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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
On me qualifiera sans doute de naïf, peut-être de gogo ou de manipulé. Mais, contrairement à la plupart de mes estimés confrères et consoeurs, qui ont critiqué ce livre, je n'y vois pas d'abord un travail concernant les biais cognitifs.
Certes , Rossling les dénonce, et les a combattu toute sa vie au moyen de graphiques, présentations, conférences et articles. Et finalement en écrivant ce livre, sorte de conférence perpétuelle. Mais là n'est pas son propos.

Rosling était avant tout médecin - spécialiste en santé publique- et comme tout médecin il voulait d'abord un bon diagnostic avant de proposer un traitement. Ceci, à mon sens, le différentiait fondamentalement des politiques et des idéologues qui veulent se proposer en solution quel que soit le problème : prescrivons d'abord, on verra le diagnostic après. Pas étonnant que la cause publique se porte si mal !

Ce livre, qui prend la forme d'une conférence, est le diagnostic posé par Rosling . Un monde beaucoup plus divers, beaucoup moins monolithique ou manichéen que celui dépeint par les idéologues. Une societé où le progrès et la santé côtoient la misère et la maladie. Mais où , sur la période 1960- 2000 en tous cas , la plupart des indicateurs vont dans la bonne direction. Pas à vitesse homogène et pas partout, non. Et avec de très grandes differences : santé et maladie se côtoient, s'entremêlent, dans la société comme dans l'individu.

Ce diagnostic, plusôt positif, est il indicatif du futur ? Cela, Rosling n'en dit rien. Personnellement, songeant aux multiples crises dont les premières sont déja sur nous, je réserverai mon pronostic.
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Hans Rosling [1948 - 2017] a un parcours hors du commun. Medecin Suédois et conférencier il a dédié sa vie à la santé de ses contemporains. Il a exercé au Mozambique ou il était le seul médecin pour 300 000 habitants, il a ensuite donné de nombreuses conférences sur les soins de santé dans les pays à faible revenu, il a également été conseillé auprès de l'organisation mondiale pour la santé et de l'Unicef. Peu après avoir appris qu'il était atteint d'un cancer du Pancréas il eut le temps de terminer son ouvrage en cours "Factfulness", convaincu de délivrer un message utile à ses contemporains.

Dans son livre il développe une thèse selon laquelle monde ne va pas si mal qu'on le prétend. Si beaucoup sont pessimistes et considèrent que c'était mieux avant c'est parce qu'ils ne raisonnent pas de façon objective et qu'ils interprètent les choses plutôt qu'ils n'observent la réalité des faits.

Dans l'introduction l'auteur propose un test au lecteur pour démontrer que notre manque d'objectivité est influencé par une tendance à la dramatisation. Je dois avouer que ce test est assez concluant même si je ne m'en suis pas si mal tiré [6 points sur 13]. Notre vision dramatique du monde nous conduit à choisir les réponses les plus spectaculaires et les plus négatives. Cela provient de la façon dont notre cerveau fonctionne. Nous sommes équipés d'instincts qui ont permis à nos ancêtres de survivre. Notre cerveau évite de trop penser et se hâte de conclure.

Ce livre a pour but de faire changer les façons de penser des gens, calmer leurs peurs irrationnelles, rediriger leur énergie vers des activités constructives.

Factfulness est un mot exprimant l'attitude qui consiste à fonder son opinion sur les faits et non sur les préjugés. Les explications de l'auteur sont assez convaincantes même si l'on peut identifier ici ou là une tendance à présenter ses arguments sous leur meilleur jour sans rentrer dans les détails.

Il a notamment posé cette question à un panel international :
“Ces vingt dernières années, la proportion de la population mondiale vivant dans une extrême pauvreté :
A —A presque doublé.
B —Est resté à peu près stable
C — A presque diminué de moitié”

4 % des Français interrogés répondent A ou B alors que la bonne réponse est C. L'auteur précise qu'il s'agit pourtant de données objectives facilement vérifiables et accessibles à tous.

Tout le reste du livre développe les conséquences de ce constat et donne des pistes pour retrouver une pensée objective débarrassée des préjugés.

S'il est vrai que beaucoup de choses vont mal dans le monde d'aujourd'hui nous avons néanmoins tendance à exagérer le côté négatif. Ce livre nous incite à pondérer notre opinion en construisant nos raisonnements sur des réalités et non sur des impressions ou des peurs.

L'auteur utilise beaucoup de statistiques et de graphiques pour étayer son propos. Il montre notamment de nombreux graphiques [32] montrant les phénomènes négatifs en recul [par exemple le nombre de morts à la guerre] et des phénomènes positifs en progression [par exemple : survie infantile au cancer].

D'après l'auteur notre instinct négatif nous induit en erreur. Un des moyens de lutter contre cette tendance est de se rappeler que nous avons beaucoup plus de chance de recevoir des informations sur des évènements négatifs que sur des évènements positifs. Quand les choses vont mieux, souvent, on n'en entend pas parler.

Ce livre pourrait être utile pour combattre le stress et le pessimisme.

Un petit bémol toutefois, les arguments, les chiffres et les graphiques proposés sont souvent utilisés par d'autres auteurs pour démontrer que le système économique dans lequel nous vivons est un bon système. Prudence donc sur les conclusions à tirer de la thèse d'Hans Rosling. Je dois avouer que la préface signée Dominique Seux m'a un peu alerté, car je ne partage pas la plupart de ses analyses surtout axées sur la bonne marche des entreprises et de la bourse sans trop s'intéresser aux inégalités sociales.

Je ne pense pas que ce livre ait été écrit pour défendre un système, mais il pourrait être utilisé opportunément par certains pour justifier un certain modèle économique et politique.

Ce n'est pas parce que nous vivons globalement mieux qu'il y a un siècle qu'il faut se complaire dans un optimisme béat.

Je retiens de ce livre son message essentiel : il ne faut pas céder à notre tendance à la dramatisation, il faut s'en tenir aux faits.

Un ouvrage bien écrit agréable à lire, très clair et agrémenté de nombreuses illustrations.

- “‘Factfulness' Hans Rosling, Flammarion [2019], 396 pages.
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Un livre très brillant et très simple. Ce livre donne des clés pour écouter, lire, échanger de manière différente. En bref, il nous dit que le catastrophisme ambiant est faux. le monde ne s'est jamais aussi bien porté. Il s'interroge sur pourquoi nous préférons parler des trains en retard et comment mettre notre mode de réflexion à jour. C'est plein d'exemples simples à comprendre et c'est très brillant parce qu'on a l'impression de retrouver le test de l'oeuf de Christophe Colomb : c'était simple et il fallait y penser.
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Quel ouvrage, entre un roman noir, de la sociologie, de la philosophie et une conversation entre potes.
c'est excellent et à mettre dans un maximum de mains., l'ouvrage d'une vie pour l'auteur, d'une concision et d'une précision rare.
Du début à la fin on ne cesse d'être surpris de notre ignorance ou plutôt de la superficialité de nos connaissances...
A actualiser
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Un livre intéressant pour déconstruire les biais cognitifs qui nous invitent souvent à voir le monde plus mal qu'il ne l'est, ce qui en fait un vrai manuel de critique scientifique de l'information. Attention toutefois à la dépolitisation de certains sujets qui amènent davantage à regarder le monde tourner plutôt qu'à vouloir l'améliorer.
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J'ai été plutôt enthousiaste, je dois le reconnaître, à la lecture de ce livre - testament de Hans Rosling. Étant moi même en pleine réflexion sur l'écriture d'un livre en m'appuyant exclusivement sur des données afin d'apporter des connaissances de base dans un domaine qui me tient à coeur, ce livre est un exemple de référence et un cours d'un grand maître du strytelling par les data.
Hans Rosling à la manière anglo-saxonne introduit ses leçons par un récit relatant une expérience personnelle, souvent fort intéressante, qu'il tire de ses années de médecin au contact des populations les plus pauvres dans différentes parties du globe, de ses cours en Suède ou de ses conférences qu'il a conduit dans le monde entier. Il s'appuie ensuite sur des données et des graphiques percutants et assène ses conseils en prenant le soin de tout résumer à chaque fin de chapitre pour s'assurer que l'essentiel est compris. Son but est de nous aider à prendre conscience de nos "instincts", que d'autres appelleront "biais cognitifs" pour se concentrer exclusivement sur les données et les faits à notre disposition mais que nous ne prenons pas le temps de regarder.
C'est passionnant, c'est instructif, c'est documenté, c'est déroutant et c'est particulièrement efficace.
Je regrette simplement parfois le ton, qui peut manquer de nuance et de certaines positions de l'auteur. Et c'est cruellement froid, malgré les anecdotes. C'est peut être ça aussi qu'être implaquablement rationnel.
En tout cas, je recommande.

Janvier 2023
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Un excellent ouvrage sur l'état du monde aujourd'hui. Il a réfuté de nombreuses idées fausses sur les différences socio-économique entre les nations de nos jours. L'auteur met l'accent sur les percées de santé des pays qui produisent le moins de richesses.
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Livre intéressant qui cherche à corriger nos idées fausses sur l'état du monde avec des faits - principalement des statistiques.
Très intéressant car il s'attache à déconstruire (sans les nommer ni s'appuyer sur de vraies recherches psychologiques malheureusement) nos biais cognitifs comme celui de la généralisation à outrance ou notre tendance actuelle, renforcée par les médias, à voir partout des catastrophes et un monde qui sombre de plus en plus vite.

Très pratique pour contrer la peur ambiante, remettre les choses en perspective, et montrer que les populations les moins favorisées au monde ont tout de même largement accès aux vaccins, à l'école primaire, à l'électricité, et que globalement le monde progresse à une allure presque exponentielle.

Cependant, dans sa persistance à convaincre le lecteur à tout pris, le livre se fait répétitif notamment à l'encontre des médias et on éprouve une certaine lassitude devant son message pro-capitalisme et prétendument apolitique. le narrateur s'adresse de nombreuses fois aux dirigeants de grandes entreprises en les exhortant à ouvrir les yeux sur le monde pour... augmenter leurs profits en s'intéressant enfin aux pays dits "en développement". Mouais.

Bref, je recommande ce livre à ceux qui cherchent une alternative aux discours télévisés sur l'extrême pauvreté, mais je pense que ce livre aurait gagné en profondeur si ses auteurs avaient appliqué leur propre méthode de "factitude" et s'étaient un peu mieux renseignés sur la recherche existante en psychologie et sciences sociales - au lieu de s'approprier la découverte de ces mécanismes de pensée et ainsi ne rester qu'en surface.
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Essai très accessible sur la pensée critique : comment l'exercer pour ne pas se laisser tenter par les généralisations hâtives, le besoin de trouver un coupable, etc. Très agréable à lire en période de pandémie, alors que les discours médiatiques dominants permettent de justifier l'intérêt de cet ouvrage !
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C'est drôle et bien écrit. Ça donne à réfléchir et ça brasse un peu. Une lecture indispensable et très accessible, je recommande !
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