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Critique de Denis_76


J'adore l'éthique, j'ai même écrit un petit essai non publié.
La présentation de l'éthique par Aristote et celle de Spinoza sont peu claires. Celle de Baruch Spinoza se rapporte à des valeurs morales, à mon avis.
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Mais depuis ce temps, les religions et la morale sont moins prises en compte dans les sociétés occidentales, alors que la science et la technologie ont émergé.
Ce livre, à plusieurs siècles d'intervalle, affirme que l'éthique a beaucoup moins un aspect moral, mais joue plutôt un rôle de contre-pouvoir vis-à-vis des excès scientifiques.
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L'approche de Jacqueline Russ en philosophie est très analytique, et comporte de nombreuses références ( Spinoza, Kant, Habermas, Jonas, Rawls). Elle me fait penser à une thèse, ou du moins un travail de recherche ; et on a du mal à distinguer la pensée propre de l'auteure, qui se dégage quand même à la fin de son intervention.
En systématisant, je pense qu'elle substitue le dialogue social démocrate ( Jürgen Habermas) à la toute puissance de Dieu ( Spinoza), la responsabilité de l'homme considéré comme une personne ( Emmanuel Kant ) à la collectivité au service d'un but (Karl Marx, ou la société capitaliste) ou d'un dictateur, sans oublier la vision lointaine des générations futures à préserver ( Hans Jonas ).
Tout ça me convient dans l'ensemble ; fallait-il s'appuyer sur autant de références pour en arriver là ?
Mais cette intervention donne un aperçu du rôle de l'éthique dans la société contemporaine, au service de celle-ci.
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L'approche de Clotilde Leguil (ne pas l'oublier dans cet essai ! ) dans le domaine médical ( bioéthique) et psychologique, est plus engagée, et fournit des exemples concrets concernant la vie, la naissance et les excès de la PMA, comme cette Italienne ménopausée qui fait une demande de PMA avec son frère ! L'éthique a donc son rôle à jouer comme modératrice de la science.
De même, entre l'acharnement thérapeutique sur un "légume" comme Vincent Humbert et l'euthanasie aux dérives possible, l'auteure pense que les soins palliatifs sont une bonne idée.
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Pour ce qui est de l'éthique par rapport au domaine psychologique, et l'auteure pense à la dépression, elle s'engage vers la psychanalyse freudienne et lacanienne, personnalisée, individualisée, plutôt que les neurosciences de Jean-Pierre Changeux qui cherche à systématiser les symptômes, pour "mécaniciser " les maladies psychiques afin de les prévenir.
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L'impression qui ressort de cet essai est qu'il faut laisser à l'humain, trop humain sa place, ses choix, sa responsabilité, dans une société où l'omnipotence scientifico-technologique tend à remplacer la présence pesante de Dieu !
Le rôle de l'éthique, par les lois ( politique, principe de précaution ) et le respect de la personne ( décidément, faudra que je lise Kant ! ), loin de la morale, est de représenter le facteur humain dans ce monde technologique, trop technologique, va lequel on a tendance à aller, et qui me fait penser à "Le meilleur des mondes" ou à "1984" !
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