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Critique de POY1


La marche de Radetzky est une oeuvre musicale de Johann Strauss que vous avez probablement entendue, au moins une fois. Militaire, martiale, elle rythme le livre de Joseph Roth dont il lui donne le titre.

Cet air musical est représentatif d'une période de l'empire austro-hongrois victorieux et resplendissant de la chute de Napoléon Ier en 1815 à la perte de l'Italie, autour de 1860, qui lui vaudra sa première amputation territoriale.

Le roman débute lors de l'une des défaites autrichiennes, celle de Solferino, qui fut l'une de nos victoires. On y découvre un officier d'infanterie du nom de Trotta qui s'illustre en sauvant la vie du jeune empereur François-Joseph. La scène est représentative du sujet du livre. Pour sauver l'empereur d'une balle qui lui était destinée, Trotta bascule sa majesté de son cheval pour le jeter à terre, prenant à sa place la dite balle. Pour le récompenser, Trotta sera anobli.

Alors que cet acte héroïque aurait du apporter une conséquence favorable à la famille Trotta, la vie du héros de Solferino, de son fils qui sera préfet d'une ville provinciale empêché par son père de s'engager et du petit-fils au contraire forcé de devenir officier de l'armée impériale ne sera que désillusion et déconvenue. Ce sera à l'image de l'empire qu'ils tenteront de servir peu ou prou.

Car Roth fait le parallèle entre le destin de la famille Trotta, de la défaite de Solferino au début de la Grande guerre, et celui de l'empire austro-hongrois. On découvre que la monarchie viennoise et ses serviteurs somnolent, indifférents ou ne prenant pas conscience des bouleversement en cours en Europe. Sans les comprendre, ils se trouveront emportés par l'ouragan de la Première guerre mondiale. le livre de Roth a donc cet intérêt historique.

L'écriture de Roth est agréable. On y trouve des ressemblances avec Flaubert ou des écrivains russes. Il y a des longueurs, aussi. C'est un roman que je conseille pour bien comprendre l'état d'esprit de cette monarchie millénaire des Habsbourg, derniers empereurs romains germaniques dont la devise était A.E.I.O.U (toutes les voyelles de l'alphabet sont présentes volontairement !) pour Austria erit in orbe ultima (L'Autriche sera l'ultime nation du monde).
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