Juste une endométriose

Une femme sur dix est concernée par l'endométriose. Un chiffre Inserm qui n'est pas négligeable pour montrer son importance. Mais les laboratoires et industries pharmaceutiques arborent l'argument que cela concerne uniquement les femmes donc pourquoi vraiment s'intéresser à leur maladie? Pourquoi les contraceptifs, ces derniers les développent presque uniquement à destination des femmes. Ce qui veut dire que l'argument est fallacieux. Grâce à l'implication des associations, les choses ont récemment changé. L'endométriose peut ouvrir des droits à la reconnaissance de travailleur handicapé et l'affection de longue durée. Vivre avec une maladie n'est jamais aisé. Fanny Robin et May fait des gribouillis savent au combien s'est vrai. Alors elles partagent la dureté de leur quotidien. Il faut gérer les douleurs, la fatigue, les examens, le fait de répéter inlassablement la même chose aux professionnels de la santé, l'absence d'écoute médicale, les violences gynécologiques, la méconnaissance des maladies de la part des médecins et leur manque d'intérêt, les idées préconçues sur les douleurs féminines... Les sujets ne manquent absolument pas. le système doit progresser pour le respect des malades. Les deux créatives mettent beaucoup d'humour pour détendre l'atmosphère assez tendue. Une façon de rendre moins dramatique la situation qui l'est beaucoup. Et surtout cela permet aux lectrices qui se reconnaissent de rire simplement et avec détachement de leur peine.

"Juste une endométriose" est une bande dessinée composée de plusieurs scénettes humoristiques indépendantes les unes des autres. le livre se lit très très rapidement. Personnellement, mon ressenti est neutre : ce n'est pas un livre qui m'a ennuyé, mais il ne m'a pas non plus fait spécialement rire. A vrai dire, j'espérais en apprendre plus sur l'endométriose, moi qui ne m'y connais pas. Sur ce point-là je suis déçue. Je referme le livre avec le sentiment de ne pas en savoir davantage. Dommage.

Malheureusement, ce n'est pas ce à quoi je m'attendais. J'ai trouvé que la succession de "gags" est un peu décousue, ça aurait pu partir des douleurs, parler de l'errance médicale puis des éventuels choix médicaux mais tout part un peu dans tous les sens.
De temps en temps, une astérisque vient nous dire que non la ménopause artificielle ou la pilule en continu ne sont pas un remède miracle mais sans expliquer clairement ce dont il s'agit (pas plus que l'endométriose en fait). Pour moi, un fil conducteur et un peu plus de clarté n'aurait pas fait de mal car, bien que je sois dans un certain flou artistique par rapport à cette maladie, je ne suis ressortie de ma lecture avec aucune clé supplémentaire.

Il y a deux jours, j'ai reçu cet exemplaire dédicacé par May fait des gribouillis pour ma fille qui souffre d'endométriose. Elle a été diagnostiquée il y a presque 2 ans. Après une errance diagnostique qui nous a bien agacées, surtout que très rapidement nous avions émis l'hypothèse de cette maladie auprès de SA gynéco (oui, oui, j'insiste!!! Une femme!). 🤬

J'avais déjà offert à ma fille Il était une fois... mon endométriose, de la même formidable May fait des gribouillis, un livre illustré extraordinaire de clarté et de vulgarisation qui permet de bien comprendre le calvaire vécu au quotidien. Un bouquin que j'ai même offert à son lycée, compte tenu du manque de compréhension général de l'équipe pédagogique et éducative... pas sûre cependant qu'ils aient pris le temps de le lire, ce qui est bien dommage... mais bref! 🙄

Dans Juste une endométriose, on change de format, il s'agit ici d'une bd, succession de petits sketchs illustrant le quotidien là encore des malades. Des errances médicales aux douleurs en voiture, de l'incomprehension de l'entourage à la patience amoureuse du conjoint, tout y passe, toujours sur le ton de l'humour. 😉

Si ma fille et moi avons toutes les deux une préférence pour Il était une fois... mon endométriose, cette bd est un bon complément pour comprendre la réalité de la maladie et accompagner au mieux les malades que nous connaissons dans leur combat. Car réellement, c'en est un!