Sur l'épaule des géants

Je découvre cette auteure dont j'ai apprécié l'imagination débordante et la plume joyeusement travaillée !
Ce roman est une sorte de fantaisie, où les femmes-fleurs conversent avec leurs chats-philosophes, et où les péripéties surgissent puis glissent, déjà rattrapées par l'épisode suivant, léger et bondissant.
Le ton reste superficiel, et ce manque de profondeur m'a empêchée de m'attacher aux héros successifs…
Mais j'ai aimé les accompagner dans leur soif de connaissances et en apprendre plus sur les girafes, les fourmis, la pébrine, la pasteurisation, la vinification, et tant d'autres choses !

J'ai bien aimé l'ambiance et le rythme de ce livre. On accompagne Marguerite pendant ses 107 années. On rencontre ses parents et sa descendance. Toutes les filles ont des noms de fleurs : Violette, Eglantine, Rose, Iris, Camélia et bien sur Marguerite. Les chats parlent et philosophent un brin sarcastiques. Une foule de personnages plus ou moins rocambolesques apparaissent et disparaissent au fil des chapitres qui sont très courts et très rythmés. de la guerre de 14 à nos jours, on croise des évènements historiques qui viennent ponctuer le récit.
Un livre attachant qui se lit facilement et rapidement. Dans l'édition en ma possession, il y a des planches d'illustrations qui donne un charme particulier au livre.

La saga des Aghulon débute avec la naissance de Barthélémy, fils de Lazare, en 1850, dans la maison familiale judicieusement nommée "Les Mûriers", aux environs d'Alès, jouxtant une magnanerie qui commence à péricliter à cause d'une maladie des vers à soie. Elle prend fin, provisoirement, avec la décision de Gabriel, cinq générations plus tard, de la consigner dans un livre. Gabriel, fils d'Iris, petit-fils de Camélia, arrière-petit-fils de Rose : toutes les femmes, filles ou belle-filles, de la lignée ont pour nom de baptême une appellation de fleur depuis Violette, l'épouse de Lazare. La plupart d'entre elles, autre particularité récurrente, s'aperçoivent à un moment donné qu'elles peuvent, tout comme Barthélémy, dialoguer avec le chat de la famille : Socrate, Érasme sont des chats philosophes – voire, à l'occasion, détectives privés – adeptes de la sentence "le temps malgré tout trouvera la solution malgré vous". du milieu du XIXe siècle à nos jours, c'est un grand pan de l'histoire contemporaine de la France que nous traversons avec ces personnages puissamment caractérisés dont le plus important, sans doute, en raison de sa longévité, est Marguerite, arrière-arrière-grand-mère de Gabriel, morte le lendemain du 11-Septembre à l'âge de 107 ans. Barthélémy, son père, avait déplacé le centre de gravité de la famille en montant à Paris où se déroulera dorénavant le plus gros des péripéties, nombreuses, vécues par la famille. Mais c'est aux Mûriers, devenue maison de vacances, que Gabriel mettra la main sur une boîte à souvenirs cruciale...
Ce roman bien écrit se lit sans déplaisir, suscitant plutôt en moi une vague nostalgie car j'ai, hélas, passé l'âge de la génération – disons les ados – à laquelle, selon moi, il est destiné.