Citations sur Notre histoire intellectuelle et politique 1968-2018 (8)
L'idéologue (…) est un rédacteur de catéchismes, un fabricant de mots d'ordre, un fournisseurs d'arguments chocs pour la polémique. Cet idéologue a, dans tous les cas, un rapport élastique à la notion de vérité.
Nous partagions tous la certitude que la faiblesse décisive du marxisme ne résidait pas tant dans son analyse économique et historique que dans son absence de théorie politique, et notamment d'une théorie de la démocratie. Marx avait en effet développé la vision selon laquelle la réalisation du communisme conduirait à un dépérissement de la sphère du politique donnant consistance au projet saint-simonien de hâter le passage du "gouvernement des hommes" à une "administration des choses".
Ce qui m'avait fasciné chez Guizot, c'était aussi le processus de rétrécissement d'une intelligence, la dégradation d'une pensée libérale aiguisée en plate idéologie, la conversion d'un intellectuel critique en conservateur borné.
Edmond Maire était une de ces figures typiques du syndicalisme de l'époque pour lesquelles exercer une responsabilité était un service à assumer et non pas le désir de se mettre en avant.
Le terme de libéralisme était celui qui paraissait le plus simple à utiliser pour qualifier de façon commode et ramassée cette première génération des paradigmes de l'émancipation ; je l'ai mobilisé.
Gramsci servira ainsi pour moi de sas entre le marxisme et la philosophie politique. Il sera dans mon itinéraire l'auteur marxiste de la sortie du marxisme.
C'est donc au-delà du social-étatisme et de la social-démocratie qu'il fallait envisager l'avenir pour le socialisme autogestionnaire.
Derrière le débat sur la pertinence de l'autogestion, c'est donc la question même de l'identité de la gauche qui était posé.