La boue du delta

Il ne faut pas être musicologue pour lire ce roman qui swingue au rythme du vieux jazz. On a droit à une solide histoire d'amour façon les héros de J'irai cracher sur vos tombes de Boris Vian. Comment s'aimer lorsque tout le monde est prêt à vous flanquer une balle dans la nuque ? Ce type de récit est un exercice périlleux et il faut reconnaître que l'auteur s'en sort avec estime. la fluidité de l'écriture, l'empathie qu'il a pour ses personnages et les descriptions documentées du Sud des Etats-Unis contribuent à faire de cet ouvrage un livre qu'on lit d'une traite.

Belle découverte que ce roman né sous la plume d'un ancien professeur de lettres. Une prose ciselée et une narration fluide qui parle d'un sujet toujours d'actualité : le racisme. Dans l'Amérique du début du XXe siècle, rien ne permettait à une blanche de s'éprendre d'un homme de couleur. La société martelait des règles à suivre impérativement et châtiait les déviants. Sur fond de jazz, Gus Rongy déplie son récit avec une maestria heureuse à lire. Sans temps mort, on suit l'évolution d'une passion vouée aux gémonies. Un ouvrage que je conseille avec ferveur.

J'ai découvert ce livre sur Internet. Mon père adore le jazz. Pour moi, il s'agit d'un cadeau idéal. Une belle histoire d'amour sur fond de ségrégation raciale dans l'Amérique profonde des années 1900. Un récit contrarié entre une blanche et un noir. de quoi allumer la mèche d'une xénophobie latente. Bien entendu, la violence explose avec des conséquences terribles. Gus Rongy est un merveilleux conteur. Les chapitres ne sont pas trop longs et se lisent avec plaisir.