérente à un dialogue. le lecteur ressent la solitude de Murakami Kiken, le poids de sa faute, la solitude du moine qui vient lui adresser la parole, l'isolement de ce monastère. Il apprécie que les dialogues ne se limitent pas à une suite de cases avec uniquement des têtes en train de parler, mais que les personnages face des gestes, qu'ils changent de position, qu'il soit possible de voir le décor derrière eux. le dessinateur est tout aussi à l'aise pour les séquences d'une autre nature. le lecteur se rend compte que même si les personnages peuvent paraître un peu frustes dans leur apparence, ils se conduisent en adulte. Sakai sait gérer des scènes complexes, que ce soit un individu aviné en train de se faire humilier par un samouraï sous les yeux des badauds, l'intrusion de la maison de Kira Yoshinaka par les 47 rônins, ou encore l'arrivée des samouraïs du shogun pour prendre possession du château d'Asano Naganori.

Même s'il est un peu rétif au départ quant à la représentation des personnages, le lecteur prend conscience qu'il se sent vite immergé dans cette reconstitution historique de qualité, et éprouve la sensation de côtoyer ces personnages. Lovern Kinzierski réalise une mise en couleurs de type naturaliste, sans abuser des effets spéciaux infographiques, avec des dégradés discrets, rehaussant discrètement la saveur des dessins. le lecteur se rend compte que les auteurs ont choisi de conserver quelques procédés théâtraux dans leur mise en scène, ou dans la réaction des personnages, mais sans en abuser. Il apprécie donc qu'ils aient su trouver le juste milieu entre une narration à l'occidentale, et la conservation d'un esprit culturel japonais. de fait la lecture est fluide, sans l'impression d'une adaptation trop littérale ou trop éloignée.

Sur la quatrième de couverture, il est indiqué que connaître cette histoire, c'est connaître le Japon. Il est assez difficile d'en prendre pleinement conscience pour un lecteur occidental qui n'en est pas familier, mais il est sûr que cette histoire fait partie du patrimoine culturel japonais, et qu'elle est basée pour partie sur des faits historiques. Même si le lecteur a déjà une idée de la trame du récit, ou en a déjà vu une adaptation cinématographique, il découvre un récit maîtrisé avec des faits clairement exposés, et facilement intelligibles. Il découvre des personnages attachants, mis à part Kira Yoshinaka dont la fourberie est un peu sur-jouée. Il comprend également l'état d'esprit culturel qui incite les rônins à se comporter de la sorte. Mike Richardson et Stan Sakai savent montrer en creux les règles d'une société et la manière dont elles s'imposent à ses citoyens, la manière dont elles façonnent leur vie. Cette dimension du récit conforte le fait qu'il s'agisse d'une reconstitution historique soucieuse de véracité.

De page en page, le lecteur se rend compte que cette adaptation de l'histoire traditionnelle des 47 rônins est à la fois fidèle à l'original et la culture dont elle est issue, et également narrée pour un lecteur occidental. S'il ne connaît pas déjà cette histoire, c'est un excellent moyen de la découvrir, en bénéficiant d'une narration tout public, qui ne se fait ni aux dépens de la qualité de la reconstitution historique, ni à ceux des techniques d'une bande dessinée.
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