AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de PhilippeCastellain


Se plonger dans ‘Jean-François', c'est faire la connaissance d'un ami avec lequel vous allez passer un sacré bout de temps. Alors mieux vaut y aller livre par livre, car comme chacun sait si on passe trop de temps avec ses amis la mésentente pointe vite son nez. Or le gaillard n'est pas des plus facile ; il a même un sacré caractère, c'est le genre de camarade qu'on suit vertigineusement haut pour choir bien bas ; le type même de fréquentation dont il ne faut pas abuser.

Dans ce premier livre, nous l'accompagnons dans ses premiers pas. Et une évidence s'impose : Romain Rolland sait parler de l'enfance. Comme le dit Bernanos dans ‘les mauvais rêves', c'est un thème en apparence facile et en réalité des plus durs. Il n'est pas aisé de camper des enfants sans projeter sur eux les désirs et façon de penser des adultes, ou pire, en faire des marionnettes mièvres. Romain Rolland fait partie des rares qui ont évité ces écueils.

Nous sommes en Allemagne, sur la fin du XIXème. Nous suivons donc Jean-Christophe dans les jours de sa prime enfance. Nous découvrons sa famille – guère heureuse – et les premiers pas de ce petit être qui bien vite affiche une personnalité hors du commun. Son grand-père, musicien dans l'âme et dont la plus grande souffrance et de n'avoir aucun dont pour composer. Son père, non moins bon musicien mais foncièrement alcoolique. Sa mère, dévouement, souffrance silencieuse et amour. Deux frères. Et ce gamin, notre héros, petit sauvageon n'aimant rien tant que courir les bois et les champs ; et la musique coule dans ses veines à tel point qu'il entend les mélodies du vent et des cigales, et qu'elle exsude de toute sa personne.

Voila notre héros. L'injustice lui fait cent fois plus mal que les coups, il polissonne comme un enfant de son âge, et pourtant déjà quelque chose de grand s'annonce en lui.
Commenter  J’apprécie          362



Ont apprécié cette critique (33)voir plus




{* *}