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Critique de Adam_Katib


À l'aune de quelques lignes, vous pouvez augurer de ce qu'un livre vous plaira ou non. Néanmoins, il est bon de ne pas se reposer sur des certitudes.

Dans le cas de "Spécial K" (On ne fera pas l'affront de sortir une blague de mauvais goût sur de fameuses céréales pour garder la ligne) - devenu « Les Beaux mensonges »pour sa publication aux Presses de la Cité - il y a dire sur son auteure et sa protagoniste principale. Parce que Céline de Roany, comme Céleste Ibar, n'est pas le genre à mâcher ses mots. Les deux femmes ont le verbe franc et montrent une réelle appétence pour ce qu'elles font. L'une est auteure (et bonne critique chez qui j'ai l'habitude de piocher pour mes achats), l'autre une officière de police judiciaire. Et elles ne démordent pas dans l'exercice de leurs fonctions respectives.

Chez Céleste, il y a un dévouement à protéger et servir chevillé au corps, une véritable force de caractère et des blessures qu'elle s'efforce de ne pas exhiber au premier venu. Au-delà du cliché de la flic badass (Rarement une femme n'aura aussi bien porté la balafre. Désormais, Elle Driver - aka Daryl Hannah dans Kill Bill- se fait coiffer au poteau à mes yeux.) c'est une héroïne profondément humaine, en proie en doute mais qui ne rompt pas.

Qu'importe si elle hérite d'une affaire pourrie, Céleste met un point d'honneur à aller au bout du bout, quitte à ce que de vieux démons parisiens refassent surface en Loire-Atlantique. Parmi les autres héroïnes qui jouissent d'une telle sensibilité de corps et d'esprit et dont le plaisir s'est perçu au cours de mes lectures récentes, on trouve la sergente Mel Ferreira de la britannique Eva Dolan (dans la série qu'elle partage avec son collègue Dusan Zigic chez Liana Lévi) et la lieutenante Reiko Himekawa du japonais Tetsuya Honda (publié chez les nipponophiles d'Atelier Akatombo). À leur manière, ces trois enquêtrices ont pour elles une sincérité désarmante, une volonté farouche de s'imposer tout en profitant d'une approche très à propos du protagoniste féminin de la part de leurs auteur(e)s (En termes de thématiques, de traitement de personnage, d'approche psychologique et de considération envers elles)

Mais cela ne s'arrête pas qu'à Céleste. À l'encre, Céline présente d'autres individus, tous aussi vivants et authentiques dans leurs zones de gris. Ils n'ont pas de secrets pour leur initiatrice qui les dépeint avec une finesse et une sensualité bienvenues. À ce titre, je confesse avoir une tendresse particulière pour Ithri Maksen (Partenaire de Céleste et apôtre du cool à mi-chemin entre Idris Elba, Frank Ocean et Robert Nesta Marley) et Sara Belome, (Une médecin-légiste au parler franc-du-collier).

Il y a bien d'autres choses à dire sur cette première itération d'une petite bombe qui en veut (Auteure ou protagoniste, à vous de choisir). Mais on peut garantir (je pense que je ne suis pas le seul à le penser) qu'il y a l'assurance de passer des moments délicieusement noirs en la compagnie de Mme Ibar.
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