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Critique de Chri


Disons le franchement, j'ai abordé ce livre pour y lire une des critiques les plus radicales qui existent sur Nietzsche. (voir les citations babeliotes). On peut d'ailleurs faire confiance à Bertrand Russell pour tailler des costards. Ce livre réserve un chapitre à chaque philosophe marquant de l'histoire occidentale.
Mais au-delà de l'anecdote, l'évaluation du tempérament a ici une grande importance. C'est pourquoi il conclut sur Nietzsche de cette manière : « Je n'aime pas Nietzsche parce qu'il se plaît dans la contemplation de la souffrance, parce qu'il érige la vanité en devoir, parce que les hommes qu'il admire le plus sont des conquérants, dont la gloire est faite de l'habileté avec laquelle ils font mourir les hommes. ».
Ceci dit, comme on peut s'y attendre de la part d'un logicien, l'évaluation logique est assez carrée. de plus, le style est très clair, à la limite de la caricature, ce qui en fait un livre attrayant pour aller explorer à sa guise l'histoire de la philosophie occidentale.
En tant que sujet de sa majesté britannique, Bertrand Russell apporte un éclairage particulier sur la philosophie de Locke. Celle-ci apparaît même comme le carrefour de toute la philosophie moderne. C'est l'occasion d'un aperçu sur la fondation de l'empirisme, doctrine qui a fortement imprégné la philosophie anglo-saxonne. C'est aussi l'occasion d'un aperçu sur les orientations du libéralisme philosophique, et l'insertion de Bertrand Russell dans le courant capitaliste.
Chez Locke, la croyance d'une coïncidence sur le long terme entre les intérêts publics et privés trouve une base théologique. « Il est important que les hommes soient guidés aussi longtemps que possible par des intérêts à long terme, c'est-à-dire que les hommes devront être prudents ».
Russell estime que « les grosses affaires, dans l'ensemble, désapprouvent la guerre » et qu'un tel intérêt égoïste éclairé est profitable au bonheur de l'humanité. « Je n'oublie pas les horreurs de l'industrialisme à ses débuts, mais elles furent, après tout, adoucies par le système lui-même ».
C'est ça ou la guerre...Ah bon ?
« A partir de Rousseau et de Kant il y eut deux écoles de libéralisme qui pourraient être définies les têtes dures et les coeurs tendres. Les premiers se développèrent avec Bentham, Ricardo et Marx et, par étapes logiques, jusqu'à Staline. Les seconds, par d'autres étapes, non moins logiques par Fichte, Byron, Carlyle et Nietzsche, aboutirent à Hitler »
Étrange cocktail que cette évaluation totalement empirique des tempéraments, avec une philosophie analytique totalement logique.
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