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Citations sur Tout ce dont on rêvait (49)

Comme la plupart des gens de sa génération - cette génération martyre, comme on la nommait-, elle avait vécu très tôt la douleur d’un monde désenchanté, précaire, malade, violemment exposé au divorce, au chômage, à la débrouille, à l’effondrement de ses valeurs fondamentales, à la montée en puissance de l’argent roi, à la haine de soi et surtout de l’autre.
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À ce stade de son existence, l'unique certitude de Justine quant à la nature humaine résidait dans le fait que l'immense majorité des hommes, à commencer par son propre père, étaient à ranger sous l'index sombres abrutis de son petit répertoire psychosociologique personnel. Elle avait alors vingt-cinq ans, et son expérience intime — onze années de galères sexuelles, d'abus de confiance, de faux départs, d'humiliations tous azimuts — l'encourageait à cette catégorisation un rien abusive. Son aigreur envers les représentants de l'autre sexe ne constituait en réalité qu'une toute petite fraction de sa hargne, sa colère composait un diamant brut, facetté de milliers d'autres rancœurs contre les abus de tout poil, les injustices, les passe-droits et, d'une manière générale, contre un état du monde de plus en plus bancal : Justine était à cran.

Page 11, Livre de Poche, 2019.
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La nouveauté des choses, même les plus pénibles, même les plus rébarbatives, à partir du moment où elle vient briser le cercle vicieux de l'ennui, est toujours profitable, c'est probablement cela qu'on appelle l'énergie du désespoir.
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Comme il était souvent très difficile d’accompagner un grand malade au jour le jour, il était tout aussi pénible de vivre quotidiennement aux côtés d’un mari sans emploi. Il fallait sans cesse cacher ses joies comme ses désespoirs, terrer une partie de soi, se renier en somme.
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Au fond, c'était une intelligence imbécile, se disait Justine quand elle en avait assez de se battre. En tout état de cause, une intelligence stérile qui n'avait pour seul but que d'écraser les gens et de les spolier de leur capacité à réfléchir et à comprendre. Il n'y avait rien de bon dans cette intelligence-là, elle ne voulait rien engendrer hormis la haine et la discorde. Impossible de l'ébranler, impossible de la faire reculer, c'était un bloc inaltérable et la seule chose envisageable était de s'y casser les dents.
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Comme vous n'êtes jamais arrivé à rien, ça vous ennuie que les autres arrivent à quelque chose. C'est même ce que vous détestez le plus chez eux, il me semble. Et pire encore chez vos enfants. Vous êtes maladivement jaloux de tout.
En fait, je crois que vous n'êtes pas méchant, Joseph, vous êtes juste un raté malheureux et aussi un raté très seul.
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Est-ce que tu connais une seule personne de plus de quarante ans qui est ne serait-ce qu'un peu heureuse et équilibrée ? On fait tous avec, crois moi.
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(...) il l'avait aimée de manière tellement inconditionnelle et tellement aveugle, au point de ne pas pouvoir exister librement à ses côtés, au point de vouloir se fondre constamment dans sa volonté et dans ses désirs.
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En réalité, tout le monde se fiche de ce que tu as à dire, personne n'a envie de se taper les pleurnicheries éculées d'un vieux con aigri par cinquante années d'échecs. C'est exactement pour cette raison que personne ne s'est empressé de t'éditer et a fortiori de te lire. Tu écris mal, Joseph, parce que tu vis mal, tes livres sont mauvais parce que toi-même tu es mauvais, il n'y a que les génies qui peuvent à la limite se permettre d'être infects, toi tu es infect mais tu n'es pas un génie. C'est visiblement acceptable quand on fait de la politique mais certainement pas quand on prétend faire de la littérature.
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Elle décida soudain d'évaluer les liens qui l'unissaient aux personnes figurant dans le répertoire de son portable.Nom après nom, elle tenta de se demander honnêtement si la personne concernée était un ami, une connaissance, une relation plus ou moins avérée et, plus largement, si elle aurait eu envie de se confier à elle, en cas de pépin par exemple. Le résultat fut consternant : pour l'heure et en la circonstance, elle n'avait aucun ami digne de ce nom.
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