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Critique de michdesol


Jean Rouaud nous fait revivre ici son père Joseph.
Dans la première partie du livre, c'est le père qu'il a connu alors qu'il était enfant : un père voyageur de commerce, comme on disait alors, sillonnant la Bretagne dans sa voiture chargée des objets les plus divers, allant en semaine d'un client à l'autre avant de rentrer en famille le week-end. A travers le regard de son père l'auteur dresse un tableau ému de la Bretagne d'après guerre, une province qui se transforme sous les coups de rabot du remembrement et où le poids de l'Église est encore important. Les trente glorieuses (l'expression n'est pas prononcée) seront aussi l'apogée du culte de la voiture, dont on suivra les évolutions. Joseph perdra la vie alors que l'auteur aura une dizaine d'années.
La deuxième partie revient sur la jeunesse de Joseph marquée par les années de guerre. Il refusera de partir pour le STO, et entrera dans la Résistance. Ce qui nous vaut une scène superbe où le résistant Joseph Rouaud a le culot de narguer l'occupant allemand sur une scène de théâtre.
Mais pourquoi donc cette référence dans le titre à l'oeuvre de Plutarque Vies parallèlesdes hommes illustres ? En quoi Joseph est-il un homme illustre à l'instar des célébrités dont Plutarque nous raconte la vie ?
Parce que Joseph est un héros, et il l'est doublement :
Dans la partie I il fait preuve de l'héroïsme quotidien de tant d'hommes et de femmes usant leur vie au travail, sacrifiant les plus belles de leurs heures afin de nourrir leur famille et d'assurer un avenir à leurs enfants.
Dans la partie II c'est le héros de la Résistance .
Voilà un livre sensible, magnifique hommage d'un fils à son père, écrit dans une langue superbe, imagée et fluide dans ces longues phrases ondoyantes.
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