La Belgique n'existe pas, c'est un rêve. Comme tous les pays du monde. Pardonnez-moi pour ce début un peu abscons, mais c'est la réflexion qui m'est venue, en terminant l'excellent roman de
Patrick Roegiers,
le Bonheur Des Belges.
Je cherchais un auteur contemporain à lire, et en tombant sur ce titre comment ne pas penser au Chagrin Des Belges, de
Hugo Claus ? Ma curiosité étant ce qu'elle est (énorme), me voilà embarqué pour un périple fantaisiste et grave.
Le roman s'ouvre avec un petit garçon, une maison de briques et Yolande Moreau.
Commence alors avec l'enfant un voyage en Belgique, à travers le temps et les territoires. Les événements historiques marquants de la Belgique sont ainsi prétextes à une balade surréaliste (coucou Magritte). Tout ou presque y passe : de Waterloo à Marc Dutroux en passant par la Castafiore. C'est subtil, et puis délirant, et grave et ensuite facétieux. C'est la Belgique dans un costume aux mille reflets. Et chacun de ces reflet est précieux, chacun grave en nous un peu de belgitude.
C'est peu dire que j'ai aimé. Je sais qu'il n'est jamais bon de comparer, surtout en littérature, mais la démarche et la folie de ce roman m'a rappelé un autre de mes livres de chevet : l'
Histoire du Juif Errant, par
Jean d'Ormesson. Même foisonnement, même érudition, même folie surréaliste qui nous emporte sans jamais nous perdre. le genre de roman initiatique, où l'initié, finalement, c'est le lecteur : c'est lui qui arrive au bout du récit avec en cadeau une nouvelle vie à vivre.
Un vrai coup de coeur pour moi, et l'occasion de découvrir le reste de l'oeuvre de
Patrick Roegiers.