– Tu as vu ce bel espace ? s'exclama-t-elle une fois arrivée en haut. Qu'est-ce que tu en penses ? Ca te ferait un super espace pour écrire.
– Je ne sais pas si tu as remarqué, mais je n'écris pas beaucoup pour l'instant.
– Et est-ce que tu sais pourquoi ? Qu'est-ce qui t'en empêche ?
– Je ne sais pas... On dit souvent que pour créer, il faut ressentir un certain malaise... souffrir, même. Alors c'est peut-être que je suis trop heureux.
– On peut être trop heureux ?
– Absolument, et c'est ta faute !
C’est une leçon chèrement acquise qu’elle n’oubliera jamais : même les meilleurs fruits tombent et pourrissent, et on a beau enterrer le mal le plus profondément possible, les ossements restent et finissent toujours par revenir pour vous poursuivre, comme l’odeur écœurante des pommes, comme les sons
d’une nuit d’été, comme la rivière que rien jamais n’arrête.
Sibella arrive, très jolie dans une robe de lin jaune toute simple. Margot l'aide à sortir de sa voiture le sac de brins de lavande séchée et de blé, et les bocaux à confiture qui vont servir de vases pour les bouquets de fleurs des champs et de roses qu'elle apporte aussi. Eve et Margot l'aident à répartir les fleurs entre la maison et le chapiteau, et réalisent une magnifique installation avec la lavande et le blé à l'entrée de la tente. La bonne odeur se répand, embaumant l'atmosphère de parfums de fin d'été.
Nous passons notre vie à éviter les discussions qui fâchent.
Il n'est jamais simple de revenir chez ses parents : on a vite fait de se sentir dépouillé de tout ce qu'on est devenu. Pourquoi, dès la porte franchie, est-on renvoyé au passé et envahi par sa personnalité d'autrefois ? Comme si le fait de pousser la porte familiale était déjà une régression en soi. (p 99 - 100)
Je sais que tu voudrais pouvoir changer le destin. Mais si tu cherches à étouffer ta peine, alors tu étoufferas aussi ta faculté de guérir et d’aimer. Cela forme un tout.
Les excuses ne réparent rien si elles sont forcées et que l'acte lui même reste inexpliqué.