Tu ne peux pas changer ce qui est arrivé. Tout ce que tu peux faire, c'est en maîtriser les conséquences sur toi.
Encore une de ses questions poupée gigogne. Répondre à l’une, c’est répondre à toutes.
Soudain, je comprends de qui il s'agit. Elle est différente de ce à quoi je m'attendais. Rien à voir avec la photo tirée de l'almanach de fin d'année qui s'est retrouvée imprimée partout le temps d'un été, il y a des années. Disparus les cheveux trop relevés, les joues rouges, le double menton. Elle a maigri et perdu l'éclat angélique de la jeunesse. Le temps a fait d'elle une version lasse et tendue de ce qu'elle était alors.
Malgré mon coeur brisé et mes blessures encore fermées par des points de suture, je savais de quoi il retournait : la presse avait l'intention de faire de moi une Dernière Fille.
Mon expérience à Pine Cottage se divise en deux parties distinctes. Le début, chargé de peur et de désorientation, où Janelle surgit de la forêt, pas tout à fait morte, mais en bonne voie. Et puis la fin, où Coop me trouve dans ma robe rouge-pas-rouge.
Ce qui est arrivé entre ces deux points forme un grand vide dans ma mémoire. A peu près une heure, entièrement effacée.
Nous étions, quelles qu'en soient les raisons, les veinardes qui avaient survécu alors que tout le monde était mort. De jolies filles couvertes de sang.
Le surnom s'est répandu parce qu'il était assez désinvolte et morbide pour qu'Internet s'en empare.
La "Dernière fille" : terme hollywoodien pour désigner la survivante d'un film d'horreur, forcément jeune et sexy. Quincy est une de ces filles... mais pas au cinéma.
We were, for whatever reason, the lucky ones who survived when no one else had. Pretty girls covered in blood. As such, we were each in turn treated like something rare and exotic. A beautiful bird that spreads its bright wings only once a decade.