La politique ! Une hypocrisie sans nom qui permettait à un petit nombre de vivre sur les espoirs de la masse, profitant d’une opulence insultante.
Je vous guiderai, sans vous trahir, sans rien demander en échange de mon aide, car, ce faisant, je porte un coup à celui que je hais plus que tout, bien conscient que cette haine est devenue ma seule richesse, mon seul réconfort !
- Je te confie l'escadron... Ne les ménage pas, c'est tout ce que je te demande.
- T'inquiète mon commandant... Je veux voir ce que les pioupious ont dans les tripes avant qu'on les lâche sur le terrain. Par les mamelles d'Eyvgrayden, avec ce que je leur réserve, ils vont en chier des cailloux ! (Gher')
Cellendhyl avait connu les rigueurs de l'entraînement à la mode loki. Il frémit. "les pauvres !"
La politique !
Une hypocrisie sans nom qui permettait à un petit nombre de vivre sur les espoirs de la masse, profitant d'une opulence insultante, voilà ce qu'il pensait.
La conseillère l'étonna encore. Elle ne fit pas mine d'être occupée... comme beaucoup de sa profession.Elle ne paraissait d'ailleurs pas du genre à faire semblant de quoi que ce soit. Ce qu'on nommait une femme de tête, sans aucun doute. De la détermination, du courage, de la pugnacité. Et pour diriger le royaume de Gar-Vallon, il devait en falloir.
Pardonne-moi, Dev'. Mais tu es partie et tu ne reviendras plus. J'ai beau te regretter encore, mon deuil est consommé. J'espère que d'où tu es tu pourras le comprendre... Je t'aimerai toujours, ma belle et blonde guerrière.
- Fort bien. Je suis ravi de constater à quel point tu prends cette responsabilité à coeur.
Évidemment, je n'ai rien de mieux à faire!
Le téléporteur qui reliait le Plan Primaire à celui de la Lumière déposa Hégel, cardinal de l'Orage, au milieu d'une esplanade pavée, cernée de colonnades, surveillée par une double escouade de chevaliers en armure d'argent poli. Devant cette place, se dressait Tygarde, le palais impérial, fièrement érigé au centre de l'île de la Source, le coeur du pouvoir impérial.
Surmontant l'enceinte extérieure, pas moins de sept tours effilées de cristalune azuré crevaient le ciel de leur majesté. De l'autre côté des épais remparts s'étalait une verdoyante vallée aux flancs couronnés de fleurs odoriférantes, de pommiers, de cerisiers et de pêchers chargés de fruits juteux, investie d'accortes et insouciantes bergères, de maisonnettes aux parois laquées de couleurs vives. Hachée de petits rus étincelants, ladite vallée s'écoulait doucettement jusqu'à l'onde vert limpide du lac Obéron qui lui faisait écrin. L'endroit semblait béni par une grâce, une quiétude toutes particulières. Sur le Plan Maître de la Lumière prédominaient les belles saisons - la maîtrise du temps était l'un des pouvoirs majeurs de l'empereur Priam.
Sur les instances de son maître, l'Ange avait pris soin de se faire couper les cheveux court mais il avait oublié ses médailles, tout comme il avait oublié son bicorne bleu à blason d'argent - qu'il avait jugé particulièrement ridicule et totalement indigne de sa personne. Il voulait bien affronter un essaim de Mantes armé de sa seule dague mais il était aussi impensable de s'affubler d'un tel couvre-chef que d'arriver à la réception en caleçon troué.
Cellendhyl sourit à l'horizon. Cinq hommes, deux femmes. C'était là le ferment de son armée. Contrairement à beaucoup d'autres officiers, Cellendhyl ne voyait pas pourquoi il se passerait d'éléments féminins. Il se méfiait d'elles sur le plan personnel, mais ne les méprisait ou ne les sous-estimaient pas pour autant...
Ceux qu'il méprisait en priorité étaient les vantards, les incapables et les imbéciles.