— Comment pourrais-je oublier ? Tu ne comprends pas. J’aurai beau tourner la page, je resterai toujours dans le même livre. Le commencement de mon histoire sera toujours le même, mon présent ne changera pas. Quant à mon futur, c’est à moi de l’écrire.
— L’amour ne se commande pas, Ray.
— La connerie non plus, apparemment ! Et ne me parle pas d’amour ! Tu n’y connais rien. Tu n’es qu’une gamine qui se laisse submerger par des émotions et des envies. Ce n’est pas ça l’amour ! L’amour, c’est du désir, le besoin d’être avec l’autre, de l’avoir à ses côtés constamment et de lui faire
plaisir en lui faisant comprendre qu’il est l’unique but à notre vie.
Tu devrais savoir que la puissance attise les convoitises.
— Et toi tu devrais savoir que la traitrise attire les coups.
Il habitait seul depuis tellement longtemps qu’il ne savait plus ce qu’était la vie en communauté. La solitude ne lui pesait pas, bien au contraire, il l’aimait particulièrement. Elle était sa compagne, son quotidien, celle qui le suivait sans relâche. La seule qui ne l’abandonnerait jamais.
— Jack, il m’a souri !
— Non, il a souri, Kaily, la corrigea-t-il en levant les yeux au ciel. La nuance change tout.