Le dernier jour

Il y a eu l'affaire Dominici (peu s'en souviennent peut-être).
Il y a eu le drame du petit Grégory.
Il y a eu le mystère Xavier Dupont de Ligonès.
Aujourd'hui l'enquête sur la disparition de Delphine Jubillar.
Point commun dans la tête des citoyens que nous sommes ?
Ce qui nous interroge ?
Mais comment ont été menées les investigations ?
Qu'ont fait les enquêteurs ?
Quels éléments, quels faits, quelles preuves ont-ils négligés ?
Quelles évidences, quelles pistes, n'ont-ils pas exploités ?
Voilà à quoi m'a ramené le roman d'Arthur Rogé.
Dès les premières lignes, dès les premières pages.
Ces (ses) flics ne font pas le boulot.
Léo Paul est chef d'entreprise.
Riche.
Deux enfants, de deux femmes différentes.
Manon, la jeune ado, issue d'une première liaison et Arthur, 3 ans, le fils qu'il a avec Jeanne qui partage sa vie.
Un soir sa vie, leur vie, bascule.
Une mort brutale, deux disparitions.
Rogé entraîne son lecteur dans les pas de ce père de famille déboussolé, qui ne comprend pas et qui va devoir se battre pour retrouver ceux qu'il aime.
Là où l'auteur aurait pu nous livrer un polar classique, c'est une tout autre piste qu'il choisit.
La question subsidiaire ?
Est-ce volontaire ?
Parce qu'il y a trop de choses qui ne vont pas.
Quand on laisse faire certaines choses à son personnage principal, quand la police semble fermer les yeux sur des éléments indispensables, quand l'enquête semble leur échapper, quand il y a de telles invraisemblances.
Le lecteur est en droit de s'interroger.
Je dirais que le style, la présentation du texte, certaines répétitions intempestives, certaines interventions pas toujours maîtrisées, nuisent à la lecture.
Pourtant il y a matière et tout finit par s'expliquer, enfin... il fallait bien fournir une explication.
Mais quel labyrinthe !
On y croit, ou on n'y croit pas.
Allez, je vais être honnête,  moi, je m'y suis perdu.
Ou alors, je suis passé à côté. 
Je n'avais pas choisi le bon chemin, pas compris la trame...
Il y a des lectures différentes, pour un même roman.
Un ressenti, une attente, une recherche, une aspiration selon notre état d'esprit du moment, selon notre expérience de lecteur.
J'ai cherché, dans ces quelques lignes que je viens d'écrire, à ne pas détruire, réduire, le travail de l'auteur, en soumettant une explication.
Parce que, les affaires que je cite au début de ma chronique, sont aussi la preuve que rien n'est jamais limpide et que si des grains de sable peuvent gripper la machine judiciaire les romanciers, volontairement ou non, peuvent déraper et parfois, les dérapages sont incontrolables.