Chacaltana se rappela le prisonnier politique du dépôt. Et les blagues du gardien :" On devrait te cogner un peu, de temps en temps. Mais pas parce que tu es subversif. Parce que tu es antipathique".
Au croisement de l'avenue Arequipa il trouva une manifestation politique. (....) Ceux qui étaient furieux, c'étaient les automobilistes qui étaient pressés de rentrer à la maison et de voir le match. Leurs klaxons et leurs insultes noyaient les slogans des manifestants.
- Je ne veux pas de démocratie, merde! - cria l'un deux à bord d'une coccinelle Volkswagen -. Je veux voir le Mondial, moi!
(traduction du contributeur depuis le texte original "La pena maxima",2014, éd. Alfaguarra, p. 182)
Tu l'as dit toi-même: les élections sont dans une semaine. La police et l'armée sont en train de chercher des terroristes. Ils font des perquisitions. Ils emprisonnent des gens. C'est pourri mais c'est une nécessité de sécurité. Il faut défendre l'Etat. Et toi, tu travailles pour l'Etat. Alors, ne soulève pas le tapis. La merde qu'il y aurait dessous peut être la nôtre.
(traduction du contributeur depuis le texte original "La pena maxima",2014, éd. Alfaguarra, p. 87)
Les bruits de l’intérieur des maisons lui parvenaient en sourdine. Bouteilles entrechoquées. Rires. Conversations. Parfois, un enfant en uniforme scolaire gris passait près de lui en courant, sans le regarder. Des casiers de bières vides gisaient devant les portes. Mais dehors pas un bruit, comme une gigantesque tombe à l’air libre.
On dit que la plus grande douleur que puisse éprouver un homme, c'est de voir mourir son fils. C'est faux. La plus grande peine, c'est de devoir tuer son propre fils.
Si le Pérou gagnait, tout le quartier allait sortir pour fêter la victoire. Et s'il perdait, tout le quartier sortirait pour se lamenter dans les bars. Dans les deux cas, le climat reviendrait à son rythme habituel.
J'ai repris le dossier du procès-verbal d'irrégularité administrative migratoire mineure. Vous vous rappelez ? Celui que je ne peux pas archiver parce qu'il est incomplet. Je vais adresser une requête au troisième étage.
- Comme je vous l'ai dit ce matin, votre travail nous a agréablement surpris. Vous avez découvert la double identité de Joaquín Calvo. Vous avez résolu une affaire impossible. Et vous nous avez mis sur la piste d'un réseau international de trafics et d'activités subversives. Vous avez été beaucoup plus efficace que notre Service d'Intelligence, qui n'est hélas, pas particulièrement intelligent.
- On dit que la plus grande douleur que puisse éprouver un homme, c'est de voir mourir son fils. C'est faux. La plus grande peine, c'est de devoir tuer son propre fils.
Les femmes ne se conduisaient plus comme des femmes. Les années 70 étaient désastreuses. Chacaltana aurait aimé vivre dans les années 30, ou 50, quand l'ordre régnait encore dans le monde.