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Citations sur Pedro Páramo (74)

Là-bas, tu trouveras tout ce à quoi je tiens. L'endroit que j'aime. Où les rêves m'ont creusé les flancs. Mon village, dressé en pleine campagne, plein d'arbres et de plantes, tel un coffret dans lequel on aurait serré ses souvenirs. Tu verras que l'on a envie d'y vivre pour l'éternité. L'aurore et le matin, le midi et la nuit y sont toujours pareils, sans autres différences que celles que le vent apporte. Là, le vent change la couleur des choses, souffle sur la vie comme si elle n'était qu'un murmure, le simple murmure de la vie...
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- Eh, oui ! j'ai failli être ta mère. Elle ne t'a jamais rien dit de ça ?
- Non, elle ne me racontait que les choses agréables.
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«Le temps doit avoir changé, dehors. Ma mère me disait qu'à l'arrivée des pluies, tout se remplissait de scintillements et de l'odeur verte des jeunes pousses. Elle me racontait comment montait la marée des nuages, comment ils se précipitaient sur la terre et la transformaient en lui donnant d'autres couleurs, ma mère... Elle qui a vécu son enfance et ses plus belles années dans ce village et n'a pas pu y mourir. Elle m'a envoyé ici à sa place. C'est étrange, Dorotea, je n'ai pas réussi à voir le ciel. Peut-être lui, au moins, est-il le même que celui qu'elle a connu.
- Je n'en sais rien, Juan Preciado ; je n'ai plus levé la tête depuis tant d'années que j'ai oublié le ciel. D'ailleurs, si je l'avais fait, qu'y aurais-je gagné? Le ciel était si haut et ma vue si basse que je m'estimais déjà heureuse de savoir où se trouvait la terre. [...]»
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Ce village est plein d'échos. Ils semblent avoir été reclus au creux des murs ou sous les pierres. Quand on marche on a l'impression qu'ils vous emboîtent le pas. On entend des craquements. Des rires. Des rires très anciens, comme lassés de rire. Des voix usées d'avoir trop servi. On entend tout ça. Je crois qu'un jour viendra où ces voix s'éteindront
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Je suis venu à Comala parce que j’ai appris que mon père, un certain Pedro Paramo, y vivait. C’est ma mère qui me l’a dit. Et je lui ai promis d’aller le voir quand elle serait morte. J’ai pressé ses mains pour lui assurer que je le ferais; elle se mourait et j’étais prêt à lui promettre n’importe quoi. «Ne manque pas d’aller le trouver, m’a-t-elle recommandé. Il porte tel prénom et tel nom. Je suis sûre qu’il sera content de te connaître.» Dans ces conditions, il a bien fallu lui dire que je n’y manquerais pas, et, à force de le lui répéter, j’y étais encore après avoir, non sans peine, détaché mes mains de ses mains mortes.
Auparavant, elle m’avait encore dit: «Surtout, ne lui réclame rien. N’exige que notre dû. Ce qu’il me devait et ne m’a jamais donné… L’oubli dans lequel il nous a laissés, fais-le-lui payer cher, mon enfant. – Je le ferai, maman.»
Mais je ne comptais pas tenir ma promesse. Du moins jusqu’à ces derniers temps, quand j’ai commencé à me remplir de rêves, à laisser les illusions grandir. C’est ainsi que je me suis bâti tout un monde autour de l’espoir qu’était pour moi ce monsieur appelé Pedro Paramo, le mari de ma mère. Voilà pourquoi je suis venu à Comala.
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C'est la volonté de Dieu ; il faut toujours que les choses tournent autrement qu'on le voudrait.
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Moi seule sais à quel point le ciel est loin de nous. Mais je sais aussi comment raccourcir les chemins.
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Lorsque l'aube commence à poindre, le jour se retourne sur lui-même, lentement, on entend presque tourner les gonds moisis de la terre, la vibration de cette vieille terre qui rejette l'obscurité.
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Non, il n’était pas possible de sonder la profondeur du silence que ce cri avait laissé après lui. La terre semblait s’être vidée de son atmosphère. Pas le moindre son ne se faisait entendre, ni celui de ma respiration ni celui des battements de mon cœur ; même le murmure de ma conscience semblait arrêté. Et au moment où je m’étais rasséréné et allais me rendormir, la plainte a de nouveau retenti et traîné en longueur : « Laissez-moi au moins le droit des pendus, le droit de gigoter ! ».
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- Ce village est plein d'échos. Il semble qu'on les ait enfermés dans le creux des murs ou sous les pierres. Lorsque tu marches, tu les sens sur tes talons. Tu entends des craquements. Des rires. Des rires déjà très vieux, comme lassés de rire. Et des voix usées d'avoir trop servi. Tu entends tout ça. Je pense que le jour viendra où ces bruits s'éteindront.
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