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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je suis assez friand d'essais de vulgarisations scientifiques, quelque que soit la discipline.

Attiré en plus par son titre peu commun, j'ai été assez surpris par la forme de cet essai.

En effet, en plus de vulgariser la théorie des boucles, il contient de bonnes parts d'histoires autobiographique, d'histoire et de philosophie des sciences

En nous narrant son parcours depuis son enfance, l'auteur nous explique ses choix de carrière, les circonstances qui l'ont poussées et les difficultés rencontrées. Je pense qu'il essaye ainsi de sensibiliser le lecteur à son difficile métier et peut être de donner à certains l'envie d'embrasser cette voie.

J'ai beaucoup apprécié les passages narrant la vie des grands scientifiques de l'histoire.

Bien que je connaissais la plupart d'entre eux (grâce aux dessins animés Il était une fois ....), il les présente sous un autre angle.

Ensuite, le contenu est assez simple, l'auteur ne cherchant pas à nous prouver la véracité de sa théorie.

Le résultat est donc assez facile à comprendre pour un néophyte ayant fait un peu de physique au lycée. Toutefois, les autres pourront le lire, mais peut être quelques passages leurs sembleront un tantinet obscures.

Toutefois, je ne sais pas s'il ne serait pas un peu léger pour l'oeil critique de quelqu'un ayant des connaissances assez poussées dans cette discipline.

Le plus compliqué est d'admettre ce concept du temps qui n'existe pas.

C'est assez difficile à se le représenter car l'humain ne saurait vivre sans temps car il régule notre travail, notre sommeil, nos relations sociales, etc..., bref notre vie.

Le seul reproche que je ferais est au niveau de l'édition. Sur chaque page se trouve "© Dunod - La photocopie non autorisée est un délit“. Certes, on y fait vite abstraction, mais celui nui à l'esthétique. C'est un peu comme si, sur un DVD, on voyait une bande, condamnant le piratage, défilant en bas de l'écran pendant tout le film.

Au final, c'est un livre franchement intéressant, dont la couverture intrigue (déjà quatre personnes veulent me l'emprunter juste en l'ayant vu.)


Un grand merci à Babelio et aux Éditions Dunod pour m'avoir envoyé ce livre à l'occasion du programme Masse Critique.
Lien : http://lombredeskarnsha.blog..
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Un excellent opus de vulgarisation qui respecte son lecteur autant que son sujet. « Et si le temps n'existait pas ? » demande sans doute un minimum de bagage théorique en matière de physique quantique mais à vrai dire, l'auteur détaille à merveille le cheminement de pensée, étape par à étape, menant à sa théorie.

La grande force du livre est là : dans le fait d'aborder le quantique de manière philosophique, épistémologique, en disséquant aussi les mécanismes de pensée, de représentation. Car le plus complexe quant à ces théories sur l'espace et le temps tient justement à ça : la visualisation, la représentation de choses, concepts, images qu'en l'état actuel, notre humain cerveau ne peut toujours pas générer. C'est là qu'intervient le plus fabuleux pouvoir de ce dit cerveau : l'imagination.

Et Rovelli en a à revendre, faisant alors ressortir la part nécessaire de créativité et de rébellion nécessaire à l'évolution de l'état de la science. Son livre se fait plus singulier (et plus savoureux) en parlant aussi de science dans l'état sociétal du monde, abordant les problématiques liées à un contexte universitaire (pas toujours désireux de donner dans la « science subversive ») ou des questions d'enseignement. L'ouvrage prend même ça et là une dimension autobiographique, laissant entrevoir le parcours de Rovelli, évidemment intimement lié à l'évolution de ses modes de pensée et donc, à l'élaboration de sa théorie.

Tout est finalement lié dans un livre très cohérent qui démontre que la science (comme le temps) n'est pas une entité absolue, qui évolue et se module dans un contexte donné. Ce mélange des genres (qui au fond n'en est pas un) n'enlève rien à la solidité scientifique du livre qui brasse des concepts ultra-complexes sans jamais se faire laborieux ou ennuyeux. Au final on a presque plus eu l'impression d'une agréable conversation que d'avoir suivi une lecture didactique. Un très bon petit livre pour qui s'intéresse à la physique quantique et à la relativité… qu'elle soit scientifique ou culturelle.
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« Je pense que la curiosité et la soif de changement de la jeunesse, présentes à chaque génération, sont la première source d'évolution de la société. […] Seuls de nouveaux rêves peuvent donner naissance à notre futur ». Prologue d'une vie, jeunesse « terrain de révolte », dont le moteur semble avoir été celui-là même qui a ensuite happé Rovelli dans les entrailles de l'espace et du temps.
Et il y est descendu loin, loin et profond, dans ces entrailles.
L'enjeu est de taille. le début du XXe siècle a vu naître la relativité générale et la mécanique quantique, théories de la physique qui ont connu d'immenses succès. Aujourd'hui, Rovelli dit que la physique fondamentale est dans un état « déplorable ». Ces deux grandes découvertes, toutes deux justes et expérimentalement vérifiées, ne s'articulent pas bien ensemble : il n'y a pas de modèle pour prédire les effets de la gravitation aux infinitésimales échelles où s'applique aussi la mécanique quantique. La vision globale échappe à la connaissance, et des concepts comme Espace, Matière et Temps fuient au delà de l'horizon.
La voix de Rovelli est claire, simple, et d'une rigueur cristalline. Là où il est si simple de noyer le profane en spéculations, il rappelle sans cesse l'importance de l'expérience, seule juge des théories (ce dont les économistes devraient s'inspirer...). Il rappelle ainsi que les découvertes de Newton (la mécanique classique) ou celles d'Einstein (relativité restreinte et générale) ont été « ancrées dans l'empirisme », même si les données expérimentales utilisées étaient déjà structurées en théories.
Rovelli rend accessible des concepts essentiels de ces théories, et donne à celui qui les a fréquentées des clés rétrospectives. Il évoque aussi des aspects premiers de notre pensée, comme la notion de vérité, regrettant « l'idée diffuse que la vérité est un concept purement interne au discours, et non fondé dans l'absolu », vision incompatible avec le discours scientifique.
Et quand il évoque Anaximandre, le premier à avoir compris que la Terre est « entourée » d'espace (et non posée sur quelques monstres), il me vient l'envie d'en raconter l'histoire, comme j'ai évoqué celle d'Hippase de Métaponte et de la découverte des incommensurables.
Une des beautés de ce livre est le dialogue que Rovelli entretient, et dont il montre l'importance, entre science et philosophie. L'espace est-il une entité « en soi » ou bien n'est-il qu'une « relation » entre les choses ? Mais derrière les mots, il y a bien de la physique théorique de haute volée. Il raconte comment et avec quelles extrêmes difficultés et émois créatifs il a quantifié l'espace – ce qui s'exprime avec des mathématiques très complexes. Dans la théorie de la gravitation quantique à boucles dont il est un des créateurs (fin des années 1980, avec Lee Smolin et en se basant sur d'autres contributions), l'espace n'est plus continu, mais quantifié. Il existe des sortes de quanta d'espace-temps, insécables.
L'une des conséquences de cette nouvelle représentation de l'espace-temps éclaire notre vision des trous noirs. Ces étoiles s'effondrent sur elles-mêmes créant un champ gravitationnel si intense qu'il emprisonne jusqu'à la lumière. Mais elle ne peuvent plus imploser à l'infini. Il arrive un moment où la gravité quantique exerce une répulsion... entraînant l'explosion de l'étoile. Mais alors, pourquoi n'observe-t-on pas ces explosions ? Pourquoi les trois noirs semblent-ils aussi stables et vieux ? La relativité générale dit que le passage du temps en un endroit donné est déterminé par le champ gravitationnel en cet endroit. Selon la nouvelle gravité quantique, le temps de vie d'un trou noir pourrait n'être que de quelque secondes. Mais le temps y serait tellement ralenti que pour le reste de la galaxie, pour nous, des milliards d'années s'écouleraient en ces quelques secondes...
Lire ce livre m'a replongé dans mes souvenirs de physique, à la fac, et j'ai retrouvé l'exaltation que l'on peut ressentir quand nous touchons à quelque étrange aspect du monde. Comme cette idée qu'il y a des temps très différents.
Et aussi incroyable que cela paraisse, les équations de cette gravité quantique n'ont pas de variable t. Au delà de la technique, cela pourrait bien signifier qu'il faut abandonner l'idée d'un temps qui s'écoule de lui-même, immanent : « Tout comme l'espace, le temps devient une notion relationnelle. Il n'exprime qu'une relation entre les différents états des choses ». J'ai toujours pensé qu'il y avait quelque chose de bizarre avec le temps, jusque dans certains de mes poèmes. C'est une grandeur que nous ne mesurons jamais, contrairement aux distances ou aux températures par exemple. Nous comparons et synchronisons des horloges ou mouvements périodiques, et nous en induisons qu'il doit bien y avoir quelque substance qui s'appelle « temps ». Il semble bien que non. Avec classe, Rovelli donne les arguments des scientifiques qui continuent de penser que le temps existe. Mais je dois dire que l'élégance et l'impression de cohérence qui se dégage de ses arguments m'a convaincu. le temps ne se manifeste qu'à l'échelle macroscopique, pour nous, mais il n'a pas beaucoup de sens. Par exemple, le « haut » et le « bas » sont essentiels pour nous, mais n'ont aucun sens physique. La gravité fabrique le haut et le bas, l'entropie fabrique le temps : « le bas, c'est là où ça tombe. le temps, c'est là où ça refroidit ».
Démonstration de modestie et de rigueur scientifique, Rovelli conclut en rappelant que pour l'instant la gravitation quantique à boucles n'a pas été expérimentalement vérifiée ; pas plus que la théorie des supercordes qui représente une autre vision, concurrente et plus ancienne, de l'unification des forces fondamentales.
La fin de son livre rappelle, avec force exemples, que la recherche fondamentale est essentielle, et que c'est de là que viendront les grandes innovations à venir... et pas de la recherche appliquée à l'industrie pour miniaturiser toujours plus les téléphones ou fabriquer des missiles. Qu'aux États-Unis, « la recherche poussée par la curiosité est fortement valorisée », tandis qu'en Europe la bureaucratie en est souvent la boussole. Mais que la violence, l'avidité et l'impérialisme américain y rendent la vie très compliquée. Mais : « la force la plus puissante ayant forgé la civilisation, nous tirant hors des cavernes et nous libérant de l'adoration des pharaons, est la curiosité. Si l'Europe veut conserver sa curiosité vitale, elle doit investir dans ses universités en tant que centres de culture ».
En conclusion, Carlo Rovelli tisse un lien, historiquement avéré – en Grèce à partir du VIIe siècle avant J.C – entre l'émergence de la connaissance rationnelle et critique et celle de la démocratie, dont il précise les contours (pas de lois sacrées et immuables, décisions prise en commun lors d'assemblées, tolérance, convaincre et non obliger, consensus, ouverture et autonomie des cités... des principes dont nos démocraties moribondes sont si loin).
Et de rappeler l'origine « copernicienne » du terme « révolution »...
« Être ouvert à la connaissance scientifique signifie donc être ouvert au révolutionnaire, au subversif. Ma jeunesse de révolte a trouvé son refuge dans cette pensée toujours subversive »
Sa dernière page, Rovelli la consacre à ses « remerciements ». A mon tour de le remercier pour cette fascinante plongée dans la physique de l'espace et du temps, et pour le plaisir d'avoir senti une telle proximité avec sa vision de notre monde d'omnivores macroscopiques.
Lien : http://soupapesmelancoliques..
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Agréablement déçu..en effet, je referme ce livre avec qq éléments qui me permettent de mieux appréhender les notions de temps, mais, même vulgarisé, le sujet est ardu et demande des connaissances que je n ai malheureusement pas.
Mais un livre très intéressant, de par l écrivain qui parle aussi de lui, des autres chercheurs, de sa vie de scientifique, de sa philosophie
Bcp d exemples ou de métaphores pour aider l inculte que je suis.
Ce texte me donne en fait l envie d en savoir plus, il ouvre une porte vers un monde diffèrent, à découvrir, ou philosophie et science se côtoient.
Une lecture très attachante.
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J'ai déjà tendance à faire des chroniques courtes, donc c'est d'autant plus difficile pour un essai de seulement 180 pages en gros caractères. Que peut-on dire alors ? Que Carlo Rovelli retrace dans ces quelques pages les moments importants de sa vie qui l'ont mené à l'écriture de ce livre. le tout entremêlé d'éléments fondamentaux des théories physiques en cours de développement. Pas de formule. Que des explications limpides et accessibles à tous. Il y parle également de son ami Lee Smolin et de son livre La renaissance du Temps, pour en finir avec la crise de la physique que je m'étais procuré avec l'intention de le lire avant de savoir le lien qui les unissait.
Lien : http://sciences.gloubik.info..
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Source inépuisable d'émerveillement mais aussi de doute, voici une réflexion salutaire autour des enjeux de la physique actuelle et du rôle de la science dans la société.
Lien : http://www.universcience-vod..
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Génial petit livre, il décrit bien l'aspect nomade et radicalement risque tout du chercheur en sciences dures mathématiques, concepts et modélisation... et la théorie des boucles est bien belle, sans besoin de 11 dimensions, de matière et d'énergies invisibles (matière noire et énergie noire). Juste une singularité (big bang) au sein d'un espace pré-existant et un espace généré, en expansion et quantique.
Un souffle d'air pur, une ode poétique à la science...
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