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Critique de Lamifranz


Non, ce n'était pas le radeau
De la Méduse, ce bateau
Qu'on se le dise au fond des ports
Dise au fond des ports
Il naviguait en père peinard
Sur la grand' mare des canards
Et s'appelait les Copains d'abord
Les Copains d'abord
Bon, vous connaissez la chanson, vous pouvez même la fredonner, si ça vous chante…
Mais saviez-vous que Georges Brassens (l'auteur de la chanson, je précise pour les Martiens qui, occasionnellement, seraient de passage chez nous) a composé cet hymne à l'amitié en 1964, pour un film d'Yves Robert sorti l'année suivante, intitulé « Les copains », et interprété (excusez du peu) par des comédiens qui allaient devenir célèbres : Philippe Noiret (Bénin), Guy Bedos (Martin), Michael Lonsdale (Lamendin), Christian Marin (Omer), Pierre Mondy (Broudier), Jacques Balutin (Lesueur) et Claude Rich (Huchon). Ce film était lui-même l'adaptation (actualisée) d'un roman éponyme écrit en 1913 par Jules Romains.
« Les copains » est une farce « hénaurme » : sept joyeux drilles, quelque peu avinés, décident de punir les villes d'Ambert et Issoire (Puy-de-Dôme), parce que, disent-ils « Issoire et Ambert narguent notre assemblée » S'ensuit une série de canulars, destinés à fustiger les deux villes impertinentes ; une visite inopinée d'un ministre (en réalité Broudier), un sermon d'une sommité ecclésiastique (en réalité Bénin), l'inauguration en grande pompe d'une statue de Vercingétorix (en réalité Lesueur) le tout dans une atmosphère déjantée où les grands services de l'Etat, le Gouvernement, l'Armée et l'Eglise sont mis à mal par cette bande de trublions sans vergogne.
C'est bien ainsi qu'il faut considérer ce roman : une farce, et rien d'autre. La satire des institutions n'est ici qu'un prétexte. Nos joyeux drilles ne visent pas spécifiquement à condamner le Gouvernement, le Clergé ou l'Armée, ils cherchent simplement à faire une « hénaurme » plaisanterie. On est ici beaucoup plus près de la blague de potache que de l'atteinte aux institutions, (la critique de ces dernières étant d'ailleurs, en France, un sport national !).
Le tout est servi – et bien servi – par une écriture alerte et truculente, qui rend l'ensemble savoureux et plein de vie. Vous sourirez souvent, et même à certains moments vous rirez aux éclats, vous passerez de toute façon un bon moment.
A l'occasion, regardez le film : il vaut surtout par l'interprétation. L'adaptation – en fait une actualisation dans les années 60 – est relativement fidèle sur le fond, mais laisse apparaître une acidité, une corrosivité, (pourquoi pas, après tout), qui n'étaient pas dans le roman. L'esprit de Jules Romains, lui, est tout à fait respecté.
Des bateaux j'en ai pris beaucoup
Mais le seul qu'ait tenu le coup
Qui n'ai jamais viré de bord
Mais viré de bord
Naviguait en père peinard
Sur la grand' mare des canards
Et s'appelait les Copains d'abord
Les Copains d'abord


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