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Critique de gill


gill
28 novembre 2013
Le propos de ce livre est d'approcher, pour mieux le cerner, J-H Rosny Aîné par le biais de larges extraits de ses oeuvres.
Ce qui lui donne une résonance particulière est, d'abord, qu'il fut publié, en 1936, du vivant même de Rosny-aîné et qu'ensuite il occulte presque entièrement l'auteur précurseur de science-fiction pour mieux mettre en évidence l'auteur de littérature générale que l'on a un peu oublié.
C'est un ouvrage foisonnant et passionnant où l'homme de lettres montre une face, aujourd'hui moins connue, de son immense talent.
C'est un livre superbe, étonnant et rare.

Faisant suite à une courte préface, trois superbes nouvelles, choisies parmi des centaines, viennent nous rappeler que J-H Rosny Aîné était aussi un formidable conteur, dont les textes courts étaient aussi chargés d'humanité que d'inspirations diverses :

"Le condamné à mort" est un petit récit tragique d'un avocat qui ne réussit pas à remporter sa première cause importante et à sauver la tête de son client...
"Dans la forêt gauloise" est l'histoire de la vengeance terrible de quelques femmes...
"Le prix de la vie" est l'aveu d'une femme sauvé, à deux reprises, par un garde-chasse qui lui fit cruellement payer, par amour, le prix de sa vie...

Derrière le conteur s'avance le romancier psychologique et de moeurs. "L'acrostiche", qui fait la transition, est à mi-chemin, entre le court roman et la longue nouvelle. Ce texte est tiré de "Le coeur tendre et cruel". C'est un un récit souriant et plein d'indulgence pour une trahison d'amour.
"Nell Horn" est teinté de naturalisme. C'est une étude moeurs violente.
Le sergent détective Horn est de tempérament nerveux, ce soir-là, il n'avait pas pris la dose d'alcool au-dessous de la laquelle il cessait d'être un homme...
"Dans la nuit des coeurs", "l'appel du bonheur", "Sabine et son père" et "les compagnons de l'Univers" nous font découvrir un ménage jeune où l'on s'aime, la peur d'un monde sans Dieu, la vie simple d'une famille et une oeuvre magistrale parue en 1933 où chaque scène est de pure littérature ("les compagnons de l'Univers).

Ces quelques 212 pages refermées, apparaît un auteur plus connu, celui de la cinquantaine qui ouvre une voie absolument neuve qu'il jalonnera de plusieurs chefs-d'oeuvre dont "la guerre du feu" et " le félin géant" dont on trouve ici deux larges extraits.

J-H Rosny Aîné imagine que jadis, à l'origine des temps, les hommes eurent à disputer la suprématie terrestre contre une race d'êtres géométriques, incompréhensibles, menaçants : voici les "Xipéhuz".
Puis "la mort de la Terre" où il imagine que les derniers hommes, victimes du manque d'eau" doivent laisser la place aux "ferro-magnétaux"

Et pour finir, l'auteur de science-fiction s'efface devant le mémorialiste, membre et président de l'Académie Goncourt, qui évoque Alphonse Daudet .

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