Pour les adeptes de la Galaxie lointaine – dont je suis depuis plus de quarante ans –,
Les Guerres de Lucas ne nous ont pas tout appris, ni n'ont tout dit, mais il faut bien admettre que cette bande dessinée est non seulement très documentée mais encore elle est très fluide et ce, jusque dans le dessin, qui évite l'écueil de portraits hyperréalistes rappelant les pénibles portraits exécutés par des dessinateurs du dimanche sur la place du Tertre à Montmartre !
Ce choix a d'ailleurs été ainsi motivé par le dessinateur
Renaud Roche : « Parmi les pistes graphiques explorées pour
Les Guerres de Lucas, j'ai envisagé un temps ce style très réaliste et très détaillé. Je l'ai finalement abandonné car il était trop chronophage pour un projet de 200 pages, et trop contraignant, aussi, en termes d'expressivité. » Ajoutons que Roche a réalisé des story-boards, ce qui explique la dynamique très séduisante de son dessin. le noir et blanc, teinté à et là de couleurs, est aussi un choix très judicieux.
Pour le reste, l'aventure – qui faillit bien être un naufrage – est magistralement relatée. Elle rappelle ces histoires cinématographiques qui qui débutèrent avec des embuches en pagaille et finirent par des succès retentissants, comme l'a éprouvé Coppola avec le Parrain, sans parler d'Apocalypse Now dont le tournage fut un véritable enfer.
La personnalité de Lucas est brossée avec une finesse – et une tendresse – remarquable, tout comme celle de la regrettée
Carrie Fisher, pour ne citer que ces deux-là. Un Lucas qui se laissera envahir par son univers durant de nombreuses années, ce qui ne l'empêchera de créer un autre univers mythique du cinéma, avec son compère
Steven Spielberg : Indiana Jones.
Quoi qu'il en soit, Star Wars fait désormais partie de notre imaginaire collectif, au même titre que l'univers de
Tolkien. Que le sieur George en soit remercié et que la force soit avec lui ! Quant aux deux auteurs de la présente bande dessinée, chapeau les artistes…