Je pense quant à moi que nous devrions absolument nous référer à Max Weber, pour qui la probité intellectuelle signifie d'abord d'entendre qu'il y a aussi des arguments chez mon interlocuteurs qui me concernent, qui ont quelque chose à m'apporter.
Je voudrais donc conclure en disant que la religion est une force, elle dispose d'un réservoir d'idées et d'un arsenal de rituels, avec ses chants, ses gestes, ses espaces, ses traditions et ses pratiques appropriées, qui permettent de sentir et de donner du sens à ce que veut dire être appelé, se laisser transformer, être en résonance.
Voilà pourquoi je veux dire que la démocratie a besoin d'un cœur qui écoute, sans quoi elle ne fonctionne pas. Un cœur qui écoute ne tombe pas du ciel, cette posture là est trés difficile à tenir dans une société pleine d'agressivité.
C'est ce que j'entends avec la notion d'immobilité fulgurante : nous devons courir plus vite chaque année pour ne pas tomber dans le gouffre qui nous rattrape de plus en plus vite, notamment avec la crise du climat.
La société, notre démocratie ont besoin de cette capacité à se laisser appeler. J'ai tenté de saisir cette capacité avec la notion de résonance : il ne s'agit pas seulement d'une faculté, mais d'un autre rapport au monde.
L'essence de mon existence est une relation de résoance.
La démocratie est le credo de notre société, mais celle-ci exige des voix, des oreilles et des coeurs qui écoutent.
Ce qui est encore plus absurde, c'est que ce n'est pas la simple avidité qui produit cette croissance. Celle-ci est nécessaire parce que l'ensemble de l'édifice social actuel ne tient plus sans elle.
C'est pourquoi la réponse la question de savoir si la société d'aujourd'hui a encore besoin de l'Eglise ou de la religion de l'Eglise ou de la religion ne peut qu'être oui !