Sorcery of Thorns

-Vous alliez partir sans me dire au-revoir, protesta-t-elle.
-Au revoir, Scrivener, dit-il sans la regarder. Ce fut un plaisir, à l'exception de la fois où vous m'avez mordu. Tâchez de ne renverser aucune bibliothèque chez le Chancelier.

J'ai passé plusieurs centaines d'années à observer le genre humain, au cours de mon service auprès de la famille Thorn. Je ne voudrais pas vous offenser, mais vous n'êtes pas des êtres très compliqués.

-Ah, les humains, soupira Silas. Vous êtes des créatures tellement émotives. Au moins, vous n'avez pas hurlé, ce dont je vous remercie. Certains démons se délectent des cris et des supplications des mortels, mais je ne goûte pas le mélodrame, sauf dans le cadre bien défini d'une scène disposez. (Il coula un regard vers le bougeoir.) Cela ne vous sera d'aucune utilité.

-Je n'ai pas répondu à votre question, dit-il en se levant pour se diriger vers les tentes. Si vous ne croyez en rien, alors vous avez beaucoup moins à perdre.

Quel est l'intérêt de la vie si vous ne croyez en rien ? demanda-t-elle plutôt.

L'explication est très simple. Tous ceux qui se tenaient entre ce titre et moi sont morts. Cela satisfait-il votre curiosité, mademoiselle Scrivener ?

-Quel âge avez-vous ? demanda-t-elle.
-Dix-huit ans.
-Vraiment ? S'exclama-t-elle, surprise.
-Je n'ai pas sacrifié de vierges pour effacer les rides de mon visage, si c'est ce que vous insinuez. Vous savez, les vierges ont bien moins de propriétés magiques que les gens ne le pensent généralement.

-Vous avez utilisé une incantation démoniaque pour ranger mes bas !
Il haussa un sourcil.
-Vous avez raison, cela ne ressemble pas aux actes d'un sorcier maléfique. La prochaine fois, je ne me donnerai pas la peine de les plier.

Était-ce cela, de perdre quelqu’un ? Le chagrin ne disparaissait jamais vraiment. Il était simplement… recouvert par d’autres choses.

Certains jours, ces souvenirs s’accrochaient à elle et lui pesaient. Chacun était à lui seul assez léger pour qu’elle le supporte, mais leur poids combiné pouvait à ce point l’entraver qu’elle en avait du mal à monter l’escalier. Pour autant, elle ne les aurait cédés pour rien au monde.