En entrant dans la nouvelle ère que créée la Renaissance, on voit immédiatement l'évolution de la poésie française.
Les amours de
Ronsard en sont le parfait exemple. L'esthétique raffinée à la limite d'un maniérisme pédant, incarne cette nouvelle versification poétique amoureuse aux accents lyriques contrôlés dans la forme et le fond.
La transition avec la poésie pétrarquéenne est flagrante, là où
Pétrarque se laissait aller à des épanchements sensuels sincères,
Ronsard lui, préfère une galanterie de cour recherchée utilisant la métaphore de la nature et des fleurs pour exhaler ses flammes amoureuses. S'adressant aux êtres désirés ou aimés, l'auteur décline en une poésie savante, aux mots délicieusement choisis ses idylles dignes de l'Olympe avec ses muses magnifiées. Ayant recours avec des vers et des codes poétiques précis à une prose d'un esthétisme inégalé,
Ronsard sublime le langage amoureux, le propulsant au firmament extatique d'une rhétorique sensuelle et passionnée.
Car, si l'auteur évoque des rapports amoureux, ceux-ci peuvent être vécus charnellement, mais aussi de façon platonique ou simplement être un hommage posthume à une belle-dame. La grande force de
Ronsard résidant dans son talent versificateur de suggérer indirectement au lecteur que tout ne serait qu'effusion sentimentale exacerbée. Mais ne croyons pas à la vertu galante permanente de l'auteur, ce dernier trop heureux par moment de laisser libre cours à ses voluptueux penchants érotiques en des mots subtils, ouvrant la voie aux poètes libertins du siècle suivant.
Commenter  J’apprécie         241