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Citations sur Le petit matin (16)

Un homme marche vers moi, c'est la tombée du jour, il avance parmi les hautes herbes de la lande en patois on dit des aouges), il traverse une coupe de pins, enjambe des tronçons de bois écorcés, corail ou chair, j'entends le bruit de ventouse que font ses bottes en caoutchouc. Moi, je suis assise sur un de ces morceaux de bois, je baisse la tête, mes cheveux pendent, dénoués (ce sont des cheveux très longs, châtains, frisés, presque crépus, quand je viens de les laver ils ressemblent à de longs éclairs mous), ils tombent en pluie sur ma nuque et devant, par-dessus ma bouche. L'homme se rapproche, je ne vois pas son visage, je veux crier, je ne peux pas, l'homme se rapproche encore et moi je glisse par terre, je suis semblable aux morceaux de pin qui jonchent la lande, je suis bois, je hurle, je crois hurler, je m'éveille, je me lève, je suis en sueur, mes cheveux sont collés sur mon cou, mon front. Qu'elle heure est-il? Quatre heures du matin. Jean, qu'est-ce que tu fais si loin de moi?
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Christmas, c'est pour ce soir, mais à Nara, depuis l'occupation, ça ne compte pas. Le couvre-feu supprime la messe de minuit, les huîtres d'Arcachon dorment dans leurs parcs, pas de chocolat, pas de ces brioches appelées pastis, donc pas de réveillon, pas de veillée.
La crèche de notre enfance est restée dans un cocon de copeaux, là-haut, dans le grenier, avec son âne cul-de-jatte, ses mages dédorés, ses bergers portant leurs agneaux sur la nuque comme des havresacs et l'ange qui hochait la tête d'un air futé quand on mettait un sou dans la fente ménagée entre ses mains jointes.
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Il y a des gens comme ça qui ne reconnaissent pas la haine, pourquoi la reconnaîtraient-ils ? ils ne l'ont pas connue, ils sont nés tranquilles et distraits, ils aiment la nature pour la contempler, pas pour la vaincre.
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Sur le carrelage de la véranda, je revois le soleil découpé en tranches d'un blanc brusque, et, sur une table ronde, le plateau du café et la cafetière d'où fusaient des rayons.Papa me tenait sur ses genoux, il caressait mes cheveux, Bonne-maman et tante Éva parlaient très fort.De leurs discours , j'ai gardé le souvenir d'un roulement saccadé comme celui du train.Papa ne répondait pas ou bien des choses comme c'est possible ou crois - tu? Le train roulait obtus, implacable.Un mot revenait sans cesse:animal.Je finis par comprendre que l'animal c'était moi et que, non, honnêtement, ça ne pouvait pas continuer.Si papa voulait rester à Nara, y rester avec moi , il fallait dare dare me transformer en être humain, elles glapissaient. Nétrumain, Qu'est-ce que c'est un Nétrumain? me demandais - je et pourquoi est -ce mieux qu'un animal?
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Dans le petit matin le cavalier, immobile, la capote assortie aux chênes de l'airial: vert gorgé de noir.Il monte Querelle ma jument bai qui encence, un doux mouvement de la tête, non pas tic, mais signe d'impatience. De l'endroit où je me tiens , dissimulée par la grange, je devine les nuages qui passent dans son oeil créole, j'imagine les frissons qui courent sur son flanc.Elle n'en peut plus, Querelle, anglo arabe de six ans que l'aube enivre.
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La honte, c'est le plus beau cadeau qu'on puisse faire à Dieu.
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Arrogant, péremptoire, il ne pouvait pas se tromper, les secrets de la guerre il les détenait comme il détenait la recette de la colle à l'ail, de la mayonnaise au marron.
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L'amour se moque de ce qui est convenable.
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L'amour, une faim qui faisait trembler mon corps fragile, une convoitise qui soudain, au milieu de mes rires, me serrait le cœur, m'étouffait, l'amour, l'amour, je veux aimer, je t'aime, Jean.
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L'occupation a été pénible, les gens sont affamés. Le cheval, c'est une viande comme une autre. Dure, mais nourrissante.
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